L’existence de la Tour de Babel, située en Babylonie dans l’actuelle Iraq a toujours été un sujet à polémique entre les défenseurs de son existence et ceux qui sont restés sceptiques, demandant à voir des preuves archéologiques de son existence passée. Mais voici qu’un nouvel élément vient d’être révélé, apportant une preuve de reconnaissance de son existence depuis les temps anciens.
Selon les traditions judéo-chrétiennes, tirées directement du texte biblique de la Genèse, Nimrod, le "roi-chasseur" régnant sur les descendants de Noé, a voulut construire à Babel (Babylone) une tour assez haute pour que son sommet atteigne le ciel, c'est-à-dire le trône de Dieu. Mais Dieu fit échec à cette entreprise en introduisant la "confusion" et la diversité des langues, alors qu’auparavant, toute l’humanité utilisait une seule et même langue.
Dans le récit de la Tour de Babel, la Bible met en scène des hommes qui essayent, non seulement de réaliser leur désir de gloire et de puissance, mais qui essayent lamentablement de se dépasser, pour se faire égal à Dieu : ils ne sont pourtant que des hommes, pas des dieux. Mais Dieu réagit en les "confondant" à travers leur moyen d'expression : la langue. En multipliant les langues, Dieu divise les hommes et annihile chez eux toute ambition de dépassement. Alors que l’Eternel avait commandé aux Hommes de se multiplier et de remplir la Terre en s’y dispersant, ces derniers ont préférer se réunir au même endroit et tenter d’occuper le Ciel.
Les chercheurs et théologiens ont de tout temps essayé de percer le mystère de la Tour de Babel, et surtout, de trouver des traces matérielles de son existence. La littérature mondiale s’est souvent inspiré de cet épisode biblique pour réaliser romans, films et pièces de théâtre pour exploiter ce mystère. Il existe également de nombreux tableaux représentant la Tour de Babel. C’est aussi ce qui a inspiré l’architecte du siège du Parlement Européen à Bruxelles, qui a essayé de reproduire l’image dessinée par un célèbre peintre, Pieter Brueghel au 16eme siècle.
Ancienne tablette
Une tablette ancienne datant du 6eme siècle avant Jésus-Christ fournit la première image de la tour de Babel et offre une «preuve très forte» que la célèbre tour a bien existé et que c'était un véritable bâtiment. C'est ce qu’à déclaré le Dr Andrew George, professeur de Babylonien à SOAS University of London. Son travail est présenté dans un nouvel épisode de "Secrets" sur le Smithsonian Channel. La tablette en question a été découverte à Babylone il y a plus de 100 ans. Mais comme elle appartenait à une collection privée, les linguistes n'ont pu l'étudier jusqu'à maintenant. Andrew George a eu accès à cette tablette et a pu interpréter le texte. Il a constaté que son récit sur la construction de la Tour est identique à l'histoire biblique. Mais le Dr George croit aussi que ce texte montre que c’est le souverain babylonien Nabuchodonosor II qui a construit la tour et c'est là que les érudits ne sont pas d'accord. Bodie Hodge, un chercheur travaillant avec le site « Answers in Genesis », a déclaré à Christian News Network qu'il acceptait que la tablette confirme la Tour biblique et accepte l’idée qu'elle remonte à 600 Avant jésus-Christ. Il pense que le Smithsonian Institute et le Dr George se trompent, cependant, en croyant que la tablette montre que Nabuchodonosor l'a construit. "La Tour de Babel a été construite bien avant Nabuchodonosor", a t-il dit, "cela aurait été construit environ 900 ans avant". Le relief qu’Andrew George a étudié dépeint une image similaire à celle d'une tour avec un texte qui se traduit comme suit : «tour du temple de la ville de Babylone». Il montre la figure d'un homme portant un chapeau conique et portant un personnel à côté du texte. George identifie l'homme comme étant Nabuchodonosor et interprète les inscriptions sur le spectacle de la tablette qu'il a eue entre les mains. Bodie Hodge croit que l'ancien roi peut avoir supervisé des réparations sur la tour, mais pas sa construction, puisqu’elle lui était antérieure. Langue universelle
Au-delà de la Tour elle-même, le récit biblique pose la question de la diversité des langues. On compte depuis le Moyen-Age plus de 1000 tentatives de construction d’une langue universelle. Cela va de la Lingua ignota, qui était une langue secrète de Saint Hildegarde de Bingen aux 11 eme et 12 eme siècles à la langue Klingon qu’a inventée le linguiste nord-américain Marc Okrand pour la série «Star Trek», sans oublier l’Espéranto du 20eme siècle. Plusieurs philosophes ont recherché une langue universelle propre à exprimer la pensée humaine. Descartes et le Père Mersenne en France, Godwin et Wilkins en Angleterre, puis le Tchèque Comenius et Leibniz, ont participé à cette recherche. C’est allé aussi loin que de rechercher une langue à fondement naturel, sans convention, que l'on comprendrait sans l'avoir apprise, comme l’a fait le Père Mersenne dans son Harmonie Universelle (1636). De son coté, Cyrano de Bergerac a mis en scène un personnage parlant encore la langue de Nature, langue matrice parfaite, parlée par le premier homme, exprimant le Vrai et permettant de communiquer avec les animaux.
Cette recherche s’exprime chez nous par une recherche de résurrection de notre langue ancestrale, censée nous réunir et nous donner de la force ; la difficulté que rencontrent les responsables de la restauration de la langue amazighe est de trouver un consensus entre les différentes régions de Tamazgha, pour établir un langage référence qui soit partagé et compris de tous, sans pour autant renier les particularité régionales, nées de l’immensité de son territoire et de l’évolution historique, avec les différentes influences extérieures. Il faudra évidement profiter de l’expérience des autres et du développement des sciences du langage pour ne pas imposer une langue unique, écrasant les parlers locaux et les langues originales.
D’un autre côté, la nécessité d’adopter des langues plus largement répandues, comme l’Anglais, l’Espagnol, l’Arabe et le français ne doit pas nous emmener à renier notre patrimoine linguistique déjà tellement malmené par les méandres de l’histoire. Il faudra juste arriver à replacer la langue Amazighe dans la place qui est réellement la sienne, sachant qu’elle est utilisée dans une douzaine de pays.
Nabil Z.
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