La liste des personnages à la renommée mondiale qui ont du sang amazigh dans les veines est longue. Certains noms peuvent mêmes être surprenants.
Nous avons déjà vu sur ces mêmes colonnes la problématique de l’ADN en tant qu’élément révélateur des origines des peuples, des nations et des individus. Grâce aux analyses ADN, on peut déterminer l’origine, ou plus précisément, les origines d’un individu. Car il n’existe plus personne qui ait un sang pur à 100%. Avec le temps, et grâce aux différents brassages et croisements entre gens d’origines différentes, nous sommes aujourd’hui, chacun en ce qui le concerne, des descendants de plusieurs peuples, et donc, de plusieurs origines.
Racines et Origines.
Amin Maalouf expliquait dans son livre « Origines », qu’il a choisi de ne pas parler de « Racines », parce que ces dernières supposent une absence de mouvement, et la fidélité à un sol, une terre ou une culture. Or, il est clair aujourd’hui, que les peuples ont connu beaucoup de migrations, soit en groupes soit de manière individuelle. On sait par exemple, qu’en moyenne, 10% des européens sont d’origine berbère, qu’en Afrique du Nord il y a 4% d’arabes, qu’en Amérique du Sud il y a un nombre important de personnes d’origine maure, etc…
Il y a aujourd’hui de plus en plus d’études génétiques qui tentent de retracer les chemins migratoires qui ont été empruntés par les peuples ou groupes de populations. Parfois, à la recherche de points d’eau, d’autres fois pour des raisons économiques et d’autres fois encore, pour fuir des guerres, des famines ou des épidémies.
Les américains sont les premiers à reconnaitre qu’ils ne sont, pour la plupart, pas des autochtones du Nouveau Monde. Ils viennent essentiellement d’Europe, d’Afrique et d’Asie. Des quartiers entiers, voire même parfois des villes sont connus pour abriter des gens de la même origine supposée. Les China Towns en est l’exemple le plus parlant. Mais il existe également des quartiers italiens, irlandais ou hispaniques. Et chaque candidat à la Maison Blanche est identifié par ses origines.
Un des présidents qui ont marqué le 20eme siècle aux États-Unis fut Lindoln B. Johnson. Il était vice-président de John Fitzgerald Kennedy. Il lui a succédé après l’attentat de Dallas qui lui a couté la vie, le 22 Novembre 1963. Après avoir assuré l’intérim, il fut élu à la tête des USA l’année suivante. Il est réputé être d’origine mixte, écossaise-irlandaise et anglaise. Or, dans une étude publiée en Mars dernier sur un site spécialisé dans les études génétique des peuples, Maciamo Hay explique que les peuples, en fonction de leurs origines, ont été classés en groupes d’ADN classés alphabétiquement, appelés Haplogroupes. Le groupe auquel appartiennent les Berbères est E1b1b. Et curieusement, il se retrouve un peu partout en Europe et en Afrique, ainsi qu’au Proche-Orient, avec des proportions variables. La plus grande étant bien sûr, en Afrique du Nord.
Lindoln B. Johnson, Nicolas Cage, Einstein et Larry Page.
A la fin de son étude, il reprend d’autres recherches faites par des spécialistes qui se sont intéressés à la question. De grandes surprises l’attendaient : Lindoln B. Johnson, le 36eme Président des États-Unis, « a été identifié comme un membre de l’haplogroupe E1b1B ». Ce qui rappelle une autre étude menée il y a plusieurs années par l’Université Saint Adrews en Ecosse et qui avait conclu que plus de 10% des habitants de l’Ecosse, l’Irlande et le Pays de Galles étaient d’origine berbère.
Lindoln B. Johnson n’était pas le seul dans la liste dévoilée par Maciamo Hay. Il y avait aussi Nicolas Cage, le célèbre acteur américain, et Francis Ford Coppola, le producteur et réalisateur oscarisé. Dans cette liste, il y a aussi les frères Wright, les pionniers américains de l’aéronautique, ainsi que le grand Albert Einstein et Larry Page, un des deux fondateurs de Google.
Haine et xénophobie.
En fait, la liste est beaucoup plus longue. Le fait est que beaucoup de personnes ignorent leurs origines et s’obstinent à se réclamer d’une origine unique et d’un sang pur. Ce qui devient de plus en plus rare. Comme l’exemple de ce texan qui faisait partie d’un groupe d’extrême droite et qui combattait toute influence étrangère aux États-Unis. Personne ne trouvait grâce à ses yeux : latinos, africains, chinois, juifs, etc… Il avait une haine particulière envers les juifs car, disait-il, on les retrouve partout, et il faudrait les obliger à rentrer chez eux.
Mais un journaliste a réussi à le piéger. Récupérant un chewing-gum que le texan a mâché puis jeté, il l’a fait analyser par un laboratoire spécialisé, puis a invité l’activiste d’extrême droite à une émission en direct à la télévision. Le texan a répondu volontiers aux questions du journaliste qui lui demandait s’il était sûr de son origine « blanche » et pure. « Est-ce que vous accepteriez de passer un test ADN pour le prouver ? », lui demanda le journaliste. « Bien sûr, je suis d’accord pour que vous fassiez un prélèvement sanguin en direct pour vous prouver que je suis de sang pur ». Et le journaliste qui lui répond que le test avait déjà été réalisé sur sa salive, et que s’il était d’accord, il demanderait au directeur du laboratoire de le révéler. Ce qui fut fait, et les résultats ont montré que notre activiste de l’extrême droite, xénophobe et haineux, avait essentiellement du sang juif dans ses veines.
Ce fut un choc. Le texan a complètement disparu de la circulation avant de réapparaître des mois plus tard dans la même émission de télévision et de raconter le bouleversement qu’il avait vécu suite à cette révélation. Il a demandé pardon à tout le monde et s’est mis à parcourir le pays pour dénoncer la haine et la xénophobie.
Cela nous montre deux choses : la première est que personne ne peut être sûr du parcours de ses ancêtres, et donc de ses véritables origines. Jusqu’à un certain point. La deuxième est que nous n’avons pas choisi nos ancêtres ni leurs conditions de vie, et qu’aujourd’hui, nous sommes le fruit de millénaires de migrations et de brassages, faisant de nous des humains au sens le plus large du terme.
Nabil Z.
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