Il est assez curieux de voir que le monde entier utilise les chiffres dits arabes, sauf les arabes eux-mêmes qui ont choisi des chiffres hindous. Qu’est est-il de leur origine, et pourquoi les arabes ne les utilisent-ils pas ?
Plusieurs analystes se sont posé cette question, quant à la non-utilisation des chiffres « arabes » par ceux qui sont censés les avoir inventés. Ces derniers ont été découverts par les européens par le célèbre mathématicien de Pise, de Léonardo Fibonacci. Celui-ci s’est retrouvé dans une ville amazighe ou il a suivi sa scolarité. Ce fut en effet à Béjaia que le jeune Léonardo, dont le père possédait un comptoir commercial dans la ville de Vgayet, a dû apprendre les mathématiques aux pieds de son maître d’alors, Sidi Omar. Fibonacci, intelligent et vif d’esprit, a tout de suite remarqué une grande différence entre les symboles numériques utilisés à Béjaia, et ceux en usage en Europe. De plus, il y avait chez ces commerçants berbères un autre symbole inconnu de l’autre côté de la Méditerranée : le Zéro. La découverte de ce chiffre va révolutionner toute la science mathématique, et permettra à Fibonacci de devenir célèbre dans le monde entier, notamment à cause de la découverte qu’il fit en développant ce qui est aujourd’hui connu sous comme les « Suites de Fibonacci ».
L’une des particularités de ces chiffres, contrairement à ceux développé par les européens et les hindous, réside dans la signification et l’exactitude des angles contenus dans ces symboles. Le symbole du chiffre Zéro, étant rond, ne contient aucun angle. Tandis que celui du chiffre Un contient un angle, celui du deux contient deux angles et ainsi de suite jusqu’au symbole du chiffre « neuf ». Les symboles n’ont donc pas été choisis au hasard, mais bien dessinés par des esprits ingénieux. Cette signification est totalement absente des autres systèmes de numérotation.
Cependant, et pour revenir à notre interrogation, il est assez curieux que les arabes qui sont censés avoir inventé ce système ne l’aient pas gardé. Ils ont opté pour un autre système, imposé par les hindous, suivi par les perses avant d’avoir été adopté par l’ensemble du moyen orient. Les hébreux et les grecs quant à eux, ont choisi d’utiliser les lettres alphabétiques comme système de numérotation. D’ailleurs, il n’existe apparemment pas de manuscrits anciens qui comporteraient ces chiffres dont les arabes réclament la paternité. Les documents abassides comportent clairement les chiffres hindous. Les seules traces de ces chiffres dits « arabes » se trouvent en réalité en Afrique du Nord, chez les berbères. Et leur découverte à Béjaia n’est donc pas fortuite.
Une thèse qui circule de plus en plus sur les sites spécialisés avance l’idée qu’en réalité, ces chiffres seraient d’origine amazighe. Après leur adoption par Léonardo Fibonacci, ils ont eu du mal à s’installer en Europe, avant qu’ils ne s’imposent avec le temps. Mais ce serait le Pape Sylvestre II qui les aurait imposés officiellement, après qu’il ait constaté leur facilité d’utilisation et leur installation définitive dans les échanges commerciaux très importants avec l’Andalousie et l’Afrique du Nord. En les adoptant officiellement, il les aurait appelé lui-même, les « chiffres arabes ». Sylvestre II, tout comme beaucoup de gens à son époque, et malheureusement encore aujourd’hui, considérait l’Afrique du Nord comme arabe. C’est comme ça que les chiffres amazighs seraient devenus « arabes ».
L’une des traces les plus anciennes de l’existence de ces chiffres arabes se trouve dans un manuscrit datant du neuvième siècle appelé « Codex Vigilanus ». Il s’agit d’un manuscrit en latin écrit sous le règne d'Alphonse III des Asturies, selon l’encyclopédie en ligne « Wikipedia ». « Rapportant des épisodes de l'histoire de l'Hispanie, elle constitue une des rares sources sur la fin du royaume wisigoth, la conquête musulmane, l'installation de la dynastie omeyyade dans la péninsule, et la naissance du royaume des Asturies. Ce codex contient, entre autres informations, la première mention des « chiffres arabes » dans un manuscrit occidental. Il n’est pas étonnant que ce soit en Espagne que ces chiffres se sont imposés, à cause, entre autres, de la forte présence Maure dans le pays. Les Maures étaient bien sûr, des berbères.
La confusion régnant autour de la paternité de ces chiffres revient donc au fait que l’Europe considérait l’Afrique du Nord comme territoire arabe, au mépris de l’amazighité de ces habitants. Tant que les berbères ne réclament pas pleinement leur identité et leur culture, ils demeureront, aux yeux du monde, phéniciens, grecs, latins, turcs, français, arabes, etc… Tout sauf eux-mêmes portant leur véritable identité.
Toujours est-il, que les arabes ne font aucun effort pour adopter ce qu’ils prétendent avoir créés. Il conviendrait donc que les amazighs réclament haut et fort leur patrimoine authentique, ayant conquis le monde, mais dont la paternité leur a été subtilisée par les mystères de l’Histoire.
Nabil Z.
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