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Photo du rédacteurNabil Z.

La Table de Jughurtha, Bientôt Classée par l’Unesco ?

La Table de Jugurtha est une montagne située au nord-ouest de la Tunisie, s’élevant à plus de mil deux cents mètres d’Altitude. Sa particularité réside dans le fait que son sommet ne se termine pas en pointe, mais en une surface plane de quatre-vingts hectares.



Lors de sa guerre contre Rome, notamment racontée par Salluste dans son célèbre Bellum Iugurthinum (Les Guerres de Jugurtha), le roi berbère avait l’habitude de s’y réfugier. L’accès au somment est d’une extrême difficulté, et on ne peut y accéder qu’individuellement en y grimpant. Il est donc impossible à quelque armée que ce soit de l’escalader en groupe. Ce qui rend sa prise quasi-impossible. Les romains croyaient en plus que le chef berbère y cachait son trésor. Ils voulaient prendre possession du site pour saisir le nerf de la guerre du rebelle et le pousser à la défaite. Mais jusqu’à aujourd’hui, personne n’a pu mettre la main dessus. Ce qui laisse rêveur plus d’un archéologiste et un chasseur de trésors.


La Tunisie berbère qui ne se reconnait pas encore officiellement comme telle a enfin décidé de sacraliser le site en demandant officiellement à l’Unesco de l’inscrire dans la liste de son patrimoine protégé.


Le ministère des affaires culturelles tunisien a en effet entamé les premières démarches nécessaires à cet effet. Il a mis en place un plan d'action dans lequel les différentes parties actives dans le secteur de la culture ont été associées, en collaboration avec les scientifiques et chercheurs. Il s’agissait de bien ficeler le dossier avant sa présentation à l’Unesco. Car les demandes doivent être bien présentées, en respectant un canevas précis, soutenant la demande par des papiers expliquant la particularité du site à protéger, et les raisons pour lesquelles il doit être considéré comme patrimoine mondiale, pour justifier sa mise sous protection de l’Unesco.


Pour la Tunisie, pays touristique à bien des égards, mais qui souffre depuis quelques années de sa désertion par les touristes depuis les attentats islamistes qui ont touché la ressource principale du pays, l’ouverture dudit site est de nature à attirer une nouvelle clientèle touristique, et s’ouvrir à un autre type de tourisme que le balnéaire.


Ce projet de classement de la Table de Jugurtha semble avoir une importance stratégique dans les projets de développement de la Tunisie. A en juger par l’importance des acteurs qui ont été mobilisés à cet effet : l'Institut National du Patrimoine (INP), l'Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle (Amvppc), la Direction du Patrimoine, de l'Information et de la Culture dépendant du Ministère de la Défense Nationale, l'Office National des Mines (ONM), le Ministère du Tourisme et de l'Artisanat ainsi que le Ministère de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche. La Tunisie met donc de grands moyens pour s’en sortir. Et pour cela, elle n’hésite pas à sortir le grand jeu. Il est vrai que ce pays regorge de sites historiques de premier plan, rappelant l’histoire riche de l’Afrique du Nord. A part la Table de Jugurtha, le gouvernement tunisien a aussi décidé de proposer d’autres sites historiques au classement de l’Unesco, comme laSynagogue de la Ghriba, une ancienne mosquée ainsi qu’une église de l’île touristique de Djerba.


La Tunisie, à ce propos, entend augmenter le nombre de ses sites protégés, puisque jusqu’à maintenant, seuls douze de ses trésors historiques bénéficient officiellement de la protection de l’Unesco.


Nabil Z.

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