Le duo algéro-français constitué du percussionniste bougiote Bihik et du musicien chanteur Montpelliérain Bangril a entamé depuis le premier jour du printemps, une tournée musicale dans le sud de laFrance, entre Montpellier et Marseille.
Cette tournée a pour objectif de faire découvrir aux spectateurs la musique franco-algéro-maroco-espagnole. En fait, la chanson méditerranéenne dans toute sa variété. L’automne dernier était sorti le troisième Album de Bangril, co-signé avec Bihik, intitulé Tilleli, la Liberté.
Le duo, accompagné de plusieurs musiciens a entamé ce 21 Mars une tournée dans plusieurs villes du sud de la France, faisant découvrir au public un genre musical encore inédit, constitué de nouvelles créations et de morceaux adapté du patrimoine méditerranéen. On y trouve essentiellement des chansons kabyles avec des reprises de Matoub, Slimane Azem, idir, etc… mais aussi, du Brassens, du Le Forestier, avec toute la richesse partagée entre les deux rives.
Si Daniel Bourguet, alias Bangril et Abdelhak Ziani, alias Bihik sont les auteurs de cette prouesse musicale, il n’en demeure pas moins qu’ils ont fait appel à des voix et à des musiciens bien choisis.
Sur scène, le public a été ébloui par la beauté de la chanteuse bougiote Menana, rehaussée d’une tenue berbère aux couleurs vives, élégamment portée. Menana, de toute évidence est à l’aise sur scène et donne le meilleur d’elle-même pour séduire le public qu’elle arrive à faire participer, soit en claquant des mais, soit carrément en répétant des mots ou des petites phrases. A ses côtés, la voix chaleureuse de Bangril donne de l’épaisseur à la scène composée également de Dahmane, Thierry Sadou et Haki Killic, sous la conduite du chef d’orchestre, Bihik.
Durant les spectacles, on trouve beaucoup de gens d’origines diverses : français, algériens, marocains, espagnols, … Et régulièrement, des youyous sont entamés, et des spectateurs se mettent à dancer. L’ambiance est agréable, et Bangril n’a pas manqué de faire la promotion de la culture berbère, et d’en parler avec conviction. Il parle d’Alger, de Tizi-Ouzou, de Béjaia, d’Amizour, de Barbacha, et même d’un village reculé situé sur les monts Babors, Tiazibine. Dans tout cela, il n’oublie, ni Paris, ni Barcelone, Ni Kaboul, ni Nice, ni d’autres villes touchées par la violence intégristes. A un moment, il demande au public « est-ce que quelqu’un connaît Matoub ? ». Le public a réagit avec force acclamations et de nombreux youyous.
Bangril et Bihik chantent l’amour, la liberté, la complémentarité, la solidarité. On découvre des chansons étonnantes, comme « la chèvre de Taous », « prier dans le désert », ou encore ce magnifique hommage rendu aux grands parents au travers de la chanson « Petite Manon », sa petite fille à qui il écrit des mots d’amour, « lui qui n’en écrit pas ».
Les galas ainsi entamés par Bangril et Bihik attirent beaucoup de jeunes, notamment des étudiants, et aussi des moins jeunes, rendant l’atmosphère familiale et détendue.
Dans leur tournée, les villes qui les accueillent sont, en plus de Montpellier, Bédarieux, Sommières avec d’autres groupes comme Chibanis Rock et le collectif Lagam, à Lodève, et finalement, à l’Institut Berbère de Marseille, le 31 Mars. A noter que ces galas sont en entrée libre, soit gratuitement, soit en participation libre ou symbolique, pour permettre à un maximum de personnes de découvrir cette musique qui unit les deux rives et leurs diverses cultures et traditions. En parallèle, les radios régionales de France ont commencé à diffuser les chansons du groupe qui ne sont rien d’autre qu’un « arc-en-ciel entre le nord et le sud de la Méditerranée », ce qui va susciter des réactions intéressantes à découvrir.
Signalons enfin que leurs albums, dont le dernier "Tilleli" sont en vente chez les disquaires en Algérie et en France.
Nabil Z.
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