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Photo du rédacteurNabil Z.

Poursuite de la Répression Contre les Chrétiens d’Algérie

Après la fermeture de l’église d’Oran la semaine dernière, l’Etat vient d’ordonner la fin d’activités aux églises de Tizi-Ouzou.



Depuis bientôt une année, les autorités algériennes ne cessent de harceler les communautés chrétiennes d’Algérie. Depuis les convocations incessantes de feu le pasteur Saïd de Wassif, les autorités n’ont cessé de créer des problèmes aux chrétiens d’Algérie. Depuis la fin de l’année dernière, plusieurs églises ont dû fermer suite aux injonctions des autorités.


Au niveau local, les wilayas ont constitué des commissions mixtes composées de plus d’une quinzaine de personnes représentant différentes directions (Affaires religieuses, Protection civile, Police, Gendarmerie, …) pour aller inspecter les lieux de culte chrétiens. Ces derniers se situent en majorité dans des garages ou maisons particulières, vu qu’elles n’ont pas les moyens de construire de vrais lieux de cultes, et n’ayant pas obtenu les autorisations nécessaires pour engager des travaux adéquats.


Depuis plusieurs années, plusieurs responsables d’églises se sont présentés aux différentes wilayas pour déposer des dossiers d’agrément. Mais sans suite. Les responsables administratifs ont même refusé de délivrer le récépissé de dépôt, pourtant exigé par la loi, pour permettre aux communautés de procéder aux aménagements nécessaires pour rendre leurs lieux de culte conforme à la réglementation.


Cette fois-ci, les autorités ont décidé de sévir, en ordonnant purement et simplement aux églises de fermer, sans leur donner, ni le temps, ni les moyens de se conforme à la réglementation qui est devenue répressive depuis 2006, date à laquelle a été promulguée une loi concernant les cultes autres que musulmans.


Selon nos sources, la semaine dernière à Oran, la police aurait investit le local servant aux réunions de prière pour obliger les responsables à le fermer. On ignore s’il a été mis sous scellés. Le 21 février, c'est-à-dire la semaine dernière, les responsables des églises de Tizi-Ouzou se sont vu remettre des injonctions de fermeture par les autorités de wilaya.

Une réunion a été tenue ces derniers jours à Alger, ou plusieurs pasteurs ont raconté comment ils se sont présentés à différentes wilayas pour demander un agrément conformément à la réglementation. Ils ont tous raconté que les autorités ont refusé de leur remettre un récépissé de dépôt, les privant ainsi de leurs droits.


La réglementation est pourtant claire. Mais les responsables administratifs sont accusés d’obéir aux injonctions plutôt qu’à la loi. Car les partis politiques et diverses associations, il n’y a pas si longtemps avaient souffert du même problème. C'est-à-dire que l’administration leur avait refusé le fameux récépissé. Or, ce document prouve qu’il y a volonté part du demandeur de régularise sa situation, et lui permet, en attendant la réponse finale de l’administration qui doit intervenir dans les soixante jours, d’activer dans la légalité.

Les autorités semblent montrer une certaine incohérence dans cette affaire. S’il y a une volonté de régularise la situation, la répression n’est pas la meilleure démarche à suivre. Il semblerait qu’il n’y ait eu aucune réunion officielle entre le ministère de l’Intérieur et les responsables religieux chrétiens. Veut-on vraiment mettre les choses au clair, ou bien essaie-t-on de museler le bœuf pour ne pas fouler le grain ?


A ce stade, il ne nous a pas été possible de contacter les responsables de ce dossier pour essayer d’y voir plus clair. Mais il n’y a pas de doute, les ministères de l’Intérieur et des Affaires religieuses se doivent d’apporte une clarification, et adopter une attitude constructrice et de ne pas se laisser aller à la répression, comme ce fut le cas durant les années quatre-vingt contre les démocrates.


Après les Ahmadis (pourtant musulmans), c’est autour des chrétiens de subir le courroux de l’Etat, alors qu’aucune activité délictueuse n’a pu être décelée chez eux. C’est donc la répression contre tout ce qui est différent, tout ce qui n’est pas conforme à la vision des dirigeants qui est exercé. L’hégémonie même dans la pensée est une tentation à laquelle il faut résister et qu’il faut repousser. La diversité même dans le domaine religieux est une protection contre les abus et les extrêmes.


En attendant, les responsables religieux se demandent à quoi il faudra s’attendre à l’avenir, vu qu’aucune démarche positive n’a été entreprise dans leur direction. Même les associations et partis démocrates semblent indifférents à cette situation. Tant que c’est la maison de mon voisin qui brûle, je n’ai pas besoin de bouger. C’est un adage connu, et ne pas retenir les leçons du passé peut causer de graves ennuis.


Nabil Z.

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