Alors que l’Evangile était largement répandu en Afrique du Nord et que de nombreuses querelles apparurent entre les Catholiques et les Donatistes, le Pape Miltiade, Trente deuxième Evêque de Rome et deuxième Pape Berbère, convoqua au début d’Octobre de l’an 313 un concile à Rome pour traiter de la question et tenter de trouver une solution. Il faut dire que parfois, de la violence était utilisée, et cela nuisait fortement à la sérénité des croyants du sud de la Méditerranée. La décision fut prise d’excommunier Donatus Magnus, Donat le Grand considéré comme le principal fauteur de troubles dans l’Eglise de l’Afrique du Nord.
Donat avait des ambitions personnelles très prononcées. Il a destitué l’Evêque de Carthage et rêvait de prendre le siège de Rome. Il a créé une église rivale de la Catholique et les disputes envenimaient la vie religieuse de toutes l’Afrique du Nord, atteignant même la diaspora établie à Rome. Malgré l’Edit de Milan et l'établissement de la liberté religieuse dans tout l’Empire Romain, Constantin a du intervenir pour mettre fin aux querelles entre les deux églises et chargea l’Evêque de Rome, le Pape Miltiade, de trouver une solution au problème.
En Afrique du Nord, le nombre de croyants et d’églises était en constante croissance. Contrairement à ce qui se passait en Europe, plus de la moitié des Berbères étaient Chrétiens, selon Tertullien. Il y avait plus d’une centaine d’Evêques depuis la Libye jusqu’à Tanger, et seulement quelques uns en Espagne, en Gaule et en Italie. Et Carthage, sur ce plan, était bien plus avancée que Rome, même si cette dernière restait la capitale de l’Empire pour quelque temps encore.
Parmi les dix-huit Evêques convoqués, il y en avait trois d’Afrique du Nord. Marcelin, Vincent et Dominus. Une fois leur mission accomplie, il se dirigèrent quelques mois plus tard à Arles pour assister à un Concile, puis allèrent prêcher l’Evangile dans les Alpes ou ils finirent par nommer un Evêque, Eusèbe dans la ville de Verceil dans le Piémont italien. Delà, ils se rendirent vers les Hautes Alpes et arrivèrent dans la région d’Embrun ou ils annoncèrent l’Evangile et établirent des églises. Marcelin devint l’Evêque d’Embrun, tandis que Vincent et Domnin furent nommé Evêques de Digne.
A Embrun, la prédication de la foi Chrétienne à la population païenne de Gaule s’accompagnait de miracles. Il chassa les idoles et enseigna les Ecritures pour affermir la foi des fidèles. Le nombre de conversion grandissait rapidement, et une église a dû être construite pour accueillir les fidèles. Le travail de Marcelin mettait mal à l’aise les partisans de la religion d’Arius, cet autre Berbère originaire de Cyrène qui niait la divinité du Christ. La persécution de Marcelin le poussait parfois à se cacher et d’autres fois à fuir la région pendant un certain temps. Mais, grâce à sa persévérence, la foi Chrétienne fut établie profondément dans toute la région.
Marcelin exhorta ses deux compagnons, Vincent et Dominus à aller évangéliser la région de Digne. Ils y annoncèrent l’Evangile et combattirent l’Arianisme. Les partisans de cette religion utilisaient parfois de la violence, quand leurs arguments ne pouvaient rivaliser avec ceux des deux évangélistes. Dominus était en plus réputé pour son éloquence, à l’image de ses ancêtres dans la foi, Tertullien et Cyprien de Carthage. Ainsi, lors d’un voyage à Milan pour assister à un Synode en 355, il fut agressé violemment par ses adversaires Ariens. A sa mort en 359, il demanda à Vincent de lui succéder. Celui-ci consacra sa vie à poursuivre le travail déjà avancé effectué par Dominus.
Après Victor et Miltiade, il y aura encore un autre pape Berbère à Rome, Gélase. D’un autre côté, il y aura encore plusieurs évêques Berbères qui vont officier en Europe, à l’exemple d’Adrien de Contorbery en Angleterre. L’Afrique du Nord a donné à l’Europe et à tout l’Occident ses Maîtres à penser, dont le plus grand fut sans conteste, le Berbère Saint Augustin considéré à raison, comme étant le Père de l’Occident.
Nabil Z.
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