Alors que l’automne est le début de l’hiver sont propices aux fêtes, la communauté africaine se prépare également à célèbre la fête de Kwanzaa, du 26 Décembre au 1er Janvier.
Les fêtes de fin d’année sont nombreuses, depuis la célèbre Rosh Hashana des juifs, jusqu’à Yennayer des berbères. Dans cette série d’événements, nous pouvons citer Thanks Giving aux Etats-Unis, Hannukah, lafête des lumières, Noël le présumé anniversaire de la naissance de Jésud (fête qui se célèbre le 7 Janvier chez les orthodoxes), la Saint Sylvestre (1er Janvier), puis Yennayer le 12 Janvier. Certaines de ces fêtes sont d’essence religieuse, agricoles ou superstitieuses, tandis que d’autres sont politiques. Le Mouloud tombe encore pendant quelques années également durant cette période. Mais entre toutes ces fêtes, il en existe une qui est très peu connue, et qui concerne les africains trop longtemps restés en esclavage. C’est la fête de Kwanzaa.
Kwanzaa a été créée en 1966 par un activiste afro-américain du nom de Ron Karenga. Son objectif initial était de mettre l’accent sur les liens entre les Noirs d’Amérique et leurs origines africaines. La date de cette semaine de célébrations n’a pas été choisie au hasard. Elle se voulait une démarcation des fêtes de Thanks Giving américaine considérée comme une fête des Blancs, et au lendemain de celle de Noël, pour en faire une prolongation.
Le nom « Kwanzaa » vient de l'expression « matunda ya kwanza » en langues bantu et swahili. Il signifie « premiers fruits ». Ces langues sont largement utilisées en Afrique, du Nigéria jusqu'en Afrique du Sud.
Cette fête est depuis, célébrée par des millions de personnes chaque année. C’est véritablement une fête panafricaine qui célèbre l’africanité et l’humanité. Bien que créée au tout début aux Etats-Unis dans le contexte du Black Power, la popularité de cette fête touche aujourd’hui même les non noirs ainsi que les descendants des afro-américains partout dans le monde.
La fête de Kwanza est d’inspiration agricole suivant les récoltes en Afrique. C’est un peu l’équivalent des La fête des prémices de la Bible qui elle, est célébrée au printemps, au lendemain de la Pâque. Mais Kwanzaa a aussi un sens plus philosophique, puisqu’elle est structurée autour de concepts bien précis qui tournent autour de sept principes fondamentaux : Umoja (l’Unité), Kujichagulia (l’Auto-détermination) , Ujima (le Travail collectif et la Responsabilité), Ujamaa (la Coopération économique), Nia (le But), Kuumba (la Créativité), Imani (la Foi).
On voit bien que les concepteurs de cette fête étaient animés par un esprit évident de militantisme. Puisqu’il ne s’agit pas seulement de faire la fête, mais réellement de consolider les liens sociaux et politiques ente différentes ethnies et nations africaines, dont l’objectif et de créer l’unité pour assurer son autonomie et son développement.
Comme toute fête, la Kwanzaa a ses symboles qui la définissent. Ils sont tirés des traditions religieuses et sociales de l’Afrique : On y trouve ainsi, la coupe de l'Unité (Kikombe cha Umoja), largement préconisée par les leaders politiques africains, avec le concept aujourd’hui caduc de l’OUA, Organisation de l’Unité Africaine ; le bougeoir à sept branches (Kinara), comme la Ménorah, dont chaque branche représente un des sept principes fondamentaux énoncés plus haut ; l'épi de maïs (Muhindi) ; les présents (Zawadi) et le drapeau appelé (Bendera).
Aux Etats-Unis, la communauté afo-américaine avait déjà depuis le 19eme siècle une série de fêtes célébrant la fin de l’esclavage, comme la fête du Juneteenth, également appelée Freedom Day ou Emancipation Day qui est célébrée le 19 juin, depuis 1865. Mais un siècle plus tard, on a voulu créer d’autres fêtes pour contester les injustices subies par la population noire des Etats-Unis. Il n’y est plus question d’intégration, mais de combat pour l’émancipation. C’est notamment le cas pour celles commémorant les assassinats de Malcolm X et de Martin Luther King. Pour l’activiste afro-américain Ishakamusa Barashangola (mort en 2004) la célébration de la fête de Thanksgiving par des Afro-Américains équivaudrait à une célébration du Troisième Reich par des Juifs.
La méconnaissance des ces cultures et traditions nous font oublier l’histoire de l’Afrique et des Africains marqué par tellement de misère et de violence. Marquer ces temps pa des célébrations, permet d’évacuer l’amertume, et se rappelant de tout le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui. Ces racines culturelles sont à même de permettre une évolution positive vers plus de liberté et un meilleur développement, dont l’Afrique a tant besoin.
Il est vrai que les combats menés par le peuple amazigh pour recouvrer son identité et sa culture a fait oublié à de nombreux berbères leur africanité, alors que le combat est partout le même, la restauration de la dignité des africains. Et qui sait faire la fête mieux qu’un africain ?
Bonnes fêtes à tous les africains, qu’ils soient Bantu, Zoulous ou Berbères.
Nabil Z.
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