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Photo du rédacteurNabil Z.

Jean Marc L’Évangéliste Berbère

Durant le ministère terrestre de Jésus, seul l’Ancien Testament était enseigné. Le Nouveau Testament n’existait pas encore. Il a fallu qu’un berbère du nom de Jean, surnommé Marc, rédige le premier Évangile.


Jean Marc était natif de la région de la Cyrénaïque, dans ce qu’on appelle aujourd’hui Benghazi en Libye. La ville de Cyrène a été fondée en 631 avant Jésus-Christ, quand des migrants grecs sont arrivés sur les côtes africaines, fuyant une terrible sécheresse qui a provoqué une grande famine dans le vieux continent. Les Berbères de Libye les ont bien reçus et leur ont indiqué un endroit ou ils pouvaient s’installer, car la pluie y est abondante. C’est ainsi que la ville de Cyrène fut fondée, suivie de quatre autres pour constituer ce qui sera appelé plus tard la Pentapole, les Cinq Villes.

Très vite la région va prospérer. A côté des autochtones pasteurs et cultivateurs, vont arriver de nombreux commerçant issus de toutes les régions de la méditerranée. Le roi Ptolémée, un des quatre héritiers d’Alexandre le Grand va combattre les juifs et les exiler en Afrique du Nord. On compte près de cent mille juifs entre Alexandrie et laCyrénaïque. Vu la proximité des cultures et des traditions, des mariages ont lieu entre les différentes communautés, créant ainsi une population particulière qui est celle de laCyrénaïque.

Dans cette région donc, Hérodote va signaler l’existence de quatre communautés : Les autochtones Berbères, les juifs, les grecs et les romains. Et c’est de cette communauté que sera issue la famille de Jean, devenu Marc. Le garçon, dès son enfance maîtrisait déjà quatre langues : le berbère, l’hébreu, le grec et le latin. Cet atout lui sera d’un grand apport pour sa vie future.

Suite à des troubles persistants, la famille de Jean décide d’émigrer en Judée. C’est en Galilée que jean Marc va rencontrer Jésus pour la première fois, lors de la célébration d’une fête de mariage. Il fera partie du grand cercle des disciples du Messie, et la suite de l’histoire va montrer comment ce garçon va évoluer pour devenir le créateur du style littéraire appelé aujourd’hui l’Évangile.

Dans son sens le plus stricte, le mot « Évangile » signifie tout simplement « Bonne Nouvelle ». Et ce sera ce Marc qui va raconter le premier la vie de Jésus, qui a annoncé laBonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Mais avant de pouvoir le faire, il va passer une longue formation auprès des grands disciples et apôtre du Christ. Parmi eux, Saint Pierre qui disait dans l’une de ses lettres que Marc était son fils spirituel. Ce qui montre que le jeune cyrénéen a tout de suite été pris en charge par le premier des apôtres, constatant en lui des potentialités importantes. Il en a d’ailleurs fait son propre secrétaire.

Le deuxième mentor du futur évangéliste a été son cousin Joseph surnommé Barnabas. Il a été l’un des premiers prophètes et apôtres du premier siècle, ayant également connu Jésus. Barnabas a également été le mentor de celui qui va devenir le célèbre Saint Paul. Et Jean Marc va les fréquenter de près tous les deux, les accompagnant entre autres, dans leurs voyages missionnaires. A la fin de sa vie, alors que Saint Paul était prisonnier à Rome, il va réclamer la présence de Jean Marc, le seul digne de la confiance de l’apôtre. 

A la mort des premiers apôtres, Jean Marc se rend compte que les témoins oculaires de la vie de Jésus se faisaient de plus en plus rares. La plupart d’entre eux ont été martyrisés, et le message de l’évangile devait être sauvegardé et mis par écrit. Il repart donc en Cyrénaïque, dans son pays natal qui était également celui de Simon de Cyrène, qui avait porté la croix de Jésus, et de ses deux fils, Alexandre et Rufus, ses amis d’enfance. Mais ces derniers avaient déjà quitté la région. Alexandre était parti évangéliser l’Espagne et Rufus la Catalogne. Après être resté quelque temps en Cyrénaïque, Jean Marc part évangéliser l’Égypte.

Ce sont les Coptes d’Égypte qui raconteront la suite de l’histoire de Marc, considéré comme le fondateur de leur Église. Il y trouvera la mort en martyre, près d’Alexandrie, car les païens lui reprochaient d’avoir déclaré qu’il n’y a qu’un seul Dieu, alors qu’eux en adoraient plusieurs.

La tradition n’est d’accord ni sur la date ni sur les circonstances de la rédaction de l’Évangile de Marc. Certains affirment que c’était sur la dictée de Saint Pierre que Marc aurait rédigé son évangile. Mais alors, pourquoi ce même Saint Pierre n’en a jamais parlé ? D’autant plus que, selon ces mêmes sources, la rédaction aurait eu lieu à Rome, alors qu’il n’y a aucune preuve matérielle de la présence de Pierre à Rome. D’autres attribuent à Saint Paul l’inspiration de cet évangile. Mais on ne comprendrait pas comment l’écrivain prolifique qu’était Saint Paul, aurait omis de mentionner l’évangile rédigé par le plus proche de ses collaborateurs. D’autant plus que Marc n’avait pas besoin d’aide pour le faire, puisqu’il s’est converti bien avant Saint Paul et qu’il a connu personnellement Jésus, ayant écouté ses enseignements et vu les miracles qu’il opérait. 

D’ailleurs, si ce n’étaient les coptes, personnes n’aurait su que ce Jean Marc était natif de Cyrène. La tendance occidentale a toujours voulu que les grands esprits soient gréco-romains. Il ne viendrait à l’idée de personne que ce Saint Marc aurait pu être africain.

C’est pourquoi, il serait utile de revoir ces positions et de réétudier avec plus de soin l’histoire de ce premier évangéliste, berbère, juif, africain, et de remettre les pendules à l’heure. En parcourant l’histoire de ce personnage dont la Bible donne de indices importants, nous nous rendons compte que seul Cyrène aurait pu être le lieu de rédaction de ce premier évangile. Pour deux raisons principales : la première était que l’Europe était gagnée par une vague de persécutions qui avait atteint même Carthage ou Alexandre, le fils de Simon de Cyrène a trouvé la mort. Cyrène était alors un havre de paix. Et c’est à partir de cette ville que l’Évangile va gagner le monde, en faisant de Carthage dans l’actuelle Tunisie, au troisième siècle, la capitale mondiale du Christianisme.

La deuxième raison est en relation avec une des particularités de Cyrène. A cause de la présence de nombreux philosophes, grammairiens et mathématiciens dans cette région, l’activité de copistes s’est très vite développée, permettant à l’Europe de prendre connaissance de la production intellectuelle et spirituelle de la Cyrénaïque. D’ailleurs, l’histoire de Saint Théodore le Copiste de Cyrène reste dans la anales de l’Histoire. Saint Marc ne pouvait pas rêver de mieux que sa ville natale pour y rédiger et y faire des copies de son évangile pour le répandre dans tout l’empire romain. On situe cette rédaction aux alentours de l’an 68, deux années après la mort de Saint Paul, décapité à Rome.

Les berbères ont ainsi été les précurseurs dans plusieurs domaines, reconnus par l’Histoire. Celle-ci a notamment retenu le fait que le premier roman ait été inventé par un certain Apulée de Madaure, qui se qualifiait lui-même de mi-numide et mi-gétule. C’est-à-dire un berbère entier. Tout comme on peut signaler l’invention de l’autobiographique par Saint Augustin, ou l’encyclopédie par Martianus Capella. Ce n’est donc pas étrange que ce fut un Berbère qui ait inventé l’Évangile, comme style littéraire.

De ce fait même, l’Évangile devrait être considéré comme patrimoine Berbère, tout comme la Cité de Dieu et les Confessions de Saint Augustin, par exemple. Saint Marc est le pur produit de la terre amazighe, fécondée par une pensée juive et arrosée par la culture universaliste gréco-romaine. On y trouve là, toutes les dimensions de la civilisation berbère.

Nabil Z. 

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