Alors que le nouvel an berbère approche, rappelons que c’est depuis l’accession au trône d’Égypte d’un certain Chachnaq que le Calendrier Berbère a pris son départ. Mais combien d’Amazighs ont été des pharaons ?
Yennayer est célébré partout en pays amazigh, depuis 2970 ans. Cette fête est la seule à être célébrée par l’ensemble des Berbères, et qui ne soit pas d’origine musulmane. Les autres ont été instituées en Afrique du Nord, après les invasions arabes. Mais il existe de nombreuses fêtes locales qui sont des réminiscences de traditions ancestrales remontant très loin dans l’histoire.
La Dynastie des Chachnaq en Égypte
Le plus connu des pharaons berbères en Tamazgha est sans doute Chachnaq. Il est le fondateur de la 22eme dynastie des pharaons, et son règne a été très fructueux au point ou la Bible elle-même, relate un de ses exploits militaires. Mais Chachnaq n’a été ni le seul, ni le premier des pharaons berbères. Il en a existé d’autres avant lui, mais dont les origines sont restées inconnues, jusqu’au moment où la science a décidé de s’en mêler.
Selon la chronologie égyptienne, il n’y a pas eu qu’un seul pharaon berbère, mais plusieurs, formant ainsi une dynastie complète qui a régné sur l’Égypte pendant deux siècles. De Sheshonq 1er à Osokron IV de 945 à 715 avant Jésus-Christ. Mais il y a eu une autre dynastie également.
Chachnaq 1er
Le premier de ces pharaons est Chachnaq, appelé également, selon les transcriptions, Sheshonq ou Sissac. Selon différentes sources, il serait originaire soit de la région de Tlemcen, soit de celle d’Oum El Bouaghi, soit de l’est de l’actuelle Libye. Toujours est-il, sa biographie officielle dit qu’il était issu de la tribu des Machaouech, nom dérivant du mot « Amazigh ». C’était un général puissant, occupant le poste de chef de l’Armée ou ministre de la Défense, à qui le Pharaon Psousénès II a fait appel pur l’aider à libérer l’Égypte et à la protéger d’un ennemi venu du sud, l’Éthiopie d’alors. Chachnaq avait sous ses ordres une puissante armée composée d’un tiers de Libyques à qui il a adjoint d’autres soldats venus des pays environnants, en plus des égyptiens eux-mêmes.
Chachnaq serait le petit fils d’un grand chef berbère appelé Sheshonq le Grand et de sa femme Mehtenvreskhet. Son père s’appelait Nimlot et sa mère Tanetsepheh. On lui connait un frère du nom de Mehtenoueskhet. Chachnaq a eu trois épouses, dont la première, Karoma 1ere lui a donné un fils, Osokron 1er qui va devenir lui-même pharaon après le décès de son père. Pentreshmès, sa deuxième épouse lui donnera à son tour un autre fils, Nimlot 1er. La troisième, du nom de Mehtenoueskhet lui donnera une fille, Tashepenbastet qui épousera un grand prêtre d’Amon à Thèbes.
En signe d’alliance, un mariage a été conclu avec la fille de Psousénès II, et Chachnaq s’est retrouvé naturellement héritier du trône d’Égypte, puisque le pharaon en question, n’avait pas de descendant mâle. C’est donc tout naturellement que Chachnaq accéda au trône à la mort de ce pharaon. Il n’y a eu ni violence ni coup d’État de la part de Chachnaq. Dans un pays entièrement soumis au dictat des prêtres des différentes divinités, Chachnaq nomme son fils comme prêtre d’Ammon, divinité berbère qui donnera aux grecs leur dieu Zeus.
Chachnaq entreprend de grands travaux de modernisation de l’Égypte et s’engage dans une politique d’expansion militaire qui le conduira dans tout le proche orient, emportant des butins considérables, enrichissant ainsi son royaume. La Bible lui consacre plusieurs passages relatant sa prise de Jérusalem. Il est même étonnant que le texte biblique, en relatant son histoire, indique qu’il était serviteur de Dieu, même en prenant la ville de Jérusalem.
Chachnaq développera ainsi l’économie de l’Égypte en établissant de fortes relations avec Biblos au Liban, en développant le commerce en Mer Rouge et en renforçant les routes commerciales vers le sud, notamment l’Arabie et l’Éthiopie. Il se lance aussi dans un programme de construction gigantesque, puisqu’il bâtit des temples et des palais à Éléphantine, à Thèbes, à Teudjoï, à Memphis et à Tanis, la capitale. Beaucoup d’inscriptions sur les murs des palais égyptiens racontent les hauts faits et la gloire de ce pharaon d’exception. Il est mort vers 924, quelques années après son retour de la campagne victorieuse menée en pays de Canaan. C’est son fils Osokron premier qui prendra sa place. Il poursuivra la politique de son père, toutefois avec moins d’éclat et de splendeur. Son règne durera 35 ans.
Osokron 1er
Osokron 1er a régné entre 924 et 890 avant Jésus-Christ. Tout comme son père dont il suivra la politique, il se lança dans de grands travaux et construisit de nombreux temples pour gagner l’estime et le respect du clergé, lui assurant la tranquillité. D’ailleurs, son règne a été l’un des plus paisibles en Égypte.
A la mort d’Osokron 1er, le règne fut assuré par Takélot 1er dont on ne se sait malheureusement pas grand-chose. On ne lui connait aucun fait majeur, ni en politique, ni en économie, ni même en constructions. L’histoire officielle ne retient de lui qu’un passage obscur au pouvoir. Cela ne veut pas dire nécessairement qu’il n’ait rien fait. La recherche dévoilera peut-être un jour, ce qu’on ignore encore aujourd’hui.
Osokron II
Osokron II qui a succédé à son père est plus connu grâce à la statue en or qu’il a laissé. Elle représente les divinités égyptienne Osiris, Isis et Horus. Son règne fut compliqué, puisque le sud de l’Égypte contestait son pouvoir. Et il lui a fallu beaucoup de temps pour affirmer son autorité et redresser la situation. Il installe un de ses cousins à la tête de la province rebelle de Thèbes et ses fils à Tanis et à Memphis. Il entame aussi de grands travaux de réparation des temples anciens et construit de nouveaux palais et temples. Sur le plan international, il s’allie avec les royaumes assyriens pour empêcher l’extension des territoires des rois de Mésopotamie. La date de la fin du règne d’Osokron II n’est pas très claire. Mais son règne a duré plus de vingt-deux années, au moins jusqu’en l’an 850 avant Jésus-Christ, date à laquelle Takelot II accéda au trône.
Takhelotis a eu un règne des plus mouvementés. Il a passé son temps à essayer de rétablir l’ordre lors de nombreuses révoltes et guerres civiles qu’a connus le pays. L’autorité de Takelot a toujours été contestée, ce qui a empêché ce pharaon de mener quelque projet que ce soit. Le royaume d’Égypte commence à s’effriter. C’est son fils Sheshonq III qui lui succédera.
La fin de la Dynastie
Sheshonq III sera le pharaon qui verra l’Égypte se scinder en deux. Il régna entre les années 825 et 818 avant Jésus Christ sur l’ensemble de l’Égypte avant que son royaume ne se limite plus qu’à celui de Tanis jusqu’en -773. Le royaume d’Égypte vol en éclat, et la période dite de l’anarchie Libyenne commence. Sheshonq III se consacre alors à la construction de palais et de temples presque exclusivement dans le Delta du Nil. Il meurt après plus de trente ans de règne. C’est son fils Pimay qui lui succède, mais ne réussit pas à rétablir l’unité du pays. Bien au contraire, sa dislocation s’est accrue, affaiblissant ainsi le pays des pharaons. Le règne de Pimay ne dura que six ans, avant que son fils Sheshonq V ne le remplace. On ne sait pas grand-chose de son règne, sinon qu’il eut un fils, Osokron IV qui clôturera la dynastie des rois berbères en Égypte. A cette époque, l’Égypte est gouvernée par quatre rois différents, témoignant ainsi de la grave division qu’a connu ce pays. Le règne de la Dynastie Sheshonquide prend fin en l’an -715.
L’établissement des faits relatifs à cette dynastie et sa chronologie est un peu complexe, puisque les sources semblent ne pas être d’accord sur les dates et la longueur des règnes. En fait, les pharaons avaient l’habitude de nommer leurs successeurs comme co-régents du royaume longtemps avant leur accession réelle au trône. Ce qui explique pourquoi il y a certains chevauchements dans ces chronologies. Toujours est-il, que sur le début et la fin de la période berbère de la 22eme dynastie d’Égypte, il y a un consensus.
La Dynastie des Chachnaq vue par les encyclopédies
Pour l’Encyclopédie Larousse en Ligne, Sheshonq est un « nom porté par cinq souverains égyptiens d'origine libyenne (XXIIe et XXIIIe dynasties) ». Sheshonq Ier(?-929 avant J.-C.) s'empara du pouvoir à la mort de Psousennès II, vers 950 avant J.-C., inaugurant la XXIIe dynastie. Il fit désigner son fils comme grand prêtre d'Amon, et le clergé d'Amon émigra à Napata. Il prit et pilla Jérusalem, rendant à l'Égypte sa prépondérance en Palestine et en Phénicie ».
Pour Wikipedia, « Sheshonq Ier ou Chechanq (-945 à -924) Prince d’Hérakléopolis, est appelé par Manéthon (historien égyptien du 3eme siècle avant Jésus-Christ) Chechanq Ier (Sensonchis et plus rarement Chéchonq ou Chechonq, parfois Shoshenq) et lui compte vingt et un ans de règne de -945 à -924. Il est aussi le Sesaq ou Shishak de la bible ». Elle poursuit plus loin : « Sous la XXIe dynastie, les Mechouech (ou Ma(chaouach) ou Meshwesh), des amazighes qui s'étaient installés dans le delta autour de Bubastis vers l'an -1000 et avaient petit à petit étendu leur territoire jusqu’au Fayoum, détenaient la force armée du royaume. Leurs chefs deviennent très puissants et le fils d'un de ceux-ci, Sheshonq Ier, prend le pouvoir à la mort de son beau-père Psousennès II de Tanis, s’impose comme pharaon et fonde la XXIIe dynastie qui occupera le pouvoir jusque vers -715 ».
Pour l’Encyclopaedia Universalis, il y a un détail qui revêt toute son importance. Et c’est très surprenant : ainsi, « Ce n'est qu'à l'extrême fin de l'histoire de l'Égypte, sous la XXIIe dynastie (950-730 av. J.-C.), que l'expression per-aâ, pharaon, est employée dans les textes égyptiens de la même façon que dans la Bible, c'est-à-dire à la manière d'un titre précédant le nom particulier d'un souverain, comme par exemple per-aâ Sheshonq : le pharaon Sheshonq ; encore cet emploi reste-t-il fort rare ». En clair, le nom « Pharaon » n’est utilisé en Egypte pour la première fois que pour désigner Chachnaq. Jamais dans les annales égyptienne, un roi n’a été appelé « Pharaon » avant Chachnaq. Est-ce à dire que le mot « Pharaon » serait d’origine berbère ? Voilà une piste de recherche intéressante à suivre.
Pour l’Encyclopedia Britannica, « Sheshonk venait d'une lignée de princes ou de cheiks d'origine tribale libyenne dont le titre était "grand chef du Meshwesh" et qui semblent s'être établis à Bubastis dans le delta oriental du Nil. Général sous Psousennes II, dernier roi de la 21e dynastie (1075-1075-19750 av. J.-C.), il monta probablement sur le trône sans lutte, faisant de Bubastis sa résidence et mariant son fils Osorkon à une fille de Psousennes II ».
Pour l’« Oxford reference », Chachnaq est le « premier roi de la vingt-deuxième dynastie Bubastite ou Libyenne, durant la troisième période intermédiaire. Vers 1180-1174 av. J.-C., Ramsès III installa des prisonniers libyens sous forme de conscription dans le delta oriental du Nil, et une famille finit par émerger à Bubastis, comme chefferie locale du Meshwesh, cinq générations avant Sheshonq Ier. Bubastis était à mi-chemin de la route entre Memphis et Tanis, capitales de l'Égypte de la vingt et unième dynastie, et les ancêtres de Sheshonq ont forgé des liens familiaux avec les grands prêtres de Ptah à Memphis et la famille royale à Tanis. Ainsi, son oncle Osorkon (l'Ancien) régna brièvement comme cinquième roi ("Osochor", r. 990-984 bce) de la vingt et unième dynastie. Sheshonq devint le bras droit de Psousennes II, dont la fille, Maatkare B, épousa le fils aîné de Sheshonq, Osorkon (I). Quand Psousennes II mourut sans héritier, Sheshonq Ier prit le trône, commençant la vingt-deuxième dynastie (vers 945-725 avant J.-C.) ».
Un autre détail important que nous rapporte cette encyclopédie, l’oncle de Chachnaq, un certain Osokron l’Ancien, avait déjà accédé au trône d’Égypte et régna durant six ans. Voilà qui en ajoute à notre découverte de la liste des souverains amazighs ayant régné sur l’Égypte. Affaire certainement à suivre.
Enfin, terminons avec l’ « Ancient History Encyclopedia », qui nous révèle les bienfaits qu’apporta Chachnaq à l’Égypte : « La 22e dynastie était également libyenne, dont les rois régnaient désormais ouvertement sous des noms libyens. Elle a été fondée par Shoshenq Ier (943-922 av. J.-C.), qui a unifié l'Égypte et s'est lancée dans des campagnes militaires qui rappellent l'époque de l'empire égyptien ».
Ramses II, un autre pharaon Amazigh
Jusque-là, seul Chachnaq et sa dynastie étaient connus pour être d’origine berbère. Voici que des égyptologues révèlent que Ramses II est également amazigh.
C’est en 1886 que Gaston Maspero et le Dr Fouquet ont pour la première fois examiné la momie du plus célèbre des pharaons, Ramses II. Ils y appliquèrent les techniques de l’époque et en firent une description très précise, permettant ainsi de mieux le connaître. Mais en 1974, une équipe pluridisciplinaire fut conduite par Maurice Bucaille, a voulu connaître les raisons du décès d’un certain nombre de pharaons, dont Ramses II. De nombreux moyens techniques modernes furent utilisés, tels des explorations radiologiques et endoscopiques, des investigations dans le domaine dentaire, des recherches microscopiques, médico-légales, etc. ainsi que l'utilisation de films radiologiques de très haute sensibilité.
Ramsès II est le petit-fils de Rames I et fils de Sethi 1er. Il est le troisième pharaon de la XIXe dynastie. Né vers 1304 Avant Jésus-Christ, et a vécu plus de quatre-vingt-dix ans. Son règne a été l’un des plus longs des pharaons. Il a été rendu célèbre par le nombre impressionnant de monuments qu'il a fait bâtir dans toute l’Égypte, et des nombreuses conquêtes militaires qu’il a réalisées, aussi bien au Sud de son pays qu’au Moyen-Orient. Ramsès II fut découvert par le grand public en 1956, grâce à la superproduction hollywoodienne de Cecile B. DeMille, les dix commandements. Dans ce film, Ramsès II est présenté comme le Pharaon qui s’est opposé à Moïse dans sa mission de libérer le peuple hébreu de l’esclavage, reprenant ainsi une thèse lui attribuant ce rôle.
En 1975, le gouvernement égyptien a autorisé une équipe française à prendre la momie de Ramsès II à Paris pour faire un travail de conservation. A cette occasion, de nombreux tests ont été effectués sur le corps momifié pour déterminer les caractéristiques raciales précises de Ramsès, surtout depuis qu’un savant sénégalais, Cheikh Anta Diop, avait affirmé que Ramsès était noir. Les résultats de l'étude ont été publiés dans un ouvrage richement illustré, intitulé La Momie de Ramsès II: Contribution scientifique à l'Égyptologie (1985).
Ainsi, le Professeur P. F. Ceccaldi, avec une équipe de recherche autour de lui, a étudié quelques poils qui ont été retirés du cuir chevelu de la momie. Les examens microscopiques ont prouvé que les racines des cheveux contenaient des traces de pigments rouges naturels, et que, par conséquent, au cours de sa jeunesse, Ramsès II avait les cheveux roux, tout comme son père Sethi 1er et de nombreux descendants. Le Pr Ceccaldi a également étudié une section transversale des poils, et il conclut de leur forme ovale, que Ramsès avait été "cymotrich" (cheveux ondulés). Enfin, il a déclaré qu'une telle combinaison de caractéristiques a montré que Ramsès avait été un "leucoderme" (personne à la peau blanche). Cette découverte était d’une grande importance, puisqu’elle a permis de réfuter la thèse de Cheikh Anta Diop. Balout et Roubet, des égyptologues renommés conclurent :
"L'étude anthropologique et l'analyse microscopique des cheveux, réalisée par quatre laboratoires a montré que Ramsès II était un «leucoderme», qui est un homme à la peau claire, proche des Méditerranées préhistoriques et de l’Antiquité, ou brièvement, des berbères de l'Afrique. "
Une autre étude menée sur la momie de Ramsès II, par le musée de l'Homme à Paris en 1976, a conclu que le pharaon était un « leucoderme, de type méditerranéen proche de celui des Amazighs Nord Africains.
Chachnaq a été nommé par la Bible. Il a vécu au temps du fils du roi d’Israël Salomon, dont il a pillé le temple et le palais. Ramses II n’a pas été nommé dans le texte biblique. Il était simplement désigné par le terme de Pharaon. Ce sont les historiens qui l’ont identifié comme tel. Il faudra de toutes les façons le rajouter, lui et toute la dynastie fondée par son grand-père Ramses I, au panthéon des personnalités berbères qui ont marqué l’Histoire et qui ont contribué au développement de la civilisation humaine.La dynastie des Ramsès compte huit pharaons : Ramsès I, Sethi 1ér, Ramses II, Mérenptah, Amenmes, Séthi II, Siptah, Taousert. Elle a duré de 1296 avant Jésus-Christ, jusqu’en l’an – 1186, soit un total de 110 ans.
Chachnaq au cœur d’une nouvelle chronologie de l’Histoire.
Un égyptologue anglais vient de bouleverser la chronologie officielle de l’Histoire ancienne du monde, en rétablissant les faits dans leur contexte. Pour y arriver, il s’est basé sur l’étude du pharaon berbère, Chachnaq.
David Rohl est un égyptologue de première classe. Il a commencé à étudier cette science il y a environ soixante-dix-ans. Il a eu le temps d’en étudier les détails et également, les langues : copte, hébreu ancien, chaldéen, sumérien, etc…
Depuis l’établissement de la chronologie sur la base des découvertes de Champollion en 1882, une nouvelle science était née : l’Égyptologie. Une chronologie des faits historiques a pu être ainsi établie, essentiellement basée sur les dynasties pharaoniques, en l’absence d’un calendrier uniforme. Toutefois, des difficultés importantes sont restées pour dater avec précision des événements cruciaux pour la connaissance de l’Histoire. Et c’est là que Chachnaq intervient.
Chachnaq et Ramses II.
En fin connaisseur des langues anciennes, David Rohl a étudié la vie de Chachnaq avec précision, en se basant à la fois sur les archives, les artefacts et le récit biblique. Passant d’un élément à l’autre, d’une langue à l’autre et aussi, d’une écriture à l’autre, en en étudiant le contexte, il a suggéré que Sheshonq et Sissac n’étaient pas la même personne. D’un autre côté, l’égyptologue anglais a remarqué la ressemblance qu’il y a entre les parcours de Chachnaq (Sheshonq) et celui de Ramsès II. Tous deux étaient des libyens devenus pharaons. Tous deux ont fait de grandes conquêtes et tous deux avaient porté leur pays l’Égypte au plus grand niveau de prospérité jamais atteint par aucun autre pharaon. En examinant de près les détails relatifs à leurs vies et à leurs parcours, il s’est intéressé aux noms que leurs donnaient leurs ennemis, forcément dans des langues différentes de celles de l’égyptien ancien. David Rohl a ainsi suggéré que Chachnaq et Ramsès II ne seraient en fait qu’une seule et même personne. Ramsès II selon lui, n’est pas le pharaon à qui Moïse avait eu affaire.
Problème de datation.
Plusieurs chercheurs, face à ces problèmes de chronologies, se sont résolus à considérer certains faits historiques comme de la « fiction », sans base historique réelle. Ce que conteste le chercheur anglais. Pour essayer d’aligner les différentes chronologies, existantes, David Rohl et son équipe constituée de plusieurs autres chercheurs, a mis côte à côte trois chronologies distinctes pour essayer de les comparer et de voir où se trouvaient les discordances. La première fut la chronologie établie par les égyptologues à partir de la découverte de Champollion, la deuxième est celle établie par les découvertes archéologiques du proche orient (Israël, Liban, Syrie, Mésopotamie, Perse, etc…), et la troisième est celle contenue dans la Bible. Dans certains cas, la différence entre un même événement relaté par ces trois chronologies monte à six cents ans, avec un écart moyen de trois cent cinquante ans. C’est l’étude des langues et écritures anciennes qui ont permis d’aboutir à cette nouvelle chronologie.
Nouvelle Chronologie.
L’établissement de cette nouvelle chronologie, qui porte désormais le nom de Chronologie de Rohl, a permis aux chercheurs de mieux situer un certain nombre de faits historiques et de mieux comprendre le rôle de certains personnages dans ces événements. Elle a aussi permis de mieux connaitre un certain nombre d’acteurs de l’Histoire, une fois remis dans leur contexte et en corrélation avec les personnages de la même époque. On comprend mieux les tenants et aboutissements de ces événements, et une nouvelle lecture de ces faits est désormais possible.
La théorie de David Rohl a tout de suite suscité l’intérêt de la communauté scientifique, qui a décidé de l’examiner avec soin. Plusieurs chercheurs ont salué cette nouvelle datation, tandis que d’autres s’en sont moqués.
Le fait que Rohl et son équipe se soient basés sur la vie de Chachnaq, n’est pas un hasard. Là où les berbères passent, toutes les situations sont chamboulées, y compris dans leur chronologie. C’est dire que nos ancêtres ne se contentaient pas d’être. Ils n’étaient pas que des observateurs. Ils étaient actifs, dynamiques et entreprenant, au point de chambouler l’Histoire et de lui donner une autre direction. Il n’y a qu’à demander à Apulée, Saint Augustin ou le pape Gélase, par exemple.
Découverte en Égypte de Trente sarcophages datant de la période de Chachnaq
Trente sarcophages datant de la 22ème dynastie, celle de Chachnaq viennent d’être découverts en Égypte. Ce sont des sarcophages en bois peint de plus de 3000 ans et en excellent état de conservation qui ont été dévoilés en Égypte. Ils ont été découverts à Assasif à l’Ouest du Nil, dans une nécropole de la Vallée des rois, près de Louxor, au Sud de l'Égypte. « C'est la première découverte qui a été faite à Assasif par une équipe d'archéologues, conservateurs et travailleurs égyptiens », expliquent les responsables sur place. Les pièces en bois peint sont des cercueils pour 23 hommes adultes, 5 femmes et 2 enfants. Ils ont été trouvés à seulement un mètre sous terre, empilées les unes sur les autres en deux rangées.
Selon Zahi Hawas, le directeur des Antiquités Égyptiennes, « ces sarcophages appartiendraient à une importante famille de prêtres ». C’est assez rare pour le souligner. Car d’habitude, ce genre de sépultures était réservé aux pharaons et à la famille royale, et dans quelques cas, à des personnages haut placés dans la hiérarchie du pouvoir en Égypte. On sait que Chachnaq a nommé ses frères comme prêtres dans différentes villes, pour s’assurer du contrôle du clergé et éviter ainsi des soulèvements contre lui.
Les trente sarcophages retrouvés datent de la 22e dynastie, fondée il y a plus de 3000 ans, par Chachnaq, en l’an 950 avant Jésus-Christ. Ils ont un fond jaune, et on distingue dessus des touches de couleur rouge ou verte, ainsi que des traits noirs. Des hiéroglyphes, diverses divinités égyptiennes, des oiseaux, des serpents ou encore des fleurs de lotus, y sont aussi représentés.
Il reste encore à décrypter les symboles et hiéroglyphes présents sur les structures afin d'en savoir plus. Le ministère des Antiquités égyptien a décrit la découverte comme "l'une des plus grandes et des plus importantes révélées au cours des dernières années". Une nouvelle preuve que le sol égyptien est loin d'avoir révélé tous ses trésors. Cela nous aidera à mieux comprendre la dynastie des Chachnaq, et avoir plus d’informations sur cette période de l’histoire antique de l’Égypte.
Cette nouvelle collection sera conservée au Grand Musée d’Égypte qui est actuellement en construction près des célèbres pyramides de Gizeh. Et nul doute qu’il va doper le tourisme qui avait beaucoup souffert des attentats perpétrés par les islamistes et qui ont donné un coup sévère à la principale source de revenus de l’Égypte.
Chachnaq, seraient-il encore une source de prospérité pour l’Égypte, trois mille ans après son règne ? En se réappropriant l’histoire des Pharaons Berbères, les amazighs pourront-ils restaurer leur propre histoire tellement mise à mal depuis si longtemps ?
Nabil Z.
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