Il n’y a pas que les nord-africains qui retournent vers leurs origines. Les moyens orientaux semblent aussi se réveiller et réclament le retour à leurs sources pour retrouver leur identité véritable, enfouie depuis des siècles.
Le Père Théodoros, curé de Sainte-Marie de l'orthodoxe grecque, à Baltimore dans le Maryland aux Etats-Unis vient de lâcher une véritable bombe en déclarant «Nous ne sommes pas des Arabes."
« Nous ne sommes pas des Arabes. Assez des mensonges et des fraudes et de la compromissions et de la peur. Nous ne sommes pas des Arabes, Dieu merci ». C’est ce que vient de déclarer l’homme d’église dans une déclaration qui en a surpris plus d’un. C’est certainement provoqué par un trop plein de frustrations accumulées depuis des années. Il a ainsi brisé un tabou qui veut que tous les peuples du moyen orient –et de l’Afrique du Nord aussi- sont des arabes. Il a ajouté : « Le Syrien n’est pas arabe, ni l’irakien, ni l’égyptien, ni le libanais ni les jordaniens ni les palestiniens. Nous sommes des orientaux».
Continuant sur sa lancée, l’ecclésiastique a ajouté : « Nous peuples de l’Orient sommes des Romains, des Chaldéens, des Assyriens et des Coptes, nous sommes les descendants des peuples de la Mésopotamie, des Phéniciens, des pharaons. Nous, les gens de l'Est sommes les véritables populations indigènes de cette région. Nous ne sommes pas des Arabes. Assez de viol et de falsification de l'histoire et de la géographie et de la vérité et la réalité ».
« Ce sont les enfants de l’Arabie qui sont les arabes » a ajouté l’homme d’église - et les faits historiques disent qu'il y a des tribus arabes qui sont devenues chrétiennes. Mais l'identité arabe de la minorité ne peut se généraliser à la majorité qui n’a jamais été arabe ».
Développant son discours, le Père Théodoros clarifie ses propos. « Le fait que nous parlions la langue arabe ne signifie pas que nous sommes arabes. Les Américains qui parlent anglais ne sont pas pour autant des anglais, et le fait que les brésiliens parlent le portugais ne fait pas d’eux un peuple portugais, tout comme les argentins qui parlent la langue espagnole ne sont pas des espagnols. Ces langues sont des langues d’occupation ».
Revenant à la situation propre aux pays du moyen orient, Théodoros ajoute : « Ce n’est pas parce que nous parlons la langue arabe que nous sommes des arabes. Et nous ne ressemblons en rien aux arabes. Ni par la culture, ni par la civilisation, ni par la pensée. Ce sont des gens du désert, alors que nous, le peuple de la civilisation. Leurs terres sont désertiques alors que les nôtres sont des terres de de lait et de miel, de figues, d’amandes, de pommes et de raisins ». S’adressant aux arabes, il n’hésite pas à approfondir les différences. « Nos ancêtres avaient travaillé leurs terres, y ont planté et s’y sont implantés devenant les habitants authentiques de cette région. Mais vous, vous n’avez rien planté. Vous êtes des nomades et vous ne vous êtes implantés nulle part. Nos pères avaient planté des vignes et ont fabriqué du vin, fait et la musique qu'ils ont créé et ils se sont réjouis et ont dansé. Ils ont construit des civilisations et écrit des livres. Tandis que vos ancêtres buvaient du sang et continuent à le faire encore. Ils ont dansé sur les corps de certains d'entre eux et égorgé et abattus d’autres pour se réjouir sur leurs cadavres et continuent encore à le faire. Ils ont détruit des civilisations, brûlé des livres et continuent encore à le faire. Nous ne vous avons ressemblés ni dans l’histoire ancienne ni dans l’histoire contemporaine. Notre histoire, ce sont des épopées, de la science et de la gloire. Votre passé c’est de la trahison. Votre présent c’est de la trahison et votre avenir sera de la trahison. Nous ne vous ressemblons en rien. Ni par notre histoire humaniste, ni par le christianisme, ni par l’islam. Les musulmans de mon pays sont différents des musulmans de votre pays. Les musulmans de mon pays sont des humanistes amoureux des sciences et de la vie. Vous avez produit des peuples remplis de haine, de complexes, des maladies et du culte de la mort. Notre histoire, c’est de la civilisation, de la culture, de la musique et de la poésie. Votre civilisation c’est du sang, des invasions, des haines et des convoitises ».
Le réquisitoire du Père est aussi sévère avec les arabes que tendre avec les autochtones : « Celui qui est devenu musulman dans mon pays après l’invasion des arabes, est resté avec sa noblesse sociale, ses traditions sociales, ses coutumes. Et même ceux qui ont habité parmi nous devenaient comme nous sur le côté social. Nous avons mangé ensemble, dansé ensemble, nous avons ri ensemble et pleuré ensemble. Mais vous, vous n’avez pas changé. Après mille quatre cents ans, vous n’avez pas changé. Et comme vous n’êtes pas arrivés à nous changer, vous vous êtes mis à détruire nos pays, notre patrimoine, notre coexistence et notre humanité. Le Musulman Levantin vous a rejeté avec plus de dégoût que les chrétiens levantins ».
Théodoros s’en va à faire des rappels historiques : « Pour votre information, c’est nous qui avons construit vos villes, vos hôpitaux, vos universités, et c’est nous qui avons préservé votre langue. Si seulement nous ne l'avions pas fait, que nous vous aurions laissé à la justice de Dieu et du destin, votre état serait encore plus noir que la couleur de votre pétrole. Nous étions un pont entre vous et l'occident, mais vous aviez dans les mains les outils de la destruction de l'Occident et de notre orientalité. Par vos fruits, nous vous avons connus. Une histoire de barbarie, d'humiliations et des fractures. Rappelez-nous une seule de vos victoires, ou une seule de vos gloires. Vos victoires sont une série d'anéantissements l’un de l'autre, le frère du frère et le fils de son père pour le pouvoir ou pour une femme, pour un chameau ou un âne. Votre soumission à l’Occident que vous appelez infidèle alors que vous lui léchez les pieds pour préserver vos trônes pour vous permettre de mieux voler les fonds des pauvres qui ont rempli ses banques ».
Pour finir, le Père Théodoros prend une résolution : « Cela nous suffit. Et nous n’allons plus couvrir cette farce à partir d’aujourd’hui. O vous bergers et messieurs les arabisants et adeptes de l'arabisme, si vous souhaitez parler cette langue et vous réclamer d’elle, faites le pour vous-mêmes et non pour les gens qui ont été massacrés, violés, enlevés et dont on a détruit son passé, son présent et peut-être aussi son avenir au nom de l'arabisme ».
Il finit par cette déclaration tout aussi ferme que provocante à l’égard des arabes : Gloire à l’oriental, et que Dieu bénisse Nizar Kabbani.
Père Theodoros David, curé de Sainte-Marie de l'orthodoxe grecque, Baltimore – Maryland
Nabil Z.
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