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Photo du rédacteurNabil Z.

Mouloud et Noël, Deux Fêtes Traditionnelles Mais pas Religieuses.

Il est assez important de signaler que cette année, les deux fêtes célébrées par les musulmans et les chrétiens tombent le même jour. D’aucuns y voient plus qu’une coïncidence, mais bien un signe du Ciel, qui exprimerait la volonté de rapprocher les croyants des deux religions. Mais qu’en est-il réellement concernant ces deux événements que sont le Mouloud et la Noël ?



Le Mouloud, appelé en arabe El Mawlid Ennabawi Echcharif est la célébration supposée de la naissance du prophète Mohamed, un certain douzième jour du mois de Rabie el Awal, le premier printemps du calendrier lunaire arabe. Ledit calendrier étant tournant, cette fête, comme toutes les autres peut se situer à différents moments de l’année solaire. C’est pourquoi le mois du Premier Printemps peut arriver à n’importe quel moment de l’année, en suivant le cycle de l’année lunaire qui est en retrait d’une dizaine de jours par rapport au calendrier solaire.


Mais il est à signaler que cette fête n’a aucun fondement religieux. Du temps du prophète et des Khalifes qui lui ont succédés, cette fête n’existait pas encore. Il n’y a aucune trace, ni dans le Coran, ni dans la Sunna d’une quelconque célébration de cette fête. Les fêtes musulmanes officielles se limitent aux deux Aids, celui d’El Fitr et celui d’El Adha. Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia, « Le premier qui a innové lacélébration de la naissance de Mahomet est Al-Muizz li-Dîn Allah en l’an 362 de l’hégire au Caire ». Puis, « le comman­deur des armées El-Afdhal Abou El-Qâssim Ibn Badr El-Djamâli, le vizir du calife El-Mousta`li Bi Allah l’annulât en l’an 972 (490 de l’hégire) ». Elle aurait été rétablie plus tard, au treizième siècle par le roi d'Erbil.


Ce n’est donc que plusieurs siècles après la mort du prophète que sont apparues les premières célébrations du Mouloud. Fête qui était d’ailleurs assez controversée, et qui se limitait dans un premier temps à la cour ou à l’entourage immédiat du Khalife. Enfin, elle fut organisée sous forme de journée ou les croyants étaient invités à faire de l’aumône aux pauvres.


Mais d’où vient alors cette fête ? Selon certains historiens, elle aurait été directement inspirée de la célébration de la fête de Noël par les chrétiens du Moyen-Orient. Elle aurait été découverte en Syrie essentiellement, ou les chrétiens de ces contrées la pratiquaient déjà depuis belle lurette. Depuis, peu à peu la Fête du Mawlid, appelée en Afrique du Nord Mouloud a été officialisée puis institutionnalisée.


Quant à la fête de Noël, célébrée par les chrétiens catholiques et protestants le 25 Décembre et les Orthodoxes le 7 Janvier, elle n’a pas non plus de fondements scripturaires. Il n’existe aucune trace dans la Bible de l’existence de cette fête, ni de la célébration de la naissance de Jésus. Les Evangiles signalent bien la naissance miraculeuse de Jésus-Christ, mais n’en parle plus dans la suite des textes. Et la tradition chrétienne ou apostolique ne signale pas non plus de fête de Noël célébrée par les premiers chrétiens. En réalité, ce fut l’empereur romain Constantin qui a voulu faire disparaître une fête païenne, en la remplaçant par une fête religieuse. Il a donc institué la fête de Noël. Paradoxalement, cette fête porte un nom hébreu, alors que les juifs ne la reconnaissent même pas et n’en font aucun cas. Ils la considèrent toujours comme fête païenne, quel que soit la couleur qu’elle porte.


De plus, il est à remarquer la différence de date entre différentes communautés chrétiennes. En Russie par exemple, Noël est célébrée le 7 Janvier. Il y a donc un désaccord sur la date de naissance de Jésus. Selon différentes sources, dont Gérard Colomba qui a refait tous les calculs astronomiques basés sur les données et méthodes de la Nasa, et les calculs astronomiques basés sur les données bibliques, il serait fort probable que Jésus soit né un onze Septembre, en fin d’été, plutôt que le 25 Décembre, en début d’hiver. Cela correspondrait à la fête dite des Trompettes qui tombe en cette période de l’année et qui donne le signal d’une nouvelle année agricole, symbole d’une nouvelle vie. Les premiers chrétiens, tout comme les premiers musulmans, ne célébraient pas la fête de la naissance de leur prophète. C’est son institutionnalisation par l’empereur romain qui l’a imposée.


Quant au Père Noël, il est facile de constater qu’il n’a aucun fondement biblique. Puisque ce « Père », tout comme le « Pape » (Père) sont en flagrante contradiction avec le texte qu’ils sont supposés respecter. Jésus, en effet, a clairement dit qu’il ne fallait appeler personne son « Père » (en dehors de son père charnel, et de Dieu, comme Père spirituel ». Il n’y a donc personne qui puisse être appelé ainsi. D’ailleurs, c’est la publicité de Coca-Cola, en début du vingtième siècle qui a popularisé le personnage en tenue rouge et barbe blanche. Le Père Noël correspond donc plus à une tradition humaine, issue de la civilisation occidentale, et non d’une prescription religieuse. Ainsi en est-il également du Sapin de Noël, de la bûche, et de tous les artifices dont les médias nous gavent en cette fin d’année.


L’institution des deux fêtes musulmane et chrétienne n’a donc aucun fondement religieux. Ce sont des célébrations traditionnelles auxquelles on a donné une coloration religieuse. Cette semaine n’est donc pas une rencontre entre deux religions, mais entre deux traditions issues de civilisations différentes, devenues religieuses par la force des choses. Ce n’est quand même pas une raison de se priver d’une bonne H’rira et de délicieux chocolats.


Nabil Z.


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