C’est à partir de la rentrée prochaine que la langue française subira un nouveau changement dans ses règles orthographiques. Quelques deux mille quatre cents mots vont ainsi subir un changement.
Ce n’est pas nouveau en France. Depuis plusieurs décennies, l’Académie française fait évoluer la langue de Voltaire pour l’adapter aux changements et aux évolutions constatés dans l’utilisation du vocabulaire, aussi bien par le grand public que les auteurs d’oeuvres littéraires.
La langue française est le résultat de l’évolution des langues gréco-latines depuis des millénaires. C’est ainsi que les œuvres classiques de la littérature des descendants de Vercingétorix témoignent de l’évolution permanente de cette langue. Il n’est pas toujours aisé de lire les grands auteurs français dans leur langue d’origine, puisque aussi bien le vocabulaire que les expressions ont subit une certaine évolution, s’adaptant aux temps et essayant de se mettre à jour.
C’est ainsi que durant tout le 20eme siècles, des débats houleux ont lieu ente les puristes qui tiennent à garder la langue dans sa forme ancienne et les modernistes qui souhaitent la faire évoluer. Et le résultat est souvent le fruit d’un compromis entre les différentes tendances.
Durant le siècle dernier, le français a beaucoup subit l’assaut de la langue de Shakespeare, puisque depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale, les américains ont beaucoup investi en Europe, notamment en France, dans le cadre du Plan Marshall. L’un des investissement consentis par les américains a concerné la culture, puisque très vite, on a vu la musique française a adopté les standards musicaux venus d’outre Atlantique, avec ce qu’ils contenaient de mots et d’expressions propre au Nouveau Continent.
C’est ainsi que la musique Rock, le Jazz, le Blues, et actuellement le Hip Hop se sont taillé la part du lion en France, reléguant la culture de ce pays au stade de « has been ». La langue Française s’est d’abord appropriée le vocabulaire devenu universel, utilisant des mots comme « week-end », « chewing gum » et autres « OK ! ».
Mais la vague anglo-saxonne ne s’est pas contentée d’apporter de nouveaux mots, puisqu’elle a aussi provoqué de nouveaux comportements et l’adoption d’un nouveau « way of life ». Devant la puissance américaine avec ses musique, ses films, ses livres et sa technologie, la langue française s’est mise à plier sous le poids de la machine du « show-business ». Malgré la résistance des puristes, la langue de Molière a beaucoup reculé. Et ce n’est que durant ces dernières décennies que les académiciens ont compris qu’il valait mieux plier que ses casser définitivement. C’est ainsi que le célèbre dictionnaire de la langue française, le Larousse, s’est mis à publier une nouvelle édition chaque année pour intégrer les nouveaux mots et adopter les changements qui se sont imposés d’eux mêmes. Même la littérature française a dû se plier à cette tendance, puisque de nombreux auteurs modernes ont adopté les anglicismes et les néologismes dont la rue s’est largement approprié.
Effet de mode, les jeunes ont adopté un langage que leurs parents ne connaissaient pas. Ça fait « chic » d’utiliser des mots « british » en y intégrant les néologismes nés de l’évolution et du développement des technologies, surtout depuis l’explosion de l’informatique. On n’utilise plus des « ordinateurs », mais des « P.C » ou des « Laptops ». On ne va plus se faire ausculter chez le médecin, mais pour y faire un « check-up ».
2400 Changements
Cette année encore, l’Académie française a imposé de nouveaux changements, puisque pas moins de 2400 mots vont subir un « lifting », pour alléger et faciliter leur utilisation. La génération « Texto » ne peut plus suivre la lourdeur des règles de la langue française et exige de se rapprocher le plus possible des usages consacrés par les « SMS ».
D’abord, la nouvelle mouture de la langue de Victor Hugo s’est débarrassé de la plupart des accents circonflexes. Ainsi, votre quotidien préféré n’a plus de coût mais un cout. Et on ne sait plus s’il faut en parler au Maître ou au Maitre. De plus, ce ne seront plus les oignons qui feront larmoyer vos yeux, mais les onions.
Cette réforme existe bien depuis les années quatre-vingt-dix, sans toutefois avoir réussis à s’imposer. Désormais, elle a force de loi. La cafouillage qui va naître dans les classes françaises sera certainement difficile à gérer, puisque tous les enseignants ne sont pas nécessairement d’accord avec ces changements.Il faudra certainement voir aussi comment les pays utilisateurs du français comme "langue étrangère" vont devoir l'appliquer, surtout qu'aucune préparation n'a été faite à ce sujet, et que la plupart des enseignants n'en ont pas encore entendu parler.
Pendant que les anglo-saxons transforment et font évoluer la sémantique et la philosophie qui se cache derrière les mots, les francophones restent accrochés à leur forme, sans se soucier du fait que le monde tourne, malgré la rareté de l’eau qui coule sous les ponts. Quant à notre pays, il n’arrive toujours pas à adopter la graphie qui nous permettrait d’exprimer la profondeur de notre philosophie, en utilisant le vocabulaire adéquat. Entre les tenant de la langue des saints, et ceux qui utilisent celle dont ils se sont ceints, ne serait-il pas temps d’utiliser celle issue de ce qui a été tété dans les seins de nos mères ?
Nabil Z.
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