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Photo du rédacteurNabil Z.

Antée, le Légendaire Géant, Antique Roi Berbère de Libye

Dans la mythologie berbère, Antée ou Anteios, était le fils de Gaïa, divinité de la Terre qu'elle enfanta seule ou avec une autre divinité, Poséidon. On lui attribue la fondation de la ville de Tanger, appelée Tingis.



Antée était un géant qui mesurait presque vingt-sept mètres de haut. Il terrassait ses ennemis en les défiant dans son sport favori, la lutte. C’est un autre géant comme lui, Hercule-Héraclès qui l’a tué lors d’un combat, à l’occasion de la venue du demi-dieu grec à la recherche des « Pommes d’Or du pays de Hespérides ». Il fut enterré à quelques kilomètres au sud de Tanger, dans une région appelée le Cromlèche de M’Zora.


Un cromlech est un monument mégalithique préhistorique constitué par un alignement de monolithes verticaux (menhirs), formant une enceinte de pierres levées, généralement circulaire. Parfois un menhir est placé au centre.


On connaît l’histoire d’Antée grace aux témognages de célèbres historiens de l’antiquité. Selon Pline et Plutarque, son tombeau mesurait soixante coudées de long (environ 27 mètres). Plutarque raconte que le général romain Quintus Sertorius, doutant de la plausibilité de la légende d’Antée, fit ouvrir son tombeau. Il y aurait trouvé les ossements d’un corps mesurant effectivement soixante coudées de haut et, très ému, il sacrifiat des victimes en l’honneur de ce roi et fit refermer soigneusement son tombeau. .

Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia « Le chromlech de Mzora est un tumulus à enceinte mégalithique de forme elliptique. Le tumulus mesure 58 mètres de diamètre est-ouest pour 54 mètres de diamètre nord-sud. En son point le plus élevé, il est haut de 6 mètres et est délimité à sa base par un petit mur de soutènement. Un ensemble de 167 mégalithes de dimension variable encercle le tumulus ». Ses caractéristiques en font un site unique en son genre en Afrique du Nord.


Datation du site

Plusieurs historiens et archéologues ont voulu dater le site, comme Miquel Tarradell et Gabriel Camps. Il en ont déduit que le cromlech avait dû être la sépulture d'un personnage très important, probablement un roi. Mais ils n’ont pas réussit à le fixer dans une période précise, se contentant de propose une fourchette assez large allant du 18eme au 9eme siècle avant Jésus-Christ.


Au xixe siècle, le site est visité par plusieurs voyageurs et géographes à l’instar du britannique Sir Arthur de Capell Brooke, les français Charles Tissot, Émilien Renou et Gustave Bleicher. Ilslivrent une description plus complète du site. Un archéologue espagnol du nom de Cesar Luis de Montalban fouilla également le site en 1935 et 1936 avant qu’il ne soi arrêté par Franco sans livrer le moindre compte-rendu archéologique. De plus, ses fouilles endommagèrent considérablement le site. En 1952, Miguel Tarradel en fera  une relation sommaire et indirecte puis, entre 1969 et 1972, une équipe franco-américaine réalisera des relevés aux instruments entachés de nombreuses inexactitudes.


Lorsque les équipes Franco-Marocaines reprirent les prospections en 1980, ils interrogèrent les derniers témoins marocains des fouilles de Montalban, brutalement interrompues par son arrestation en 1936 lorsque le Maroc du Nord était encore sous gouvernance espagnole. Les témoignages recueillis, notamment auprès du père de notre guide, révélèrent que l’archéologue espagnol avait emporté toutes ses notes et le produit des fouilles du tumulus avant de disparaître. Les pièces principales semblent avoir été une épée courte en fer, un four avec des cendres, et une dalle gravée en caractères libyques.  Ce qui montre que durant l’antiquité, on utilisait l’écriture berbère et non celles de phéniciens, de grecs ou de-s romains. Mais ces supports authentiques de notre histoire semblent avoir disparu, victime des Hommes. Espérant qu’un jour, un descendant de cet archéologue espagnol daigne montrer cette dalle.


Le Cromlech selon le professeur, est un «terme breton qui désigne un cercle de pierres érigés -des menhirs- liés à l’astronomie, c’est aussi un monument religieux culturel. Des rites et cérémonies étaient célébrés dans cet endroit-là», explique-t-il. Il faut ajouter qu’au centre du monument se trouve une tombe, «qui a été saccagée par les fouilles espagnoles durant les années 30», précise Youssef Bokbot. Cette dévastation a du coup enlevé tout ce qui permettait de dater l’endroit.


Toutefois, «d’après les témoignages oraux des ouvriers marocains qui ont travaillé avec César Luis de Montalban, il y’avait un coffrage mégalithique -une tombe funéraire avec des aspects colossaux dont des pierres de grandes tailles». Il y avait aussi «un squelette avec des épées. Selon l’allure du site et une comparaison avec les sites semblables en Europe, des chercheurs anglais ont évalué la date de création du Cromlech entre -1800 et -900 avant Jésus-Christ, en se basant sur des calculs astronomiques


« Le cromlech de M'Zora » est donc une magnifique structure en pierre, d’une circonférence moyenne de 60 mètres avec un tumulus central, encerclé par cent soixante seize menhirs dont le plus élevé atteint 6 mètres. Il possède quelques analogies avec les structures mégalithiques d’Espagne du sud et d’ailleurs en Europe, comme le site de Stonehenge en Angleterre.

Si ce témoignage rapporte la légende du roi géant, ce n’est pas la seule fois qu’il est question de l’existence de géants en terre amazighe. La tradition locale ne considère-t-elle pas que Feraoun était un géant qui traversait la terre entière en sautant d’une région à une autre laissant des traces impressionnantes ? Ne raconte-t-on pas également que le fondateur de la Kabylie était un géant habitant dans les montagnes du Djurdjura ? Nous pouvons également citer la présence de mystérieux géants dans les gravures rupestres du Tassili.

Notre histoire est riche de faits réels et de nombreuses légendes qu’il conviendrait d’étudier avec attention. Sa richesse nous dépasse, et nous tardons à nous en montrant dignes et en nous en occupant comme il se doit. L’histoire et l’archéologie devraient prendre plus de place dans nos universités et une attention particulière devrait leur être accordée. Quant à Antée, il n’a pas été le seul roi légendaire de Libye. Il y en a de nombreux autres qui ne demandent qu’à être découverts.


Nabil Z.

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