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ESPACE-TEMPS: Constantine Capitale de la Culture Arabe: Symboles en Avalanche !

Beaucoup a déjà été dit sur l’événement organisé par le Ministère de la culture, et qui consiste à considérer durant toute une année, que l’ancienne capitale berbère, Cirta, rebaptisée Constantine par les Byzantins, est devenu depuis, une ville arabe.



Les pouvoirs publics, se croyant bien inspirés, ont pensé à pousser le bouchon encore plus loin en enfonçant Constantine dans un rôle qu’elle n’a jamais joué, pour la simple raison qu’elle n’a jamais été autre chose qu’amazighe. Poussant la bêtise jusqu’à son paroxysme, ils ont enfermé la culture arabe dans un Moulin, Cirta, Tassirth, pour la soumettre à une machine culturelle redoutable, plusieurs fois millénaire, qu’aucune autre culture n’a pu vaincre, et qui les a toutes broyées pour les intégrer comme ingrédients lui permettant de s’enrichir et de se bonifier.


Tout le processus de désignation de Constantine comme capitale arabe devrait être analysé en tentant de décortiquer les symboles utilisés consciemment ou pas, par les organisateurs.


Le premier de ces symboles que nous tenterons de mettre en lumière est Abdelhamid Benbadis lui-même, qui a été à l’origine de la confusion actuelle sur la prétendue arabité de l’Algérie. En effet, dans l’un de ses poèmes, il avait déclaré que « le peuple algérien n’a jamais été autre qu’arabe ». Passons sur l’origine berbère Sanhadjie Benbadis, et notons un certain nombre d’autres détails.


Youm El ïlm :

Benbadis est célébré chaque année à la date du 16 avril. Cette journée est consacrée au poète, écrivain et réformateur social et politique de Constantine qui avait, dès 1926 créé l’Association des Oulémas, qui réclamait « l’égalité des droits entre les colons et les indigènes », ainsi que « la laïcité de l’Etat ». Ces revendications, comme tout le monde le sait, n’ont pas aboutis. Ce n’est qu’après le déclenchement de la révolution de Novembre 54 que l’indépendance de l’Algérie a été acquise.


Oui, mais voilà. Le 16 avril ne célèbre nullement le jour du savoir, si on devait le relier avec la pensée du Cheik Benbadis. Cette date correspond à sa mort. Comme dirait l’anthropologue Ali Sayad, « ces gens célèbrent la mort au lieu de magnifier la naissance des symboles ». Le 16 avril est la date de la mort du penseur islamiste qu’était Abdelhamid Benbadis. Et c’est cette date qui a été choisie par le gouvernement algérien pour lancer les festivités de la « Capitale de la Culture Arabe ». Serait-ce un signe annonciateur de la mort de la culture arabe dans cette ville, et par extension, dans toute l’Algérie et l’Afrique du Nord ? Quelqu’un disait qu’un grain de blé, s’il ne meurt, ne pourra jamais donner du fruit. En célébrant la culture arabe le jour anniversaire de la mort de son symbole en Algérie, on annonce en réalité une nouvelle naissance qui aura lieu, symboliquement, quelques jours plus tard.


Le 20 Avril 

Quatre jours après « le jour du savoir », qui a enveloppé le pays d’un voile de tristesse et d’ignorance, une révolution va connaître le jour. Il s’agit de la naissance de ce qu’on appellera plus tard « le Printemps Berbère ». Ce jour-là, le Mouvement Berbère était né. Ce qui obstruait, en quelque sorte la ré-émergence de la culture amazighe s’était éclipsé et a fait place à une lumière millénaire authentique. Le chemin semble désormais dégagé, pour que les amazighes puissent à nouveau briller en suivant la voie de ses symboles tels Massinissa, le Roi de Cirta, et Augustin de Taghaste, le Maître qui a fondé la civilisation Occidentale.


A Constantine, le lancement des festivités n’a pu se faire que par des cortèges représentant la culture amazighe. Touaregs, Kabyles et chaouis, ont défilé dans les rues de Constantine, avec beauté et grâce, donnant vie au spectacle terne et monotone. Même les feux d’artifices n’arrivaient pas à égayer la cérémonie d’ouverture. Les représentants des pays arabes étaient quasiment absents de la manifestation, hormis ceux qui avaient été grassement payés. Parions que seuls les événements animés par les troupes amazighes donneront quelques couleurs à la manifestation.


Rois et Présidents

Constantine Capitale ? De quelle capitale parle-t-on ? Une capitale sans roi ni président ? Evidemment, le président de la République n’a pas pu faire le déplacement pour l’ouverture officielle de l’événement. Capitale sans président, donc. Mais capitale sans roi, également. Puisque les rois légitimes de Cirta n’ont pas été mis à l’honneur. Prenant le risque de provoquer Jugurtha, Hiempsal ou Micipsa, la seule personne qui a été intronisée lors de cette manifestation fut Abdelhamid Benbadis. Il a été si indûment élevé, qu’il a été humilié et descendu de son piédestal. Méritait-il ce traitement ? Sa statue a été déboulonnée à peine quelques jours après l’ouverture officielle de l’événement.


Déboulonnée… Quel autre symbole ! L’événement « Constantine Capitale de la Culture arabe » confirme être, finalement, le sommet de la bêtise institutionnelle, et le point culminant des tentatives d’arabisation de la berbérie millénaire. Et l’Histoire nous dis et nous rappelle que ces tentatives resteront vaines. Les années 2015 et 2016 sonneront-elles alors le glas de l’arabisme politique et idéologique en terre amazighe, pour faire place à un retour en beauté de l’identité originelle des peuples de l’Afrique du Nord ?

Restons vigilants et observons l’évolution des symboles attachés à cet événement. Ils seront, à n’en point douter, riches en enseignements. L’espace et le temps ne manqueront pas de nous le rappeler.

Nabil Z.


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