C’est avec une grande consternation que nous avons appris le décès du chanteur bougiote Farid Benahmed. Personne n’y croyait. Hélas, son cœur a lâché au moment où personne ne s’y attendait. La nouvelle a choqué tout le monde à Béjaia.
Farid a eu une carrière de professeur de français. Il venait tout juste d’accéder au statut de retraité. Il se disait qu’il allait enfin avoir du temps pour écrire et composer. Ses amis l’ont toujours appelé Farid le Rocker. Sa passion pour la musique n’était un secret pour personne. Il avait soit les oreilles collées à la radio pour écouter les nouvelles chansons classées au Hit Parade sur RMC, ou bien les mains sur un instrument de musique. Il était assez éclectique dans ses goûts musicaux. Rock, bien sûr, mais aussi pop, chaâbi, kabyle, … malgré sa préférence pour Elvis Presley, les Beatles et quelques groupes de référence. Il adorait aussi Francis Cabrel, Jacques Brel, et tous les chanteurs à texte, utilisant la musique comme support pour leurs paroles.
Farid n’a pas eu beaucoup de chance. il a perdu son père assez jeune, lui avec qui avait une relation amicale très profonde. Avec son père, il partageait beaucoup de choses. Sa mort l’affectera profondément, mais lui donnera l’occasion de franchir une nouvelle étape dans sa vie, en devenant pleinement adulte et responsable. Il commencera alors une carrière d’enseignant, acceptant même d’aller loin de sa Bougie natale pour assurer des cours aux élèves qui ont envie d’apprendre. Mais quelques années plus tard, le malheur frappera encore sa famille, par des morts prématurées. Malgré cela, et avec un courage inouï, il continuera son chemin, et son combat. La musique n’a pas été pour lui un simple refuge, mais une véritable seconde nature. Il se met à écrire. En français, en arabe et kabyle bougiotes. Car il n’oublie pas son éducation, sa culture et ses traditions. Il sortira un premier album, et au printemps dernier, le deuxième CD viendra combler le Rocker de bonheur. El meddah, qu’il sortira chez Gosto Production lui donnera beaucoup de bonheur et d’espoir. Il est invité à la radio, et la presse salue la sotie de son album. Il aimait travailler en groupe, et c’est avec une poignée d’amis dont Boualem Bouzouzou et Bazou que cet album a été réalisé.
Sa mort a été un choc pour tout le monde. Il y avait une grande émotion lors de ses funérailles. Sa famille et ses amis sont venus nombreux lui rendre un dernier hommage avant de rejoindre sa dernière demeure. Il s’en est ainsi allé auprès du Père Céleste, entouré d’anges entonnant des musiques d’une toute autre nature. En homme de foi, il avait appris à souffrir en silence, en offrant son magnifique sourire en guise d’encouragements pour les autres. Il a été un exemple de patience dans les épreuves et d’encouragement dans les moments difficiles. A cinquante-cinq ans, sa mission terrestre est terminée. Il jouit à n’en pas douter à l’heure actuelle, de la félicité éternelle. Une pensée à sa veuve et à ses deux enfants.
Nabil Z.
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