La théologie nord-africaine dans le contexte de l’Islam.
Réflexions Préliminaires.
Nos pères ont assuré le développement spirituel et culturel du monde de leur époque en développant une théologie biblique qui a permis une bonne compréhension de l’enseignement de Jésus et des Apôtres. Partie d’Afrique du Nord, la théologie des premiers siècles a été profitable à tout le monde Chrétien.
C’est en effet, en Afrique du Nord qu’ont été développés des concepts clé de la théologie Chrétienne. Alors que ce fut Marc qui a été le premier à rédiger un évangile, ce fut Tertullien qui a développé l’idée de la Trinité et Cyprien, celle de l’Ecclésiologie. Quant à Augustin, il a été le seul à être considéré à la fois comme Père et Docteur de l’Eglise.
Alors que depuis bientôt un quart de siècle, l’Eglise autochtone d’Afrique du Nord est revenue à la vie, le contexte dans lequel elle évolue a radicalement changé. L’Eglise antique d’Afrique du Nord a vu le jour dans un contexte païen sous domination romaine. Mais celle d’aujourd’hui se retrouve en plein monde musulman sous domination idéologique arabe ayant fortement impacté la culture maghrébine.
L’influence théologique de l’Eglise Nord-Africaine d’aujourd’hui, empreinte à la fois de celle de l’Occident moderne et de celle du Moyen-Orient. En l’absence de figures théologiques locales d’envergure, Internet et la télévision par Satellite constituent les principales sources d’enseignement des Chrétiens Nord-Africains. Le recours à la lecture, notamment celle des Ecritures, demeure relativement limité, ce qui a augmenté l’influence des prédicateurs Anglo-saxons et Arabophones sur les jeunes convertis qui n’ont pas trouvé d’autres sources pédagogiques que celles offertes par les réseaux sociaux et la télévision par satellite.
Cependant, ces enseignements sont peu adaptés à la mentalité et à la culture d’Afrique du Nord. Ni dans leur vocabulaire, ni dans leur langage, ni dans leur approche. Beaucoup de mots et de concepts sont totalement étrangers à cette région géographique et le vocabulaire ainsi que les tournures de phrase utilisés notamment en Arabe, peuvent s’avérer confus. Ajouter à cela le contexte coranique et islamique, et on obtient une théologie non formelle, mais non ancrée dans les Ecritures comme ça devrait être la règle.
Maintenant qu’il commence à y avoir quelques compétences théologiques et culturelles dans la jeune Eglise d’Afrique du Nord, il serait bien de poser des questions fondamentales afin qu’elles soient clarifiées au profit du peuple de Dieu dans cette région du monde. Chacun pourra y apporter sa contribution dans le but d’atteindre un consensus et de développer une théologie chrétienne moderne en Afrique du Nord, en rapport avec le contexte arabo-islamique.
Nous allons lister ici un certain nombre de mots et de concepts qui ont besoin d’être clarifiés en se basant sur les Ecritures, c’est à dire la Bible et poser des questions importantes relatives à la vie Chrétienne. Il est également possible de faire appel à des outils théologiques au premier desquels se trouvent les écrits de nos pères dans la foi, tels que nous les avions cités au début de cet article. Les questions théologiques et sociales ont été très largement débattues par les Pères Berbères de l’Eglise, et dont nous ferions bien de nous inspirer.
Cette liste n’est pas exhaustive.
Qui est Dieu ? Quel est son nom ? Illou, Rebbi, Allah,... ?
Quel est le nom de Jésus ? Aissa, Yeshua, Yessou3,... ?
Comment prononcer les noms des Apôtres et des Prophètes et des personnages bibliques ?
Faudrait-il envisager de nouvelles traductions de la Bible en languages accessibles par tous ?
Quelle attitude développer à l’égard de la viande du sacrifice de l’Aïd ? et quelle attitude adopter à l’égard des fêtes musulmanes et païennes en général ?
Les questions relatives au mariage, au divorce, au remariage, au veuvage et à l’éducation des enfants ?
La question de la consanguinité.
La question du décès et de la tradition relative à l’enterrement des morts.
Que faire face à la persécution dans le cadre familial ?
Quelle est l’organisation adéquate de l’église locale ?
Comment doit s’organiser le Culte ?
Comment désigner ou consacrer les ministres ?
Faudra-t-il se doter d’une organisation centrale exerçant une autorité morale sur l’Eglise d’Afrique du Nord ?
Quelles relations avec les Autorités et les pouvoirs publics ? Et avec les autres cultes ?
La liste n’est pas clause. Il faudrait ajouter toutes les questions qui traversent la vie chrétienne en Afrique du Nord.
Cet article n’est qu’une ébauche. Il demande à être enrichi et développé. Chacune et chacun d’entre nous est invité à s’exprimer sur ces sujets.
Merci.
Nabil
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