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Photo du rédacteurNabil Z.

Clôture de la Semaine Culturelle de Yennayer à Amizour

Jeudi dernier a eu lieu la clôture de la semaine culturelle Amimed Histoire et Patrimoine, organisée à l’occasion de la célébration de Yennayer, la fête du nouvel an amazigh.



Cette semaine a été placée sous les thèmes de l’Histoire amazighe et de son Patrimoine. En effet, contrairement aux autres fêtes, Yennayer est exclusivement amazighe et est célébrée par les populations d’une douzaine de pays nord africains. C’est donc le fil rouge qui a conduit les organisateurs qui ont tenu à faire participer à cette semaine culturelle, des artisans venus de plusieurs régions du pays, pour faire connaître les produits de leur terroir. C’est ainsi qu’en plus des artisans et cultivateurs locaux, plusieurs sont venus de Beni Isguen à Ghardaïa, de Boumerdes, de Maatkas, d’Ath Yenni, d’Akbou, de Beni Maouche, etc… pour exposer leurs produits sur l’esplanade de la Maison de la Culture d’Amizour. Mais il n’y a pas que l’artisanat et l’agriculture qui sont les symboles de notre patrimoine. Les femmes et les hommes issus de notre peuple, ainsi que leurs idées et leurs combats sont également de véritables produits amazighs. Et plusieurs hommages leur ont été rendus.


Hommage à Ait Ahmed

Amimed Histoire et Patrimoine a donc commencé Dimanche dernier, par un hommage de la population d’Amizour au moudjahid Ait Ahmed. Brahim Tazaghart, l’infatigable militant de la cause berbère, a été invité à présenter une communication sur Hocine Ait Ahmed. Il a donc rappelé le parcours du militant nationaliste depuis les années quarante, ou très jeune il a été un des responsables de l’OS, avant d’en devenir le premier dirigeant. L’orateur a également rappelé comment dès 1953, c’est-à-dire avant même le déclenchement de la Révolution, Ait Ahmed est allé aux grandes rencontres internationales plaider la cause algérienne, devenant ainsi le fondateur de la diplomatie algérienne. Bandung, New York, et tant d’autres endroits ou la voix de l’Algérie s’est fait entendre par l’intermédiaire de celui qui deviendra plus tard, Da Lhocine. « A sa mort, dira Brahim Tazaghart, il y a eu consensus général autour de la personne d’Ait Ahmed, de son combat et de ses idéaux, reconnaissant sa grandeur. Tout le monde s’est senti coupable de ne pas être à la hauteur de ce grand homme ». Un peu plus loin dans sa communication, « la mort d’Ait Ahmed a réveillé le sentiment patriotique des algériens ». Dans la salle de spectacles du Centre Culturel d’Amizour, il y avait plusieurs officiels venus à titre privé, hommes de culture, militants politiques et associatifs, en plus de nombreux anonymes.


Abdelkader et Slimane Rahmani

Alors que les expositions allaient bon train, le deuxième jour fut une occasion d’organiser une autre conférence-hommage à deux autres grands hommes de l’histoire amazighe, malheureusement très peu connu. Abderrahmane Amara et Nasser Medjdoub sont allés les déterrer, en publiant un livre à ce sujet. Il s’agit de Slimane Rahmani, premier anthropologue de la Kabylie, ainsi que de son fils Abdelkader qui a été un des fondateurs de l’académie berbère. Pour beaucoup, ce fut une découverte. Les deux orateurs ont présenté le parcours des deux hommes en rappelant l’histoire étonnante de Slimane Rahmani qui fut un des premiers intellectuels de l’Algérie colonisée. Il est né au 19eme siècle et a été, avec Boulifa l’un des premiers à travailler sur l’authentique patrimoine amazigh. Slimane Rahmani a travaillé notamment sur le cas des kabyles de la région d’Aokas. Nous aurons à revenir sur cet homme dès la sortie officielle du livre, actuellement en cours d’impression.


Taous Amrouche

Le troisième jour fut le jour même de Yennayer. Un grand couscous au poulet a été offert à la fois aux invités et aux visiteurs, en l’honneur de cette fête plusieurs fois millénaire. Il a été préparé par les cuisiniers du CFPA d’Amizour, et a été une grande réussite. Cette journée a également été l’occasion de rendre hommage à une grande dame de l’histoire amazighe. Kamel Drici, enseignant et chercheur, auteur et cantateur des poèmes et chants kabyles anciens de Taous Amrouche. Kamel Drici est venu d’Annaba présenter une communication d’un genre spécial. Il a publié deux ouvrages. Le premier que nous avons déjà présenté dans nos colonnes nous a révélé les secrets du dialogue islamo-chrétien, avec comme base géographique et spirituelle, la Qalâa des Beni Hammad, et la région de Béjaia- et Ath Abbas. Son deuxième ouvrage a été consacré à Taous Amrouche. Il a été édité par les éditions Odyssée de Tizi-Ouzou, et l’ouvrage est actuellement épuisé. Mais Ali Oubellil, l’éditeur a promis une nouvelle édition pour la mi-février. Nous aurons donc à revenir sur ce sujet dans les prochaines semaines. Kamel Drici a donc présenté une communication sur la Cantatrice kabyle et a accompagné sa communication en chantant lui-même ces chants authentiques de Taous Amrouche, devant un public subjugué. Parfois seul à chanter, parfois également accompagné par le percussionniste Bihik au Bendir, le public a ainsi pu découvrir la beauté pure des chants de Taous.


Défilé de mode

Le quatrième jour, Louiza Mammeri a généreusement accompagné et présenté un défilé de mode, durant cette journée consacrée à la femme. Sept jeunes femmes mannequin se sont produites devant un public exclusivement féminin. Ainsi, des robes kabyles, chaouie et autres berbères ont ainsi été présentées au public. Nadia venue de Ghardaia a présenté à son tour la robe mozabite, que les femmes présentes ont énormément appréciée. Pour beaucoup d’entre elles, c’était la première fois qu’elles découvraient la beauté de la couture des femmes du Mzab. Il y a ainsi eu une sorte de fusion entre le genre kabyle, chaoui et mozabite lors de cette rencontre. Les participantes se sont montrées très satisfaites de ce défilé.


Jeunes Talents

Le dernier jour enfin, un gala de musique a été organisé au profit des jeunes talents. Mais avant cela, plusieurs participants ont amené des crêpes, Tibouajajine ou Tighrifine, pour un repas de partage et de joie. Avec ou sans sucre, assaisonnées d’huile d’olive, de miel ou de confiture, les convives ont eu à déguster ce met délicat partagé par l’ensemble des régions de Tamazgha. Ensuite, plusieurs jeunes artistes se sont vus donner l’opportunité de se produire devant le public. Pour certains, ce fut la première fois qu’ils ont chanté ainsi dans une salle de spectacles. L’objectif des organisateurs, était d’ouvrir une porte à ces jeunes en quête d’aide et de soutien, pour se lancer dans une carrière artistique. Malgré le manque de moyens, ces jeunes tiennent, résistent et persévèrent dans l’espoir de décrocher des contrats avec des producteurs ou es organisateurs de spectacles.


C’est ainsi que la semaine fut clôturée, notamment par l’organisation par le maire d’Amizour, monsieur Bouzidi, d’une cérémonie de remerciements et de remise d’attestations de participation aux exposants, artistes et cultivateurs qui ont honoré Amizour par leur présence. Cependant, malgré les instructions émanent de la wilaya ordonnant l’organisation de festivités en l’honneur de Yennayer, aucun représentant de cette instance n’est allé rendre visite à cette exposition ni assister aux activités artistiques et culturelles, malgré l’invitation envoyée au premier responsable de la wilaya. Les amizourois et les invités venus des autres régions, auraient certainement apprécié un peu de considération de la part de ceux qui sont chargés de donner un peu de courage et d’espoir à ces régions enclavées, ou le développement n’est assuré qu’au compte goûte.


Nabil Z.


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