Alors que la question de l’esclavage en Amérique est publique, dénoncée et condamnée par l’opinion et par le Droit et la Justice, dans le monde arabe elle passe encore aujourd’hui sous silence. Qu’en est-il réellement ?
En lisant les témoignages rapportés par de nombreuses personnes ayant échappé à l’horreur de la servitude dans les pays du Golfe, on se rend bien compte que pour les arabes, l’esclavage est une donnée encore présente dans leur culture. La presse rapporte régulièrement des cas de jeunes femmes des Philippines, du Maroc ou du Soudan qui sont réduits en esclavage dans de riches familles saoudiennes entre autres. Plusieurs vidéos circulent sur Internet montrant les maltraitances subies par ces personnes parties au Moyen-Orient à la recherche de travail. A leur arrivée dans le pays, leur passeport leur est souvent confisqué, rendant impossible la fuite vers un autre pays. Les hommes sont battus et humiliés, tandis que les femmes, en plus des tâches ménagères interminables subissent toutes sortes de violences, physique et sexuelle.
Malgré la dénonciation de ces situations par plusieurs organismes, personne n’ose ouvertement accuser les gouvernements de ces pays, sous prétexte qu’il s’agit de cas isolés pris en charge par la justice de leurs pays. Ce qui est loin d’être le cas, puisqu’on continue encore cette pratique d’un autre âge.
L’esclavage dans les sociétés antiques était une réalité. Chez les grecs, les romains et les égyptiens, tout comme partout ailleurs, des hommes et des femmes sont réduits en esclavage, vendus et achetés comme de la simple marchandise.
Cependant, et surtout depuis le mouvement des droits civiques aux USA, se basant sur le travail formidable effectué par Abraham Lincoln durant la Guerre de Cessession, l’esclavage a fortement été réduit, et la pratique de la traite humaine a été bannie de l’ensemble de pays dits civilisés.
La période la plus chargée en pratique esclavagiste est réputée être celle de la traite des noirs pratiquée après la découverte du Nouveau Monde. Des noirs sont capturés en Afrique pour y être vendus en Amérique, fournissant ainsi une main d’œuvre corvéable et gratuite, surtout dans l’agriculture. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, plus aucun pays du continent américain ne pratique plus l’esclavage.
Mais qu’en est-il du Monde Arabe ? On sait que l’esclavage était une pratique courante dans la péninsule arabique depuis toujours. L’arrivée de l’Islam, contrairement à ce qu’on dit, n’y a pas du tout mis un terme. Les noirs en particulier étaient largement maltraités et réduits en sous-hommes, tout juste bons à servir leurs riches maîtres.
Selon un article d’Epoch Times paru en Octobre 2019, « La traite des Noirs par les Arabes commença en 652 après J.-C., lorsque le général Abdallah ben Sayd imposa à Khalidurat, souverain du royaume de Nubie – un territoire situé entre le sud de l’Égypte et le nord du Soudan d’aujourd’hui –, la livraison de plus de 300 esclaves par an à travers la mise en place d’un traité appelé bakht ».
Après la prise de l’Afrique du Nord par ces mêmes arabes, des centaines de milliers de Berbères ont été envoyés en Syrie comme esclaves, aussi bien de travail que de sexe. On a compté, selon diverses sources, près d’un million de Berbères vendus depuis Damas dans les différentes provinces de l’Empire islamique. Cet événement est généralement passé sous silence mettant en avant les bienfaits que la civilisation arabe a apportée en Afrique.
Mais la réalité est tout-autre. Le commerce des esclaves ne cessa de s’amplifier, dans une large part de l’Afrique. Il va de la côte atlantique jusqu’à l’océan Indien, en passant par la mer Rouge.
On estime à entre quinze et dix-sept millions d’esclaves africains vendus par les arabes dans le monde. Ils étaient capturés dans les villes et villages soumis par l’islamisation, puis revendus essentiellement dans le reste du monde musulman, avant d’être proposés aux négriers portugais qui les revendaient en Amérique du Sud.
L’esclavage en général réduit la personne humaine au rang de bête de somme. Après les avoir humiliés et brisés, les arabes vont systématiser une pratique des plus inqualifiables sur les hommes capturés. Car une fois capturés, ils sont conduits à pied, sur des milliers de kilomètres dans le désert, avant de leur faire traverser la mer rouge et arriver en Arabie, au Yémen, et en Inde. Une fois sur place, alors que les femmes déjà épuisées par la longue marche, devaient s’occuper des champs et des travaux ménagers au services des maîtres qui les achetaient. Elles devenaient ce que le Coran appelle « les propriétés de la Droite », c’est-à-dire les femmes acquises par la force ou par l’argent. Elles sont aussi largement exploitées sexuellement.
Quant aux hommes, la pratique de la castration était la règle. Au vu de leur vigueur physique, les arabes craignaient que leurs esclaves ne violent leurs femmes. Alors, on leur coupe le sexe en en faisant des eunuques. Seulement, beaucoup ne survivaient pas à la castration, victimes d’hémorragies et d’infections. Les quinze à dix-sept millions d’esclaves recensés ne comptent que pour le quart de ceux qui ont été capturés. Car les trois autres quarts périssaient au cours de la traversée du désert, après leur castration, ou à cause des conditions sanitaires. Cette pratique a duré pendant plus de treize siècles, et reste encore en vigueur dans plusieurs pays arabes, même si elle revêt des formes différentes.
L’article publié par Epoch Times se base sur les travaux d’éminents chercheurs comme Salah Trabelsi, Tidiane N’Diaye ou l’islamologue algérien Malek Chebel, « s’appuyant sur des documents d’époque ainsi que les travaux plus récents d’historiens comme Ralph Austen et Paul Bairoch ».
L’article, comparant entre la traite négrière arabe et européenne donne des chiffres intéressants : « La proportion d’esclaves noirs déportés dans le cadre de la traite arabo-musulmane serait d’ailleurs très supérieure à celle de la traite transatlantique organisée par les Européens entre le 16e et le 19e siècle, dans le cadre de laquelle les historiens estiment qu’entre 9 et 11 millions de personnes furent réduites en esclavage pour être acheminées vers les Amériques ». … « L’amplitude spatio-temporelle et le nombre de victimes générées par la traite trans-saharienne et orientale semble sans commune mesure. De plus, l’asservissement des populations noires sera légitimé par l’émergence des premières théories raciales de la part d’érudits musulmans respectés dont la pensée faisait largement autorité comme Ibn Khaldoun (1332-1406).
En effet, l’éminent écrivain médiéval considérait les noirs comme des cannibales, et des sous-humains. Pour lui « les nations nègres sont en règle générale dociles à l’esclavage parce qu’elles ont des attributs tout à fait voisins de ceux des animaux les plus stupides ».
Cette déclaration peut paraître étonnante de la part d’un intellectuel de sa trempe. Mais l’Histoire retient ce genre de stupidités affirmées avec force par des intellectuels au-dessus de tout soupçon. Ainsi, Alexis de Tocqueville, auteur de « La Démocratie en Amérique », suggérait à l’armée française de brûler les champs et les récoltes des indigènes en Algérie, pour les faire mourir de faim.
Le Monde Diplomatique de Juin 2001 rapporte les déclaration du philosophe français concernant l’Algérie : « J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre », écrit Alexis de Tocqueville avant d’ajouter : « Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte, soit dans tous les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objet de s’emparer des hommes ou des troupeaux. »
Epoch Times ajoute : « Mais des millions de Noirs razziés au sud du Nil et de la corne de l’Afrique furent également déportés vers l’Inde et la péninsule Arabique en passant par la mer Rouge et l’océan Indien. La côte orientale de l’Afrique fut en effet un des terrains de chasse favoris des négriers arabes qui y installèrent plusieurs comptoirs, dont celui de Zanzibar ».
La pratique de la castration a généré un drame énorme, en faisant un véritable génocide. Contrairement aux esclaves vendus en Amérique, ceux qui atterrissaient dans les pays soumis par les arabes ne pouvaient plus se reproduire, menant inévitablement à leur extinction. « Selon Tidiane N’diaye, il s’agirait même d’un véritable génocide : incapables d’enfanter, les populations déplacées étaient ainsi vouées à s’éteindre ». C’est la raison pour laquelle Il n’y a presque plus de descendants de ces esclaves dans les pays arabes, tandis qu’au Brésil par exemple et aux États-Unis ainsi que dans les Caraïbes, il existe encore quelques 70 millions de descendants des anciens esclaves africains.
« Le sort qui était réservé en fait aux captifs africains apparaît aujourd’hui avec le recul, comme une sorte d’extinction ethnique à terme, mais programmée par castrations massives. On sait aujourd’hui qu’ils ont pratiquement tous disparu, en dépit des masses énormes d’Africains déportés dans les pays arabo-musulmans », explique Tidiane N’Diaye.
Nabil Z.
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