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Photo du rédacteurNabil Z.

La Bibliothèque de l’Antique Timgad

On connaît assez bien l’existence de la grande bibliothèque de Carthage détruite par les romains en l’an 146 avant Jésus-Christ, après la troisième guerre punique. Mais qui a entendu parler de la Bibliothèque de Timgad ?


Timgad-Tamugadi est une cité antique, colonie romaine située dans les Aurès. Elle était connue pour sa splendeur et sa beauté. Elle était surnommée « La Pompéi de l’Afrique du Nord ». Elle fut fondée en l’an 100 par l’empereur Trajan qui y a laissé un Arc portant son nom. La ville d’une superficie de plus de 90 hectares a été construite par les retraités de l’armée romaine et a bénéficié des meilleurs atouts romains pour en faire une ville modèle. Elle a certainement été construite sur les décombre d’une autre ville plus ancienne, dont le nom berbère « Thamugadi » a donné le nom romain de Timgad. La ville a été citée tout le long du premier siècle pour avoir abrité une forte communauté chrétienne, puisqu’elle compte un grand nombre de martyrs rapporté par les historiens.

A côté des thermes, des temples et du théâtre, se trouvait également une imposante bibliothèque, renfermant quelque chose comme vingt mille manuscrits. Cette bibliothèque a été financée par la générosité d’un certain Julius Quintianus Flavius Rogatianus

 qui a fait un don équivalent à 16.000 dollars actuels, soit près de deux millions et demi de Dinars. en a fait don à la ville. On ne sait rien de plus sur ce généreux donateur. Mais il existe encore une trace d’une statue qui lui a été dédiée. La bibliothèque a été excavée en 1901, et les archéologues ont pensé qu’il s’agissait d’une « schola », c’est-à-dire un espace dédié à la discussion et aux débats, tels que les romains aimaient. Mais en 1905, une inscription a été découverte, permettant de clairement identifier la bâtisse comme une bibliothèque. 

Ladite bibliothèque avait une forme semi-circulaire. Ses murs avaient été doublés de sorte à protéger les manuscrits à la fois de la forte chaleur et de l’humidité. Le bâtiment d’un seul étage, s’étendait sur une superficie de près de 900 mètres carrés.  La partie formant un demi-cercle semble avoir été réservée aux étagères sur lesquelles étaient rangés les rouleaux et manuscrits. La plus basse étagère était élevée de plus d’un mètre. La partie carrée, quoi que contenant des petites pièces isolées était consacré à l’espace de lecture. L’accès aux rouleaux était-il libre ? Les étagères étaient-elle fermées par les portes d’armoires ? On ne peut répondre à ces questions vu l’état dans lequel se trouve labibliothèque à l’heure actuelle. Les ruines examinées par les archéologues ne permettent pas de répondre à ces questions. 

La présence d’une telle bibliothèque dans une cité initialement dédiée à deux cents soldats en retraite et leurs familles, nous renseigne sur l’état du développement culturel à Timgad. La cité a vite grandi et prospéré, s’ouvrant à d’autres habitants que les soldats et devenant un grand centre commercial, exportant ses produits agricoles jusqu’à Rome.

Quant au contenu de la bibliothèque de Timgad, les spécialistes estiment que les manuscrits composant son fonds documentaire concernaient les domaines des arts, poésie, théâtre, histoire, traités scientifiques, documents officiels, traités juridiques, documents municipaux, transactions officielles et manuscrits religieux et philosophiques.

L’existence de cette librairie nous renseigne donc sur le plan historique, d’une riche vie intellectuelle et scientifique dans la région. Malheureusement, l’arrivée des Vandales au cinquième siècle a été fatal, non seulement à la Bibliothèque, mais également à toute la ville qui a été détruite. Un siècle plus tard, les Byzantins ont fait l’effort de la reconstruire, mais Timgad n’a pas pu ressusciter la vie intellectuelle, la culture et l’intelligence de l’Afrique du Nord.

Nabil Z.

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