Coup dur pour l’Algérie au sein de l’Unesco. Notre pays vient de perdre son siège au sein du Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour la l’Éducation, la Science et la Culture.
C’est suite au vote pour le renouvellement du bureau du Conseil que l’Algérie a perdu le siège qu’elle occupait jusque-là. Le Jeudi 21 Novembre dernier, les résultats du vote ont largement été défavorables pour l’Algérie. Les nouveaux élus siègeront donc jusqu’en 2023, période durant laquelle notre pays verra son influence diminuer au sein de l’Organisation.
Cinq pays arabes ont postulé pour les trois sièges qui leurs étaient réservés : Parmi eux, l’Arabie Saoudite qui sort comme le grand vainqueur de ce vote, les Émirats Arabes Unis et la Tunisie. L’Algérie, dormant sur ses lauriers d’antan, a cru ne pas devoir faire le nécessaire lobbying pour s’assurer du nombre de voix indispensables à sa réélection. Aux yeux du monde cependant, l’Algérie n’est plus ce qu’elle était. Et sa voix est devenue progressivement inaudible dans un monde ou la concurrence est féroce, et ou les jeux d’intérêts à largement supplanté les amitiés et les affinités.
De plus, les pays ont besoin d’hommes et de femmes qui portent le message et la voix de leur pays. Des personnes connues et respectées pour leur probité, leur intégrité et leur compétence. Ce fut le cas de Nouria Benghebrit qui a pesé de tout son poids pour favoriser l’Algérie sur la scène culturelle mondiale, ayant réussi à fédérer des experts reconnus dans le domaine de l’éducation. Aujourd’hui, Benghebrit partie, la voix de l’Algérie s’est subitement éteinte dans ce domaine. Et personne ne considère plus notre pays comme fiable, surtout depuis la dé-légitimation de son gouvernement par les contestataires du Hirak depuis dix mois.
L’Algérie n’a pas compris que ce sont ses enfants qui la portent, et non ses faits d’armes oubliés par la communauté internationale. On ne parle plus de l’Algérie des révolutionnaires, des défenseurs des peuples opprimés et de l’avant-garde progressiste. La terre a depuis longtemps tourné, et les enjeux ont changé de nature. Seuls ses enfants les plus compétents peuvent encore la sauver. On s’en souvient, l’Algérie officielle avait refusé de cautionner la candidature de Mohamed Bedjaoui à la tête de l’Unesco dans les années deux mille. Il était à l’époque le mieux placé, mais le gouvernement avait préféré en soutenir un autre, sans envergure. La pratique s’est également manifestée lors de la présentation de la candidature de Assia Djebar à l’obtention du prix Nobel de Littérature. L’Algérie officielle avait préféré tout bonnement l’ignorer.
De plus, notre pays a présenté sa candidature au titre de « pays arabe ». Son entêtement à ignorer sa véritable identité et culture ne lui a pas porté chance. Les pays maghrébins devraient créer au sein de l’Unesco, un autre groupe, indépendant de l’entité arabe, qui soit fière de se présenter au nom de l’Afrique du Nord, la région qui est de plus en plus reconnue comme « pays des berbères ». Cette fierté ainsi affichée attirera la sympathie de beaucoup d’autres pays qui nous regarderons d’un autre œil. Car il ne suffira pas d’essayer de restaurer ce qui est cassé, mais bel et bien récupérer notre identité et l’annoncer au monde entier, que nous nous sommes affranchis des étiquettes étrangères et avons repris notre Burnous.
Persécuter les intellectuels, arrêter des journalistes, des poètes, des caricaturistes et des dessinateurs, n’a pas joué en faveur de notre pays. Un pays qui réprime sa culture, ses enfants et ses élites ne mériterait plus de figurer dans le Conseil Exécutif de l’Unesco. Il faudra retravailler dur pour reprendre sa place sur la scène internationale. Soit par un rapport de force, comme l’a fait l’Arabie Saoudite, soit par sa probité, comme c’est le cas de la Tunisie.
Nabil Z.
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