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Photo du rédacteurNabil Z.

Chachnaq au Cœur d’une Nouvelle Chronologie de l’Histoire.

Un égyptologue anglais vient de bouleverser la chronologie officielle de l’Histoire ancienne du monde, en rétablissant les faits dans

leur contexte. Pour y arriver, il s’est basé sur l’étude du pharaon berbère, Chachnaq.


David Rohl est un égyptologue de première classe. Il a commencé à étudier cette science depuis l’âge de treize ans, il y a environs soixante-dix-ans. Il a eu le temps d’en étudier les détails et également, les langues : copte, hébreu ancien, chaldéen, sumérien, etc…

Depuis l’établissement de la chronologie sur la base des découvertes de Champollion en 1882, une nouvelle science était née : l’Egyptologie. Une chronologie des faits historique a pu être ainsi établie, essentiellement basée sur les dynasties pharaoniques, en l’absence d’un calendrier uniforme. Car en effet, la chronologie de l’histoire ancienne se réfère essentiellement à des événements qui se sont déroulés la quatrième année du roi X, ou trois années après le tremblement de terre, ou encore, vingt ans après la prise de la ville Y.

En suivant ces événements, les égyptologues ont ainsi pu établir un calendrier de l’Histoire ancienne. Toutefois, des difficultés importantes sont restées pour dater avec précision des événements cruciaux pour la connaissance de l’Histoire. Et c’est là que Chachnaq intervient.


Chachnaq et Ramses II.

Chachnaq, avec Ramses II furent les pharaons les plus importants de l’Histoire, puisque l’Egypte n’a jamais été aussi riche et aussi puissante que pendant leur règne. L’historiographie les situe à des moments différents de l’Histoire, puisque Ramses II était censé avoir vécu au 15eme siècle avant Jésus-Christ, et Chachnaq cinq siècles plus tard.

Ramses a été rendu très populaire par Cécile B. demille qui a réalisé le film des Dix commandements, avec Charlton Heston dans le rôle de Moïse, et Yul Brunner dans celui de Ramses II. Le film a fait le tour du monde et a eu un succès sans précédent. Et les gens tiennent les informations contenues dans le film pour véritables. Même les scientifiques n’ont pas pris la peine de les vérifier.


Et c’est là que David Rohl intervient. En fin connaisseur des langues anciennes, il a étudié la vie de Chachnaq avec précision, en se basant à la fois sur les archives, les artefacts et le récit biblique. Passant d’un élément à l’autre, d’une langue à l’autre et aussi, d’une écriture à l’autre, en en étudiant le contexte, il a pu établir que Sheshonq et Sissac n’étaient pas du tout la même personne. Alors que jusque-là, les deux étaient confondus à cause de la proximité linguistique de leurs noms. Rohl a étudié les hauts faits de l’un et de l’autre, et a pu établir que les deux parcours, quoi que proches, n’étaient pas du tout les mêmes.

D’un autre côté, l’égyptologue anglais fut surpris par la ressemblance entre les parcours de Chachnaq (Sheshonq) et celui de Ramses II. Tous deux étaient des libyens devenus pharaons. Nous avions déjà publié un article à propos de la berbérité de Ramses II dans ces mêmes colonnes. Tous deux ont fait de grandes conquêtes et tous deux avaient porté leur pays l’Egypte au plus grand niveau de prospérité jamais atteint par aucun autre pharaon. En examinant de près les détails relatifs à leurs vies et à leurs parcours, il s’est intéressé aux noms que leurs donnaient leurs ennemis, forcément dans des langues différentes de celles de l’égyptien ancien. David Rohl a ainsi pu établir que Chachnaq et Ramses II n’étaient en fait qu’une seule et même personne. Ramses II selon lui, n’est pas le pharaon à qui Moïse avait affaire.


Problème de datation.

Comment alors expliquer l’écart de cinq siècles que la chronologie officielle a établi entre les deux hommes. C’est ce que David Rohl s’est attaché à découvrir. Pour cela, il a approfondi ses recherches et a constaté que cette question de datation posait problèmes dans de nombreux autres cas, et n’est pas spécifiquement lié à Chachnaq-Ramses. Le problème était donc plus sérieux, et plus délicat à résoudre. Mais en même temps, cela permettrait d’examiner d’autres faits jusque là ignorés par la recherche, ou n’ayant pas été mis en relation avec cette problématique. Plusieurs chercheurs, face à ces problèmes de chronologies, se sont résolus à considérer certains faits historiques comme de la « fiction », sans base historique réelle. Ce que conteste le chercheur anglais.


Pour essayer d’aligner les différentes chronologies, existantes, David Rohl et son équipe constituée de plusieurs autres chercheurs, a mis côte à côte trois chronologies distinctes pour essayer de les comparer et de voir où se trouvaient les discordances. La première fut la chronologie établie par les égyptologues à partir de la découverte de Champollion, la deuxième est celle établie par les découvertes archéologiques du proche orient (Israël, Liban, Syrie, Mésopotamie, Perse, etc…), et la troisième est celle contenue dans la Bible. Dans certains cas, la différence entre un même événement relaté par ces trois chronologies monte à six cents ans, avec un écart moyen de trois cent cinquante ans. L’une des solutions préconisées par l’équipe de Rohl consistait à aller sur le terrain, et de réexaminer un certain nombre de vestiges et de preuves archéologiques, en plus de l’examen des sources documentaires nombreuses ainsi que les publications des scientifiques. Mais c’est l’étude des langues et écritures anciennes qui ont permis d’aboutir à cette nouvelle chronologie.


Nouvelle Chronologie.

L’établissement de cette nouvelle chronologie, qui porte désormais le nom de Chronologie de Rohl, a permis aux chercheurs de mieux situer un certain nombre de faits historiques et de mieux comprendre le rôle de certains personnages dans ces événements. Elle a aussi permis de mieux connaitre un certain nombre d’acteurs de l’Histoire, une fois remis dans leur contexte et en corrélation avec les personnages de la même époque. On comprend mieux les tenants et aboutissements de ces événements, et une nouvelle lecture de ces faits est désormais possible.


Réaction de la communauté scientifique.

La découverte de David Rohl a tout de suite suscité l’intérêt de la communauté scientifique, qui a décidé de l’examiner avec soin. Plusieurs chercheurs ont salué cette nouvelle datation et ont avoué que depuis longtemps, ils n’arrivaient pas, avec la chronologie conventionnelle, à comprendre le déroulement de certains faits avec des écarts chronologiques insolubles en suivant la méthode des égyptologues.

D’autres au contraire, se sont moqué de David Rohl, allant même jusqu’à rappeler son passé de star de la musique Rock pour essayer de le discréditer.


Exacte ou pas, la Chronologie de Rohl a permis de résoudre un grand nombre d’énigmes historiques, en élaborant une chronologie plus proche de la vérité scientifique. Il va de soi que cette découverte a chamboulé les connaissances prises pour acquises par un grand nombre de chercheurs, alors qu’elles ne résistaient tout simplement pas à la critique scientifique.


Le bouleversement de la chronologie égyptienne chamboule également la datation des autres chronologies, comme celle utilisée actuellement pour l’établissement de l'âge héroïque grec de l'âge du bronze tardif, supprimant les âges des ténèbres grecs et réduisant les dates de la guerre de Troie à quelques générations de Homer du neuvième siècle avant Jésus-Christ et ses œuvres les plus célèbres : l'Iliade et l’Odyssée.


David Rohl a publié de nombreux articles à ce sujet et quelques ouvrages également, qui montrent son parcours scientifique et sa rigueur dans la recherche. « A Test of Time » en 1995, « Legend » en 1998, « The Lost Testament » en 2002 et « The Lords of Avaris » en 2007, montrent les théories de Rohl sur la récurrence des grandes civilisations du monde antique. Il vient aussi de produire des films documentaires sur le sujet, « Exodus : myth or history » et « Paterns of evidence », avec Timothy Mahoney.


Le fait que Rohl et son équipe se soient basés sur la vie de Chachnaq, n’est pas un hasard. Là ou les berbères passent, toutes les situations sont chamboulées, y compris dans leur chronologie. C’est dire que nos ancêtres ne se contentaient pas d’être. Ils n’étaient pas que des observateurs. Ils étaient actifs, dynamiques et entreprenant, au point de chambouler l’Histoire et de lui donner une autre direction. Il n’y a qu’à demander à Apulée, Saint Augustin ou le pape Gélase, par exemple.


La célébration du prochain Yennayer devrait prendre une dimension nouvelle à l’occasion des découvertes de David Rohl. En tous cas, les chercheurs amazighs devraient s’y intéresser de plus près, car elle concerne notre histoire et notre patrimoine directs. En fait, notre identité même.


Nabil Z.

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