A Tasart Acacus, une région située à l’Ouest de l’actuelle Libye, se trouvent des vestiges d’une civilisation perdue, dans l’une des régions les plus inhospitalières du désert.
Une étude menée dans le cadre du projet « Trans-Sahara » sous l’égide du Conseil Européen de la Recherche (CER) a permis à des archéologues chevronnés de découvrir des vestiges immenses d’une civilisation perdue. Elle date de la période pré-islamique.
« Pour ce faire, les chercheurs de l’université de Leicester, au Royaume-Uni, ont utilisé l’imagerie satellite pour découvrir de nouvelles preuves d’une civilisation perdue dans la partie libyenne du désert. Ainsi, ils ont découvert plus de 100 fermes et villages fortifiés présentant plusieurs structures similaires à des châteaux ainsi que de plus grandes villes. La majorité d’entre eux date de 100 à 500 ap. J.-C. Ils ont identifié des murs de briques de boue très complexes, ressemblant à un château, allant jusqu’à quatre mètres de haut, avec des traces d’habitations. Des cimetières cairn (construction de pierre, genre mégalithique), des puits et des systèmes d’irrigation sophistiqués », révèle Eloïse Roc dans « The Epoch Times ».
«Les images satellite nous ont permis de couvrir une vaste région. Les preuves montrent que le climat n’a pas trop changé au cours des années et nous pouvons voir que le paysage inhospitalier ne connaissant aucune précipitation, était cependant densément peuplé et cultivé. Il s’agit d’anciens paysages exceptionnels, en termes de caractéristiques et de qualité de préservation », a ajouté un membre de l’équipe de chercheurs britanniques. Et ce n’est que depuis la chute de Kaddhafi que ces recherches ont pu être entreprises. Malheureusement, l’état de guerre dans lequel se trouve la Libye actuellement ne permet pas de pousser ces recherches plus loin.
Le caractère nomade des Garamantes remis en question
Les Garamantes, dont nous avons déjà parlé dans ces mêmes colonnes, étaient un ancien peuple berbère qui, pensait-on, nomadisait, depuis le IIIe millénaire avant notre ère, dans le Sud de Tamazgha. Pourtant, ajoute Héloïse Roc « leur nom signifierait « les gens de la cité » ». La découverte de cette cité perdue démontre qu’au contraire, ils s’étaient sédentarisé depuis longtemps, même si le commerce caravanier était très développé. Ils faisaient partie de cet ensemble de populations à peau sombre qui se distinguent des négroïdes soudanais et des blancs méditerranéens. On pense que ces commerçants se déplaçaient aussi loin que le fleuve Niger, et qu’il leur est arrivé d’y faire souche.. La racine arhrham, signifie «maison, construction», c’est une racine pan-berbère. Les nombreuses ruines de l’oued El-Agial témoignent en faveur de cette hypothèse, selon Gabriel Camps, professeur émérite de l’université de Provence. C’est pourquoi désormais, les archéologues remettent en question les hypothèses sur le caractère nomade des Garamantes et sur leur implication à l’époque de l’Empire romain. «En fait, ils étaient très civilisés, vivaient dans des installations fortifiées et étaient probablement des agriculteurs d’oasis», explique le professeur Mattingly, avant d’ajouter : «Il s’agissait d’un État organisé en villes et villages, doté d’un langage écrit et de technologies performantes. Les Garamantes étaient les pionniers dans l’établissement d’oasis et ont ouvert la porte au commerce transsaharien».
Les Garamantes, un peuple berbère du Sahara
Héloïse Roc ajoute : « En effet, les Garamantes, peuple berbère du Sahara, ont formé un État dans l’actuelle Libye. Ces berbères auraient développé ces cités perdues. Les experts indiquent qu’il s’agirait d’un peuple hautement avancé, culturellement et historiquement, plus important que ce que montraient les sources antiques. Hérodote disait des Garamantes: «Ils ont des chariots attelés à quatre chevaux avec lesquels ils poursuivaient les Éthiopiens» ».
Parmi les différents peuples antiques du Sahara, les Garamantes étaient les plus puissants et les plus évolués. Assurant le commerce du Nord au Sud, allant de la Méditerranée aux cultures savaniques africaines, ils avaient formé une double influence culturelle.
La Libye et les vestiges de son histoire antique
« Le territoire de l’actuelle Libye a été, au cours de l’Histoire, la possession de divers peuples et États, dont l’Empire romain, l’Empire byzantin, l’Empire ottoman et enfin, au XXe siècle, le royaume d’Italie. C’est ainsi que la Libye a été dotée d’un patrimoine culturel exceptionnel. Ce pays n’est pas véritablement connu, il est souvent oublié dans le riche panorama des civilisations antiques de l’Orient. Néanmoins, il n’est pas de période depuis la préhistoire dont le riche patrimoine libyen n’ait conservé les traces et vestiges ».
Il existe encore de nombreux vestiges historiques à découvrir en Afrique du Nord. Leur étude et l’exploitation des données qui en ressortiraient risquerait, non seulement d’en étonner plus d’un, mais de remettre en question toute l’approche historique adoptée jusque là, et de répondre à l’appel de la jeunesse d’aujourd’hui, de corriger l’Histoire.
Nabil Z.
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