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Photo du rédacteurNabil Z.

Le Trésor Perdu de Juba II en Amérique

En 2003 est sorti un livre d’une grande importance pour les berbères, mais qui est quasiment passé inaperçu. Il s’agit d’un livre rédigé par un chercheur de trésors américain du nom de Frank Joseph, qui a découvert dans le sud de l’Illinois non loin de la ville de Boston aux Etats-Unis, une grotte contenant un trésor inestimable en relation directe avec notre histoire amazighe. Il s’agit du trésor perdu du roi Juba II.


Selon Philip Coppens, auteur et journaliste belge spécialiste en Histoire alternative, cette découverte, faite en 1982, a fait grand bruit dans les milieux archéologiques américains. Entre ceux qui ont été émerveillés par la découverte et ceux qui sont resté sceptiques, il y a eu une vraie controverse à ce sujet. Et pour cause. Cette découverte, si elle venait à se confirmer, prouverait que les berbères ont découvert le continent américain des siècles avant Christophe Colomb. On avait déjà vu dans un article précédent, que ce furent des berbères, les frères Pinzon, qui ont conduit Christophe Colomb jusqu’en Amérique. Juba II a vécu au premier siècle de notre ère, et fut contemporain de Jésus-Christ.

Le livre en question est en anglais. Il n’existe pas, à notre connaissance d’édition en français. « The lost treasure of King Juba : the evidence of africans in America before Colombus ». On pourrait le traduire ainsi : Le Trésor perdu du roi Juba : preuve de la présence d’africains en Amérique avant Colomb. C’est donc l'histoire d'une grotte du sud de l'Illinois au trésor mystérieux et la preuve de la présence d'Africains en Amérique du Nord, bien avant Christophe Colomb. La grotte relativement profonde menait dans un couloir souterrain bordé de lampes à huile, le plafond noir de fumée. Le tunnel de 150 mètres de long débouchait sur plusieurs chambres. Pour bien illustrer sa découverte, l’auteur a inclus dans son livre une centaine de photographies des objets découverts. En plus, il raconte comment le roi Juba et ses marins maurétaniens (nord-africains, berbères) ont voyagé à travers l'Atlantique pour reconstruire leur société dans le Nouveau Monde. Ce livre explique aussi le mystère des Washitaws, ce groupe tribal d'origine nord africaine -donc berbère, vivant en Amérique du Nord.


Cache d’armes

Ainsi, en 1982, Russell E. Burrows, un chasseur de trésors vivant dans le sud de l'Illinois aux USA, a trébuché sur une cache d'armes anciennes jusque là inconnue. Il y trouva des bijoux et des sarcophages d'or dans une grotte profonde. Il y avait aussi des tablettes de pierre inscrites avec des illustrations de soldats romains comme on en trouve chez les Juifs, les premiers chrétiens, et les marins d'Afrique de l'Ouest. Par prudence et souci de préserver le site Burrows n’a jamais révélé l’endroit exacte ou se trouve la grotte et en a détruit l'entrée pour la cacher aux éventuels pilleurs.


Ce désormais célèbre découvreur a retiré plus de 7000 objets (artefacts) de la grotte. Frank Joseph, l’auteur du livre, explique comment ces objets sont venus à être enterrés au milieu des États-Unis. Selon lui, « cela a commencé avec la reine Cléopâtre, dont la fille Séléné a épousé Juba II et est devenue la reine du royaume de Maurétanie, allant du Maroc jusqu’en Libye ». C’est là que Frank Joseph s’écarte un peu de l’histoire officielle, pour nous livrer une autre version relative à la fin de Juba II. Selon l’histoire convenue, après la mort du célèbre roi de Maurétanie, son fils Ptolémée a régné à sa place avant d’être assassiné par les romains sous le règne de Caligula, qui ensuite, ont annexé le territoire pour en faire une partie de leur empire. Mais selon Frank Joseph, Ptolémée aurait été assassiné du vivant de Juba. « Après l'exécution de leur fils, les Maurétaniens se rebellèrent contre les romains et auraient fui vers le Ghana. Là, ils auraient construit une flotte de navires pour faire un voyage transatlantique vers un pays où ils espéraient pouvoir reconstruire leur royaume à l'abri de la domination romaine ». Ils ont donc pris avec eux tous les objets de valeur qui étaient en leur possession. Il s’agirait, toujours selon cet auteur, « du trésor d'or de Cléopâtre Séléné, et d'une bibliothèque encyclopédique du roi Juba ».


Artefacts en or

Burrows aurait trouvé et enlevé de nombreux artefacts en or. Ceux-ci semblent authentiques et contiennent des traces d'écritures en caractères latins et libyques . Il y a cependant des histoires contradictoires sur cet or. Burrows à un moment a déclaré qu’une partie de cet or avait été fondue et ensuite vendue. L'auteur suisse Luc Bürgin a affirmé que Burrows a enlevé d'énormes quantités d'or, qu'il a fondues et ensuite vendues, déposant un total de 15 millions de dollars américains dans des comptes bancaires suisses. Si c'est vrai, cela indique que Burrows a effectivement mis la main sur des quantités énormes d'or et a décidé d’en vendre pour la valeur monétaire de l'or - et non pas pour leur valeur archéologique. Certains sceptiques prétendent que l'or n'a jamais existé, puisque personne ne l’a jamais vu. Mais ce n'est pas vrai, car les premiers chercheurs l'ont vu. Il existe des photographies en couleur d'objets apparemment en or prises par Burrows lui-même.


Squelette et sarcophage

Philip Coppens ajoute : si l'histoire est authentique, Burrows a aussi découvert un squelette humain - un mâle - dans la première crypte. La deuxième chambre avait une bière funéraire avec les restes d'une femme et de deux enfants. Une pointe d'or se trouvait dans les côtes de la femme, à la place du cœur. Les crânes des enfants présentaient des signes de perforation. Lascène suggère que la femme et les enfants avaient été assassinés au moment où le mâle, son mari, est mort. Au total, il y avait 12 cryptes. La chambre centrale, contenant le sarcophage d'or, était fermée par une pierre qu'il fallait rouler. La chambre, y compris le plafond, était décorée et il y avait du marbre blanc partout. Le sarcophage d'or à l'intérieur du tombeau de pierre ressemblait à la forme égyptienne antique de l'enterrement: il avait le même style de coiffure ainsi que les bras croisés sur le corps, et les mains tenaient le symbole de ankh, que les égyptiens appelaient la croix de vie. Burrows aurait ouvert le sarcophage et noté qu'il semblait contenir des restes humains ainsi qu'un masque de mort, également d'origine égyptienne en apparence. Bien que le sarcophage avait une grande valeur - à comparer au sarcophage doré de Toutankhamon - il ne pouvait être enlevé de la grotte par Burrows avec l'aide de son beau-frère. De plus, Burrows ne savait pas s'il risquait d’être poursuivi pour avoir manipulé des restes humains qu'il avait trouvés dans la grotte ou parce qu’il avait tenté de vendre son contenu. Les sceptiques abordent rarement cette partie de l'histoire, car ils prétendent qu'il n'y a jamais eu de grotte, et donc pas de sarcophage, et donc pas de squelette humain à l'intérieur.

Intérêt scientifique

Le 27 juillet 1984, le quotidien Olney Daily Mail publiait un petit article identifiant Burrows comme le découvreur d'une grotte locale. Il annonce que des recherches allaient être entrepris avec l'université « probablement L'année prochaine ». Bien que Burrows ait sollicité l'aide du monde scientifique, il en a reçu des réactions mitigées. Peu de temps après la publication de l’article, plusieurs archéologues se sont présentés chez Burrows, demandant à aller visiter la fameuse grotte. Mais ce dernier a refusé de donner sa localisation, n’étant pas convaincu des intentions scientifiques des personnes qui se sont présentées. Il craignait que leur seul intérêt fut de provoquer le sensationnel et de porter atteinte à l’intégrité de sa découverte. Certains voulaient juste filmer les lieux pour pouvoir commercialiser les vidéos et se faire de l’argent. Après le refus de Burrows d’entrer dans leur jeu, il subit de violentes attaques et critiques de leur part, remettant en question sa découverte. Ce sont des exemples typiques d'une longue liste de personnes qui ont essayé d'utiliser la caverne pour leur propre avantage financier et pour leur renommée. Un autre exemple de la façon dont la grotte est devenu un otage dans les luttes d’intérêt, est l'histoire de Richard Flavin, qui a utilisé la question de la grotte pour persécuter Frank Joseph qui s’intéressait à la découverte en sa qualité de rédacteur pour le magazine The Ancient American. Il finit par écrire le livre dont nous parlons, en 2003, rapporte Philip Coppens.


En fin de compte, l'histoire de la Grotte de Burrows est typique d'une découverte de cette nature. Il suffit de regarder d'autres découvertes semblables et de remplacer les noms; Le scénario général ne changerait guère. Le même point de repère de base est ici, avec les experts scientifiques qui de prime abord ont tendance à se méfier de tout nouveau artefact et les déclarer comme probablement des faux. « Par défaut, disent-ils, les artefacts ne pouvaient être authentiques, car nous savons tous que Colomb était le premier à atteindre l'Amérique ». D’un autre côté, Burrows n’était pas préparé à toute la polémique qui a surgit après l’annonce de sa découverte. Il ignorait tout des batailles rangées entre spécialistes et amateurs de tous bords. Il ne savait pas qu’il allait devoir en payer les frais.


Destruction de la grotte

Malheureusement, la désillusion personnelle de Russell Burrows l'a amené à dynamiter l'entrée de la grotte pour que personne ne la découvre et n’y ait accès. Il aurait fait cela en 1989, trois ans avant que son livre « The Mystery Cave of Many Faces » soit publié (avec Fred Rydholm, Marquette, 1992). Il s'agit d'un récit de niveau très élevé de sa découverte de la grotte et des artefacts à l'intérieur - il considérait son livre comme son dernier mot sur le sujet. Mais bien que Burrows ait souvent prétendu avoir perdu l'intérêt pour sa découverte (en grande partie due aux personnes difficiles avec qui il a eu à traiter), il est toujours retourné à elle, comme à une vieille flamme. En 1999, le fondateur et éditeur du magazine « Ancien American », Wayne May, a décidé que si personne d'autre ne pouvait changer la situation, il le ferait lui-même. Il a donc décidé d’utiliser des moyens technologiques modernes et est parti à la recherche de la grotte. Ainsi, malgré sa réticence initiale à croire Burrows, il a finalement trouvé l'emplacement et persévéré dans ses recherches. Son radar pénétrant en profondeur indiquait qu’«une grotte» était bien là. Le problème était de savoir comment s'y prendre, étant donné que l'explosion de Burrows, une décennie plus tôt, avait détruit l'entrée. Malheureusement, il est vite devenu évident que l'explosion avait non seulement bloqué l'entrée, mais avait également endommagé l'intérieur du tunnel. Durant les diverses tentatives d'accès de May, chaque fois il a trébuché sur d'énormes quantités d'eau. Cela semblait indiquer que l'explosion avait détourné le courant d'une rivière souterraine et, par conséquent, avait fait jaillir l'eau dans le complexe souterrain. Il semblait donc que récupérer quoi que ce soit du complexe souterrain serait terriblement complexe - et en grande partie au dessus des moyens de May, selon Philip Coppens


En un mot, il s'agit d'une histoire de plus de quarante ans qui n'a laissé quasiment personne indifférent. Il est trop facile d'étiqueter le récit de Burrows de canular. Si nous étions placés dans la même situation, le résultat final serait le même, car c'est dans la nature de telles découvertes et comment nous réagissons par rapport à elles qu'elles ont tendance à produire le même genre de résultats. Les sceptiques l'appelleraient un «canular évident» et les partisans l'appelleraient «preuve claire», prouvant finalement leurs arguments respectifs, quels qu'ils soient.

Conclusion

Quel sens pouvons-nous tirer de tout cela? Un sarcophage en or, prétendument retrouvé dans une grotte de l'Illinois, pourrait-il être une preuve d'un voyage transocéanique précolombien entre le «Vieux Monde» et les Amériques, comme le prétendent tant de gens? Bien que Burrows ait décrit ce qu'était la grotte et ce qu'il contenait, heureusement, la plupart des artefacts enlevés de la grotte ont été photographiés dès le début, en partie grâce aux efforts de James Schertz et Fred Rydholm. Divers chercheurs ont examiné cette collection, et les archéologues ont été prompts à souligner les disparités. Mais la plupart des cultures au monde ne correspondent pas aux cultures standards! Londres et New York sont d'excellents exemples de la façon dont différentes cultures en créent une nouvelle. Les choses n'étaient pas différentes dans les temps anciens, Alexandrie étant probablement le meilleur exemple. Un indice important est que certaines des dalles de pierre affichaient une signature qui était connue dans le Vieux Monde. Elle appartenait à un certain Alexandre Hélios, « fils de l'infâme Cléopâtre et de Marc-Antoine et frère jumeau de Cléopâtre Séléné, futur co-souverain de la Maurétanie ». C'est l'angle sous lequel Hubbard et Kelly ont construit. Parmi la première équipe de chercheurs amateurs de Burrows se trouvaient Jack Ward et Warren Cook, ce dernier qui est mort en 1989. L'analyse de Cook des artefacts lui a fait conclure que leur création aurait pris des milliers d'heures. Il ne croyait pas que c’étaient des faux. Mais plus important encore, Cook a continué l'analyse de Ward sur leur origine possible et a soutenu qu'ils étaient probablement les restes d'une expédition libyenne-ibérique. Il a identifié le Roi Ptolémée I (1 av. J.-C. - 40 ap. J.-C.) de Maurétanie, fils de Cléopâtre Séléné et du Roi Juba II (52-50 av. J.-C. - 23 ap. J.-C.), responsable de ce voyage transocéanique. Cela aurait-il été possible? Les dirigeants de la Maurétanie étaient tombés sous le joug des empereurs romains, ne serait-ce qu'en raison de la puissance économique que la Maurétanie était devenue, faisant basculer la balance en faveur des berbères. Lorsque l'Empire romain a décidé de rétablir cet équilibre, le roi Juba II et sa famille ont dû fuir. Il est possible qu'il ait utilisé la connaissance des mers que ses ancêtres, et les expéditions qu’il a lui même financées, avaient rassemblés: il connaissait l'emplacement des Açores, avec qui il commerçait. Donc, si les artefacts de la grotte de Burrows sont authentiques et l'interprétation correcte, il est possible que la famille royale maurétanienne ait effectivement navigué vers l'ouest, au-delà des Açores, vers les Amériques.


S'ils ont fini en Amérique centrale, ils sont peut-être entrés dans le fleuve Mississippi et auraient pu voyager vers le nord jusqu'à l'Illinois, où ils se sont installés, loin des querelles du vieux monde. Les artefacts des grottes ne sont pas la seule preuve de la présence d'un peuple énigmatique au Ier siècle après Jésus Christ. Selon une légende amérindienne, la région contient la tombe d'un roi qui n'était pas originaire d'Amérique. La tribu connaissait l'endroit auparavant, mais cette information est maintenant perdue. Cet emplacement pourrait-il être le même que la Grotte de Burrows? De plus, on sait que Juba II a ordonné la préparation d'un sarcophage d'or pour le mausolée qui lui avait été construit à Tipaza. C'était une des possessions précieuses sur laquelle les Romains avaient essayé de mettre la main, mais ils n'ont jamais trouvé le sarcophage ni la trace du roi de Mauritanie. L'histoire officielle est silencieuse sur leur sort. Pourtant, il est clair que le roi Juba II doit être mort et que lui et son sarcophage ont dû se retrouver quelque part, peut-être en Illinois. Cela paraît une logique "évidente".


Nabil Z.

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