Après avoir loué la beauté des voix amazighes qui ont conquis le monde, voici une artiste d’exception, d’origine toute aussi amazighe, qui a mis ses doigts de fée au service de la musique.
Hélène Grimaud est de nationalité française. Elle est née à Aix en Provence. Mais elle ne renie pas pour autant ses origines. D’après ses déclarations reprises par l’encyclopédie en ligne, Wikipedia, elle est issue des juifs berbères établis en Corse. Du côté paternel, elle serait descendante des juifs algériens. Cela suffit pour en être fiers, surtout qu’elle porte son art dans ses doigts, sillonnant le monde pour faire écouter sa musique sur les meilleures scènes artistiques.
Hélène a découvert le Piano à l’âge de sept ans. Ayant détecté en elle un réel potentiel, ses professeurs de musique conseillent à ses parents de l’inscrire au conservatoire d’Aix en Provence. A onze ans, elle part continuer sa formation au conservatoire de Marseille. Deux ans plus tard, elle est reçue à l’unanimité au conservatoire de Paris, où elle côtoie les futurs grands talents de la musique classique française et européenne. Elle a aussi pour maitres et instructeurs de grosses pointures dans le monde de la musique classique. A l’âge de quinze ans, elle obtient le Premier prix du Piano, puis enregistre la Sonate n°2 ainsi que Les Etudes-Tableaux de Rachmaninov. Hélène Grimaud, encore toute jeune, avait donné l’année d’avant, un concert en jouant du Chopin. Elle obtient ainsi le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros. Elle ne s’arrêtera pas en si bon chemin, puisqu’elle continuera sa formation en s’engageant dans des formations supérieures. Depuis, elle a été invitée sur les plus prestigieuses scènes de la musique classique. Les commentaires à son sujet disaient qu’Hélène Grimaud avait « un talent extraordinaire ».
Après une période de tournées en France, Hélène fut invitée à jouer au Japon, puis à faire une tournée aux Etats-Unis, les sillonnant de long en large : Washington, Floride, Los Angeles, San Francisco, Seatle, Baltimore, New-York, etc…
C’est au début des années quatre-vingt-dix que la vie d’Hélène Grimaud va basculer. Elle décide de s’établir en Floride. La bas, un de ses voisins lui confie la garde d’une louve. Ce fut alors le coup de foudre entre Hélène et les loups. Partout où elle va, elle est interrogée sur sa relation avec les loups. Elle a même ouvert un élevage de loups, comme contribution de sa part à la sauvegarde de l’espèce, sachant que les loups aussi, sont importants pour l’équilibre écologique de la planète. Sur Youtube, on peut voir notre musicienne en contact direct avec des loups, et l’intimité qu’elle partage avec eux. Elle crée, avec d’autres une fondation dans l’Etat de New York, la Wolf Conservation Center, dont l’objectif est la promotion de la sauvegarde des loups. Elle devient ainsi la correspondante de plusieurs organisations scientifiques. Elle tente avec ses équipes de réintroduire le loup dans son milieu naturel, et son engagement auprès d‘eux ne fait que grandir, étendant sa renommée à ce domaine que rien ne l’avait préparée à intégrer.
Au milieu des années deux mille, Hélène Grimaud retourne en Europe et part s’installer en Suisse, et crée des produits musicaux nouveaux, tout en recevant les prix les plus prestigieux dans le domaine musical. Elle a reçu les meilleures distinctions et décorations, comme le « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres » en 2002, le « Chevalier de l’Ordre National du Mérite », en 2008, et tout récemment, le « Chevalier de la Légion d’Honneur », en 2015. Dans son répertoire, on trouve bien sûr, Rachmaninov, mais aussi Brahms, Chopin, Schumann, Beethoven, Gershwin, Ravel, Bach, Mozart, etc…
Comme si cela ne suffisait pas à son palmarès, Hélène Grimaud a publié trois livres. Le premier a surpris tout le monde, puisque la musicienne raconte avec humour sa vie, depuis son enfance. Il s’agit de « Variations sauvages » chez Robert Laffont. Bernard Pivot avait salué en son temps, 2003, la sortie de cette autobiographie qu’il trouvait « très romanesque ». Deux années après, Hélène récidive en publiant un livre plus philosophique et plus poétique, « Leçons particulières » sur le sens de la vie. Des interrogations et des tentatives de compréhension du sens de sa vie, dans le contexte qu’elle vivait à l’époque. Entre concerts et rencontres personnelles, elle essayait de donner un véritable sens à sa vie. Un livre d’une poignante sincérité qui lui vaudra des critiques très positives. Plus récemment, en 2013, elle publia son troisième livre, « Retour à Salem » chez Albin Michel, ou elle expose de manière romanesque, les sensations qu’elle éprouve, et partage son expérience avec les loups.
Hélène Grimaud compte aujourd’hui parmi les meilleurs pianistes français et dans le monde. Le fait qu’elle rappelle son amazighité, en plus de sa judéité, fait qu’elle compte également parmi les enfants de Tamazgha grâce à qui l’occident goûte la qualité d’une œuvre, et de façon plus large, d’une civilisation. Tout comme Apulée de Madaure, Augustin d’Hippone, Franton de Cirta, et tant d’autres, Hélène Grimaud participe avec son talent amazigh à la promotion et au développement de la culture occidentale et universelle. A quand une tournée au pays des Hommes Libres ?
Nabil Z.
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