Avant-hier, un grand hommage a été rendu à l’une des plus grandes cantatrices algériennes, la chanteuse kabyle, Nouara, âgée de 72 ans.
C’est l’ONDA qui a tenu à lui rendre cet hommage. La ville de Béjaia a été choisie à cause de l’amour que Nouara porte à cette région et à sa population. Elle a commencé sa carrière, alors qu’elle n’était qu’une jeune femme dans les années soixante. En parallèle à la chanson, elle a de tout temps travaillé à la radio qu’elle aime toujours et qu’elle considère comme sa famille. La diva qui dégage beaucoup de douceur et de tendresse dans ses chants a marqué son époque par des chansons devenues cultes dans le répertoire de la musique kabyle. C’était aussi l’époque de Cherif Kheddam, de Noura, Akli Yahiaten, Taleb Rabah, Slimane Azem, etc. En ouverture de cette soirée retransmise en direct sur la Radio Soummam, et à laquelle ont assisté le Wali de Béjaia et des directeurs de l’exécutif, le DG de l’ONDA et de nombreux artistes, c’est Silya Ould Mohand, la lauréate du prix Alhane Wa Chabab de l’année dernière qui a présenté quatre chansons devant une salle archicomble.
Plusieurs dizaines de spectateurs étaient debout, occupant toutes les allées de la grande salle du TRB. Silya a commencé son tour de chant par la célèbre chanson «Bgayet Telha, dherrouh N’leqvaiel», chanson de Chérif Kheddam en hommage à la région et à sa population. Silya, dix-sept ans, est en classe de terminale et prépare son bac, et a insisté pour accompagner Nouara dans ce grand hommage. Quand Nouara est entrée en scène, le public lui a réservé une grande ovation. La diva qui a perdu la vue s’est produite dans un moment émouvant, présentant à son public une douzaine de ses chansons cultes que le public a longuement applaudies. Dans la salle, il y a avait beaucoup de femmes et des nostalgiques de l’époque de la grande musique. C’était en effet un des arts des plus importants éveilleurs de conscience de la période postcoloniale ; L’on se rappelle cette chanson que toutes les jeunes filles fredonnaient et servant d’ouverture vers l’avenir. «A Yemma Azizen a Yemma». La jeune fille demande à sa mère d’intervenir auprès du papa pour l’autoriser à faire des études. «S’il te plaît ma mère, demande à mon père de ne pas me faire du tort. Le mariage peut attendre. Il me faut faire d’abord des études».
Nouara n’a pas fait que divertir le public, elle aussi contribué à son éducation. C’est ce qui a marqué les anciennes générations qui lui sont reconnaissantes et qui ont tenu à le lui dire en étant venues aussi nombreuses à ce spectacle. Il est dommage cependant, que durant ce spectacle, il y ait eu deux coupures de courant. La première a duré plusieurs secondes, alors que la deuxième a été brève. Un groupe électrogène aurait évité ce genre d’incidents. Mais le TRB en dispose-t-il en ces temps de vaches maigres? Ou s’agirait-il d’un autre genre de problème? La soirée s’est terminée en apothéose quand la diva a tenu à interpréter à capella, sans accompagnement instrumental, un texte de sa composition intitulé «Semheth Iyi», pardonnez-moi. Elle a insisté avant de l’interpréter sur la nécessité de se demander pardon, et donnant l’exemple, elle a demandé au public de lui pardonner si jamais elle avait failli à sa mission et qu’elle ait pu en décevoir quelques uns. L’émotion fut à son comble à ce moment là et le public l’a ovationnée. Nouara a eu droit à des cadeaux, des bouquets de fleurs et à la reconnaissance du public. Dans un mois, ce sera autour de la chanteuse Louiza d’être honorée. Ce sera à Tifra, à l’occasion de la Fête d’Aderyis.
N. Si Yani
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