Le 31 Mai aura lieu à Naples, la présentation d’un livre intéressant sur l’Afrique du Nord, notamment sur les aspects juridiques et transitionnels suite aux événements connus comme « le Printemps Arabe ».
La publication du livre « Percorsi di transizione demografica e politiche di riconciliazione in Nord Africa » (Parcours de transition démographique et politiques de réconciliation en Afrique du nord),est le résultat d’un projet d’études appelé « Processus de justice transitionnelle et de réconciliation en Afrique du Nord », promu par l'Institut d'études politiques « S. Pio V » de Rome. L’objectif principal du livre est d’explorer l’idée de justice transitionnelle dans certains pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc, en Algérie et en Tunisie, à travers des analyses et des évaluations du passé, à partir de la période qui a suivi l’indépendance, jusqu'aux événements du printemps dit « arabe » de 2011. Accablés par les problèmes de conflit et des autoritarismes, ces pays souffrent du faible rôle que joue le droit, du manque de confiance des populations dans les autorités centrales de l'État et de l'insuffisance ou l'inadéquation de la justice.
Ces pays d'Afrique du Nord en voie de démocratisation tentent de s'attaquer à leur propre passé violent, à la longue histoire d'oppression et de non-respect des droits de l'homme, y compris ceux commis lors des événements du printemps dit « arabe » de 2011, en insistant sur la nécessité de comprendre comment transformer les violations des droits de l'homme en termes de réconciliation. La justice transitionnelle serait un outil important pour surmonter le passé et construire, en théorie, des sociétés post-révolutionnaires et des systèmes politiques plus justes et plus droits.
Cette réflexion est d’autant plus intéressante dans le contexte actuel que vit l’Algérie, puisqu’il fait face à une crise majeure en termes de justice et de droit. L’impasse institutionnelle que connait actuellement le pays est certainement dû à cette impasse juridique provoquée par des choix hasardeux en termes de textes fondamentaux comme laConstitution, et de ceux pris en application. Le neuf Juillet prochain, l’actuelle constitution arrivera à son expiration. Faudra-t-il alors passer par une justice transitionnelle pour pouvoir gérer la période d’incertitude qui se profile à l’horizon ? Et quelle serait cette justice pour ce qui concerne les droits fondamentaux, les libertés, les égalités, et les droits des citoyens qui ont été depuis si longtemps, sinon déniés, du moins bafoués par un pouvoir politique qui a mené le pays à la crise actuelle.
Cette conférence de présentation de ce livre ne manquera pas d’aborder ce sujet chaud et actuel qui est l’Algérie, dépassant ainsi la limite de l’étude qui s’est arrêtée aux événements de 2011. Comment en tirer des leçons utiles pour l’Algérie d’aujourd’hui ?
Anna Maria Di Tolla est Docteure en Histoire et Philologie de l’Afrique Septentrionale de l’Université de Naples en Italie. Elle est également diplômée avec distinction en langue et littérature berbères de la Faculté de littérature et de philosophie, Cours de licence en langues et littératures étrangères modernes de Naples, en 1985. Elle est auteure de nombreuses publications concernant le monde berbère, son histoire et sa littérature, notamment orale.
Il est intéressant de noter que les italiens s’intéressent de plus en plus à l’Afrique du Nord à qui elle a longtemps tourné le dos. Réalisant que cette partie du monde fait aussi partie de son histoire, les descendants des romains prennent conscience que les berbères feront surement également partie de leur avenir.
Nabil Z.
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