Depuis la désignation du prince Mohamed Ben Salmane comme héritier du trône en Arabie Saoudite, le royaume affiche des ambitions hallucinantes, dont la construction de la plus grande ville de tous les temps.
Actuellement, l’Arabie Saoudite est empêtrée dans une situation économique incroyable. L’avenir même du Royaume est en jeu, depuis que les ingénieurs ont découvert que les sous-sols de la péninsule arabique ne regorge plus d’assez de pétrole pour en assurer la survie. Des rapports secrets font état de réserves tout justes suffisantes pour quatre années. Ce qui pourrait mettre ledit royaume et ceux qui l’entourent dans une situation d’extrême précarité. Mais qui au contraire, devrait jouer en faveur des autres pays producteurs de pétrole en dehors de la péninsule arabique et de l’Iran.
Dès son arrivée au pouvoir, Mohamed Ben Salman a entrepris de moderniser le royaume en lançant des réformes tout azimuts. Il a marginalisé le pouvoir religieux et a décidé d’ouvrir le pays aux investissements étrangers, misant sur une modernité encore jamais vue. L’internet haut débit y sera disponible gratuitement, et toutes sortes d’expérimentations scientifiques et technologiques y seront autorisées et même encouragées. l’Arabie de MBS n’a-t-elle pas été la première à reconnaître la citoyenneté à un robot ? Les recherches sur l’embryon, et tout ce qui est interdit ailleurs sera autorisé dans cette super mégapole, ou le contrôle de la population sera de mise, puisque MBS compte bien utiliser les applications chinoises d’identification des gens sous contrôle de caméras disposées dans toutes les rues.
Le plus grand des projets de MBS est celui de la création d’une ville nouvelle aux dimensions démesurées : 25 fois plus grande que New York et 250 fois plus grande que Paris. En tout, 26500 km². La construction de la ville a déjà commencé, puisque les premières livraisons sont prévues pour 2025. Pour y arriver, le prince héritier a fait appel aux plus grands architectes et urbanistes, dont l’allemand Klaus Kleinfeld qui en assure la présidence.
Neom est censée devenir une ville idéologiquement neutre, ou toutes les cultures et religions pourraient se pratiquer et se cottoyer. Les chiites et les sunnites, les boudhistes et les hindouistes, les chrétiens et les juifs, les athées et les zoroastristes, etc.. Les ambitions de MBS ne sont donc pas seulement architecturales et urbanistiques, mais bien culturelles, civilisationnelles et idéologiques. Néom a l’ambition de devenir la plus grande capitale économique et culturelle du monde, ou banques et assurances, hôtels et cinémas feront bon ménage. Un pont est prévu entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite pour créer un flux permanent de va et viens, notamment à cause de la disponibilité d’une main d’oeuvre bon marché en Egypte. Ainsi, on pourra aller en quelques heures en voiture du Caire à Amman en Jordanie via une autoroute dédiée.
Le coût du projet est estimé à 500 milliards de dollars. A titre de comparaison, il y a quelques années, le projet de construction de la nouvelle ville de Hassi-Messaoud avait été estimé à 2,5 milliards de dollars, suscitant un tollé général, tellement ce projet avait été jugé exorbitant.
La ville de Neom sera en effet alimentée par des énergies « propres » comme l’énergie solaire et les éoliennes. Elle sera axée autour de différents secteurs : l’eau, la mobilité, les biotechnologies, l’alimentation, les technologies digitales, les médias, et la fabrication de pointe.
Pour conquérir l’opinion publique, MBS a misé sur un discours séducteur, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. Il a commencé par faire arrêter toutes les personnalités susceptibles de lui causer des problèmes en les accusant de corruption, gagnant ainsi dans l’estime du public. Il a ensuite investit dans le statut de la femme en l’autorisant à aller au cinéma, au stade de football, et même à conduire une voiture. La popularité du prince héritier a ainsi crevé le plafond.
Sur le plan international, MBS qui a fréquenté les plus grandes écoles internationales s’est fait de grands amis. L’un de ses plus proches n’est autre que le milliardaire Jared Kushner, le gendre et conseiller politique de Donald Trump.
Le nécessaire a été fait pour étouffer toute voix de contestation. Cependant, les opposants à ce méga projet ne manquent pas. Notamment ceux qui lui reprochent d’empiéter sur le territoire historique du Hidjaz, et d’ouvrir le pays au tourisme international, alors qu’il est considéré comme terre sainte. Pour le moment, ni El Azhar, ni les autorités religieuses de l’Arabie n’ont réagi négativement à ce projet. De plus, l’un des plus audacieux projets touristiques de MBS consiste à ouvrir le pays au tourisme religieux. En effet, la montagne sur laquelle Moïse avait reçu les 10 Commandements se trouve bien en Arabie Saoudite, pays de Madian à l’époque. Cette montagne s’appelle d’ailleurs aujourd’hui, Djebel Moussa.
Justement, cela a attiré l’attention de nombreux spécialistes religieux, d’exégètes et d’eschatologistes qui voient dans ce projet un « signe » de la fin des temps. Certains en effet, n’hésitent pas à le comparer avec une prophétie biblique qui se trouve dans le livre de l’Apocalypse de Saint Jean. Neom est ainsi comparée à la Nouvelle Babylone, qualifiée de Grande. Babylone la Grande se caractérise par son immensité, et ses moeurs dissolues. « Mère des impudiques et des abominations de la terre ». Et également, « une habitation des démons, un repère de tout esprit impure, un repère de tout oiseau impure et odieux ». Et les commentateurs d’avancer qu’il serait impossible de gérer une telle ville. Elle ne manquera pas d’attirer vers elle toutes sortes de pervers et de criminels.
Ce projet post pharaonique n’a pas encore livré tous ses secrets. Mais il annonce déjà un important changement dans les mentalités, les rapports de force entre les pays de la région, et attirera sans nul doute la convoitise des puissances de l’argent et de la géopolitique mondiale. C’est ainsi que MBS compte sauver son pays de la catastrophe annoncée par le dessèchement des puits de pétrole.
Nabil Z.
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