L’esclavage a débuté aux États-Unis d’Amérique le 25 août 1619 en Virginie, quand un navire pirate anglais, le White Lion,battant pavillon hollandais, avait ramené une vingtaine d’Africains capturés dans l’actuel Angola. Le White Lion les avait capturés comme butin sur le navire portugais Sao Joao Baptista faisant route vers Veracruz, au Mexique. C’est dire que ce fut une aventure internationale.
Au début, le nombre d’esclaves capturés était d’environ 350. La grande majorité a péri durant la traversée de l’Atlantique, victimes des conditions de vie à l’intérieur du navire. Les rescapés arrivés en Virginie étaient donc d’un peu plus que vingt personnes, et ils furent les premiers esclaves africains en Amérique.
La mission de ces esclaves était de travailler dans les champs et de servir leurs maîtres, en échange de nourriture. La valeur de cette nourriture était estimée à une vingtaine d’années de travail. L’esclavage en tant que tel, n’a été officiellement légalisé en Virginie qu’en 1661.
Cette pratique a ensuite duré deux siècles sur le territoire des États-Unis. A concerné des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Il a fallu qu’il y ait une terrible guerre civile pour qu’Abraham Lincoln signe leur libération.
Mais la libération de ces esclaves n’a pas donné tout de suite lieu à l’émancipation effective de ces malheureuses victimes. Il a fallu encore plusieurs décennies avant que la discrimination envers les noirs ne devienne effective. Les années cinquante du vingtième siècle ont vu la naissance du mouvement des droits civiques réclamant l’égalité des droits entre toutes les composantes ethniques des Etats-Unis. Ce combat avait eu un leader, Martin Luther King, soutenu d’abord par les frères Kennedy, Président et Ministre, avant d’être officiellement acté par Lindoln B. Johnson qui a succédé au président assassiné à Dallas.
Mais la discrimination structurelle quotidienne et permanente a la vie dure. Ceux qu’on appelle les Afro-Américains représentent 13 % de la population américaine, soit 43 millions d’individus. Mais ils ne détiennent que 3 % de la richesse de leur pays.
Il faut quand même dire que l’esclavage ailleurs dans le monde a toujours existé. La vente des humains avait même commencé bien avant la découverte de l’Amérique. On se souvient déjà que Christophe Colomb avait des esclaves sur ses navires parce qu’il y avait déjà une traite entre l’Afrique et le Portugal. On estime qu’avant 1492 il y avait environ 150 000 esclaves au Portugal. En découvrant le Brésil en 1500, les Portugais ont continué la traite à partir de 1508 et l’ont même développée pour leurs besoins de l’exploitation des champs de canne à sucre.
Mais l’Afrique noire avait déjà souffert de la traite humaine. Une traite intra-africaine existait depuis bien plus longtemps. Les grands empires arabo-musulmans ont beaucoup asservi les régions subsahariennes à partir du VIIIe siècle. L’Histoire retient que l’esclavage était une pratique courante chez les arabes, surtout que pour beaucoup, les noirs étaient une sorte de sous hommes, et leur exploitation était donc permise. Elle a été source de gains considérables, et cela a grandement contribué au sous-développement de l’Afrique. De plus, Les européens ont pris le relais pour alimenter en main-d’oeuvre l’exploitation des colonies du Nouveau Monde.
Une historienne, Catherine Coquery-Vidrovitch disait : « Avant, l’esclavage pouvait toucher tout le monde, et c’est la traite transatlantique qui en a réservé l’exclusivité aux populations noires, dit-elle en entrevue. À partir de là, par définition, un esclave est un Noir. C’est une invention des Arabo-musulmans, une création diffuse qui a duré une dizaine de siècles pour fournir des esclaves urbains qui faisaient les sales besognes. La traite s’affirme totalement avec les Occidentaux qui vont l’intensifier pendant trois siècles pour fournir des esclaves aux plantations. »
Les Etats-Unis qui commémorent cette année le quatre-centième anniversaire du début de l’esclavage sur le territoire, ont longtemps débattu sur la question. Il est même question d’indemnisation des descendants de ces esclaves, maintenant que par la Loi, ils ont été reconnus comme tels.
La publication de dossiers sur le sujet vient de débuter dans les médias américains. Les Églises baptistes, majoritaires dans le Sud, achèvent une période de « quarante jours de prière pour la libération des descendants américains de l’esclavage ». Cette initiative a été baptisée du nom de « Projet Angela », suite mémorielle étalée sur trois ans, du nom d’une femme du groupe des vingt arrivés en Virginie le 25 Août 1619.
Nabil Z.
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