La Bible mentionne la présence d’un berbère vers l’an 950 avant Jésus-Christ. Il s’agit du Pharaon d’Egypte, Chachnaq, connu sous le nom de Sissac, de Schischaq, ou de sheshonq, selon les traductions. La date de son accession au trône est encore célébrée aujourd’hui par l’ensemble des berbères, à la date du 12 janvier qui est aussi le premier jour du calendrier berbère. C’est la seule fête non musulmane célébrée par l’ensemble des berbères. A la mort du roi et prophète Salomon, fils de David, le pays est divisé en deux royaumes : celui du nord, appelé Israël, dont la capitale était Samarie, et le royaume du Sud, Juda qui avait pour capitale Jérusalem. Le roi de Juda était un des fils de Salomon, Roboam. Voici ce qu’en dit la Bible :
"Lorsque Roboam se fut affermi dans son royaume et qu’il eut acquis de la force, il abandonna la loi de l’Eternel, et tout Israël l’abandonna avec lui. La cinquième année du règne de Roboam, Schischak, roi d’Égypte, monta contre Jérusalem, parce qu’ils avaient péché contre l’Eternel. Il avait mille deux cents chars et soixante mille cavaliers ; et il vint d’Égypte avec lui un peuple innombrable, des Libyens, des Sukkiens et des Ethiopiens. Il prit les villes fortes qui appartenaient à Juda, et arriva jusqu’à Jérusalem. Alors Schemaeja, le prophète, se rendit auprès de Roboam et des chefs de Juda qui s’étaient retirés dans Jérusalem à l’approche de Schischak, et il leur dit : Ainsi parle l’Eternel : Vous m’avez abandonné ; je vous abandonne aussi, et je vous livre entre les mains de Schischak... Schischak, roi d’Égypte, monta contre Jérusalem. Il prit les trésors de la maison de l’Eternel et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit les boucliers d’or que Salomon avait fait". Chachnaq était le fondateur de la 22eme dynastie des pharaons en Égypte. Il accéda au trône vers 950 avant Jésus-Christ. Il était originaire de la tribu des Machaoueche en Libye, donc, berbère. Il serait originaire de l'actuelle région d'Oum El Bouaghi. Lors de sa conquête du moyen orient, il est dit qu’il avait dans son armée des libyens, c'est à dire des berbères. Chachnaq n’a pas seulement battu le royaume de Juda. Il est entré dans le Temple de Dieu, lieu sacré entre tous, le dépouillant de ses trésors, emportant avec lui tout ce qu’il y contenait. La Malédiction de Chachnaq : Un certain nombre de commentateurs ont appelé cet événement, "la malédiction de Chachnaq". C’est selon leurs dires, la raison pour laquelle les berbères auraient enduré toutes ces souffrances tout au long de leur histoire. Mais il n'en est rien. C’est en comparaison avec un autre évènement de même ordre que cette conclusion s’est dégagée. En effet, la Bible, dans le livre du prophète Daniel, nous rapporte une histoire similaire : "Le roi Belschatsar donna un grand festin à ses grands au nombre de mille, et il but du vin en leur présence. Belschatsar, quand il eut goûté au vin, fit apporter les vases d'or et d'argent que son père Nebucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s'en servent pour boire. Alors on apporta les vases d'or qui avaient été enlevés du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, s'en servirent pour boire. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre". Cet évènement fut rapproché de ce que Chachnaq fit aussi : voler les ustensiles de la Maison de l’Éternel. Mais dans le cas de ce roi, Belshatsar, un événement est intervenu, expliquant l’origine de la malédiction : "En ce moment, apparurent les doigts d'une main d'homme, et ils écrivirent, en face du chandelier, sur la chaux de la muraille du palais royal. Le roi vit cette extrémité de main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux se heurtèrent l'un contre l'autre", nous dit le texte biblique. Il fit venir tous les sages de son royaume pour déchiffrer le message ainsi inscrit sur le mur. Mais personne de sut le faire, excepté Daniel, le prophète : "Voici l'écriture qui a été tracée: Compté, compté, pesé, et divisé. Et voici l'explication de ces mots. Compté: Dieu a compté ton règne, et y a mis fin. Pesé: Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé léger. Divisé: Ton royaume sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.
Cette même nuit, Belschatsar, roi des Chaldéens, fut tué". On voit donc, qu’il y avait un jugement. Une malédiction attachée au pillage et à la profanation du Temple et des ustensiles sacrés. Mais, ce cas, est-il applicable à Chachnaq et aux berbères ? En examinant avec attention les deux textes pour voir s’ils sont comparables on découvre en effet des similitudes, mais aussi des différences notables : En effet, dans les deux cas, il est clairement dit que c’est Dieu lui-même qui envoya Nebucadnetsar et Chachnaq contre Juda, pour la punir de sa désobéissance. Les deux rois, consciemment ou pas, ne faisaient qu’obéir a l’ordre de Dieu. Le dépouillement de la maison du Roi et du Temple, semble faire partie de la punition, et les deux rois s’exécutèrent sans que la Bible ne semble le leur reprocher. Ce qui semble avoir irrité Dieu dans le cas de Belchatsar, fils de Nebucadnetsar (et non pas Nebucadnetsar lui-même), c’était le fait d’avoir profané les ustensiles sacrés et les avoir utilisés de manière indigne. C’est ce que Daniel reprocha au roi babylonien : "Tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux; les vases de sa maison ont été apportés devant toi, et vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines; tu as loué les dieux d'argent, d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient point, qui n'entendent point, et qui ne savent rien, et tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C'est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture". Les raisons de la colère divine ne semblent pas liées à l’invasion et au dépouillement du Temple, mais bien à l’orgueil, la profanation des ustensiles sacrés, et l’adoration d’idoles, associant ainsi les symboles du Dieu vivant aux idoles mortes. En examinant de plus près le texte relatif à Chachnaq, il ne semble pas que l’Éternel lui fit quelque reproche que ce soit, quoi qu’il ait également dépouillé la maison du Roi et prit tous les ustensiles qu’il y a trouvés. Après cela, on n’entendit plus parler de Chachnaq dans la Bible. Il semble seulement avoir accompli sa mission, mandaté par Dieu lui-même, puis s’en est retourné chez lui. Nulle part dans les textes bibliques, il n’est fait mention d’une quelconque réprobation de Dieu à l’égard de Chachnaq ou de son peuple. La "Malédiction de Chachnaq" semble donc sans fondement biblique. De plus, et c’est important de le signaler, le nom de Chachnaq apparait sept fois dans le texte biblique. Sept étant un chiffre parfait. Tandis que Belshatsar, dans le récit qu’en fait le prophète Daniel, est cité six fois. Le symbolisme des chiffres est très parlant. Le six représente le mal, tandis que le sept, la grâce et la paix, comme le dit si bien, Saint Augustin. Ce qui pourrait indiquer que ce pharaon Chachnaq était en mission divine, et Belshatsar agissait de son propre chef, inspiré par l’excès d’alcool et les nombreuses concubines qui l’entouraient pour faire la fête avec ses amis. Bien au contraire, Chachnaq fut le fondateur de toute une dynastie qui a longtemps régné en Égypte, contribuant au développement économique du pays et faisant la fierté de tous les peuples d'Afrique du Nord jusqu'à nos jours. N'est ce pas là un signe de bénédiction? Bonne année à tous!
Nabil Z.
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