Jeudi dernier, le quatre juin, Le Comité des Fêtes de la Ville de Béjaia a organisé avec « Le Bruit de Mots » et l’Institut Français d’Alger, un colloque sur le thème d la psychanalyse et son rapport à la créativité. D’autres partenaires et sponsors se sont ajoutés pour permettre le succès de cette journée. Il s’agit de l’Hôtel Brahmi et du promoteur immobilier Cebeton.
Une dizaine de Psychanalystes, algériens et français se sont succédés durant toute la journée pour présenter une série de communications sur des thèmes variés, essayant d’apporter quelques définitions et éclaircissements sur des concepts et des problématiques liés à la créativité. Un public relativement nombreux est venu assister au colloque qui était ouvert et en accès libre.
Traumatisme et Créativité
Après l’ouverture officielle, faite par Omar Fatmouche, diecteur du TRB, Malek Bouchebah, Président du Comité de Fêtes de la Ville de Béjaia, et principal organisateur de l’événement, Salah Lazizi de l’association « Bruits de Mots, organisateur du colloque, la parole a été donnée aux différents intervenant, dont le premier n’était autre que le mathématicien, ancien ministre du travail et de la formation professionnelle sous le gouvernement Ghozali, Mohamed Boumehrat. Cette première communication a abordé la problématique de la créativité en mathématiques. Sujet surprenant qui a donné le thon au colloque. Puis, ce fut au tour du Dr Annie Topalov, psychanalyste à Paris, qui a abordé la question de « L’émergence et de la créativité des images dans la Cure ». Après un moment d’hésitation, certainement du au stress, et à la difficulté de lire son texte de manière confortable, à cause de la limitation du temps de parole à une trentaine de minute, l’oratrice a fini par se détendre et présenter son sujet avec clarté. Le Dr Topalov a également été appelée l’après-midi à modérer les communications. Ce qu’elle fera avec une grande élégance. Ce fut également le cas du Dr Claude Guy qui est également psychanalyste à Paris et auteur-écrivain. D’ailleurs, il a dédicacé en fin de colloque son dernier livre intitulé « Ce corps en héritage, approche clinique de la filiation ». Il a présidé les communications de la matinée, ou il a ajouté une pointe d’humour à ses interventions circonstanciées, permettant de clarifier le vocabulaire de certains communicants, pas toujours accessible au grand public. L’autre communication fut présentée par le Dr Benjamin Abdessadok, également psychanalyste à Paris,. Il a abordé la problématique du Traumatisme au travers d’une communication intitulée « Le Traumatisme psychique et la création : l’apport de l’écoute analytique ». cette dernière communication a donné lieu à un débat de grande qualité, vu que dans l’assistance, certaines personnes ont été touchées par des circonstances douloureuses, ayant créé dans leur vie certains traumatismes.
Images et dessins
La deuxième série de communications a été assurée par des psychanalystes marseillais, habitués de l’Algérie, puisqu’ils viennent régulièrement animer des séances de formation au CHU de Bab El Oued. La première des deux communications a été présentée par le Dr Monique Prat, qui a partagé une expérience qu’elle a eue avec une de ses patientes, ou le principal outil utilisé était un album photo retouché par la patiente. Monique Prat a donné des explications intéressantes sur les circonstances dans lesquelles sa patiente a été emmenée à retoucher ses propre photos. L’autre communication a été présentée par le Dr Jean Pierre Chiappe, qui a parlé des dessins d’enfants. C’est un outil important de communication entre l’enfant et l’analyste. Le public a également réagi à ses deux communications, tellement le sujet les a interpellés. Emmenant un de intervenants à poser des questions concrètes sur sa personne et ses enfants, en rapport au dessin d’enfant.
Les débats ont été très émouvants parfois, lorsque, par exemple, un des participants a présenté le dernier ouvrage de son père, psyshanalyste en Kabylie, et qui avait décédé juste la veille du colloque. Il a du quitter la salle pour aller à l’enterrement. C’est pourquoi nous n’avons pas pu en savoir davantage. Peut être réussirons nous dans les prochains jours et semaines à le rencontrer pour nous en parler davantage ? L’autre moment également émouvant fut lors qu’un des intervenants a lu devant le public un de ses poèmes. Ce qui a créé chez l’assistance et les communiquants un moment de surprise et de plaisir. Plusieurs analystes nous ont confiés le plaisir qu’ils ont eu à communiquer dans cette atmosphère si détendue et si agréable.
Baya et les mil et une nuits
La séance de l’après-midi a été consacrée essentiellement à la création littéraire et artistique, puisque le Dr Nicole Auffret, psychanalyste à Paris a parlé de notre artiste peintre nationale, Baya. Alors que le Dr Claude Guy, dont nous avons parlé plus haut a parlé des points de rencontre entre « l’art, la psychanalyse et le trauma ». Enfin, pour cette première série de communications de l’après-midi, le Dr Gilbert Grandguillaume, anthropologue à Paris a parlé du « Récit du trauma dans les mil et une nuits ». Il est à signaler que Gilbert Granguillaume , n’est pas étranger à l’Algérie, puisqu’il y a vécu dans le années soixante, essentiellement en kabylie ou il a appris les langues kabyle et arabe, et qu’il continue à les utiliser avec élégance. Il a également été un des enseignants de notre actuel ministre de l’Education Nationale, lorsqu’il était enseignant à Oran.
La dernière série, enfin, a constitué en une intervention très remarquée du Dr Rachel Frouard, pychanlyste à Paris. Elle a des origines algérienne, ses ancêtres ayant vécu dans la région de Sour El Ghozlane, Aumale à l’époque. Elle a traité de la problématique de « l’illusion, en tant que fondement du processus créatif de soi et du monde ». quant à la dernière communication elle a été assurée par Nacéra Sadou, qui est psychologue clinicienne à Alger, et qui a parlé d’un sujet qui a suscité de vifs débats, sur « Les pratiques à l’Algérienne, face à la question de la créativité ». Donnant des exemples concrets, et emmenant le débat sur le terrain local. Le public a été très intéressé par son intervention.
La clôture du colloque s’est faite vers dix-huit heures, dans une atmosphère très agréable, faisant dire à tout le monde que c’était une grande réussite.
Malek Bouchebah, le président du CFVB a même accepté le principe de renouveler l’expérience en traitant d’autres problématiques pour permettre au public algérien, et Bedjaoui en particulier de mieux approfondir ses connaissances dans le domaine. Il suffira de bien étudier la question et et de se préparer dans la sérénité.
L’événement a donc été une grande réussite, d’autant plus que la plupart des intervenants ne connaissaient pas la ville de Bougie, l’ayant tout juste découverte puis ayant été conquis par la beauté du paysage et l’accueil de la population.
Nabil Z.
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