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Photo du rédacteurNabil Z.

Les Prix Nobel de Littérature 2018 et 2019 Enfin Décernés.

Le comité Nobel en charge de la désignation des lauréats du prestigieux prix a élu deux auteurs pour la qualité de leurs œuvres et leur carrière littéraire : la polonaise Olga Tokarczuk et l’autrichien Peter Handke.


Deux prix pour deux années. L’un au titre de l’année 2018 et l’autre, pour l’année en cours. On s’en souvient, l’année dernière, le Prix Nobel de Littérature n’a pas été décerné, suite à des scandales qui ont éclaboussé des membres de l’Académie Suédoise : accusations de viol, de harcèlement sexuel, de conflits d’intérêts et de délit d’initié. Ce qui a poussé la Fondation Nobel à reporter le prix de 2018.


Jeudi dernier, l’Académie a donc réparé l’incident en attribuant simultanément les prix 2018 et 2019. Deux lauréats ont ainsi été distingués : la Polonaise Olga Tokarczuk pour, selon les termes de l’Académie « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, représente le franchissement des frontières ». Et l’Autrichien Peter Handke, pour « son œuvre influente qui a exploré avec ingéniosité linguistique la périphérie et la spécificité de l’expérience humaine », comme l’a rapporté Mats Malm, secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise.


Olga Tokarczuk n’est pas une inconnue dans le monde de la littérature. Son roman de 2014, Les Livres de Jakob, qui raconte le parcours de dissidents juifs au XVIIIe siècle, s’est vendu à près de 80 000 exemplaires dans son pays. Il lui a valu d’obtenir, pour la deuxième fois, le prix Nike, en 2015. Prix qu’elle avait déjà obtenu auparavant pour une autre œuvre. 

Olga parle souvent du sentiment de culpabilité qui touche le peuple polonais, notamment à cause des camps de concentration nazis et de la Shoah. « C’est dur d’être Polonais, ça sent la poisse, le mauvais karma ! A cause d’Auschwitz, bien sûr. Mais pas seulement. C’est une histoire longue, douloureuse, un combat continuel contre ses complexes d’infériorité. Et parfois de supériorité. » avait-elle confié au journal Le Monde. Le Figaro la décrit comme « une femme d’intuition, très inspirée par C.G. Jung et par William Blake, dont les romans enjambent les frontières et les siècles pour recréer un univers fluide où tout est relié, les règnes animal, végétal et humain, le surnaturel et le naturel, la science et la mystique ». Olga est très lue dans son pays qui lui a décerné plusieurs prix littéraires tout au long de sa carrière. Elle est la quinzième femme à recevoir le Prix Nobel de Littérature, depuis Selma Largerlof, en 1909, Pearl Buck en 1938, ou encore Toni Morrison en 1993.

Peter Handke est né en Autriche, en 1942. Il a publié plus d’une quarantaine de livres : récits, romans, essais et pièces de théâtre, faisant de lui le plus grand écrivain autrichien, aux côtés de Thomas Bernhard et Elfriede Jelinek, elle-même prix Nobel de littérature en 2004, année ou une certaine Assia Djebar avait failli l’obtenir. Le nouveau lauréat du Nobel de Littérature s’est dit « étonné » par cette récompense. Il avait dans le passé, et à plusieurs reprises, critiqué le Prix Nobel et avait même suggéré de le supprimer. Selon le journal suisse Le Temps, « Il est l’auteur d’une œuvre immense, en volume et en importance littéraire, qui compte des romans, des pièces de théâtre, des scénarios, des essais, des journaux, des récits de voyage et de nombreuses traductions du français, langue dans laquelle il a écrit Les Beaux Jours d’Aranjuez, en 2012 ».


« À ses débuts, Peter Handke rejette les modèles dominants de la littérature et se lance dans une révolte langagière et narrative sous l'influence du théâtre de l'absurde et du nouveau roman. Il est également marqué par ses lectures de Franz Kafka, Samuel Beckett et William Faulkner qui l'amènent à réfuter avec violence le réalisme et à prôner une écriture expérimentale », selon Wikipedia.

Dans les années 1980, il évolue vers une production littéraire plus conventionnelle, ce qui lui vaut des critiques de la part de l'intelligentsia qui lui reproche d'être le « chantre d'un idéalisme néo-romantique ou néo-classique »

Il a traduit en allemand des œuvres d'Emmanuel Bove, Georges-Arthur Goldschmidt, René Char, Francis Ponge et Patrick Modiano. Outre-Rhin, il a également contribué à faire connaître l'un des premiers romans de Julien Green.

Rappelons que le Prix Nobel existe depuis 1901 et est attribué dans les domaines de la Physique, de la Chimie, de la Médecine, de la Littérature et de la Paix. A partir de 1968, un autre domaine a été ajouté, celui de l’Economie. Les pays les plus récompensés dans le monde sont, dans l’ordre, les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Allemagne, le France et la Suède. Les deux seuls Prix Nobels en relation avec l’Algérie furent le Constantinois Claude Cohen Tanoudji dans le domaine de la Physique en 1997 et Albert Camus en Littérature en 1957. Mais tous deux étaient des citoyens français.

Nabil Z.


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