Monique, Monica était une femme chrétienne Amazighe qui a donné naissance au plus grand philosophe et théologien que le monde ait jamais connu après Saint Paul dans la Bible.
Elle est née à Taghast (actuelle Souk Ahras en Algérie) en 331 et y a vécu le plus clair de son temps, avant de mourir à Ostie, en Italie. Dans son célèbre livre « Confessions », et dans d'autres aussi, comme Dialogues, Augustin nous renseigne sur sa mère qu'il reconnaît à l'origine de sa conversion, même si celui qui l'y a poussé fut Ambroise en définitive, l'évêque de Milan. Sainte Monique, dont le nom berbère était Mona a été reconnue par l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe, qui lui accordent une place importante dans la liste des personnes déclarées « bienheureuses ».
Monique a épousé Patricius, un fonctionnaire païen, lui aussi berbère, mais qui ne s'est convertit que très tard. Elle même fut élevée dans la tradition chrétienne. Elle eut son premier fils, Augustin, de son vrai nom Awraegh, à l'âge de vingt-trois ans. Elle avait une foi fervente et a de tout temps prié pour la conversion de son fils aîné, et des autres enfants qu'elle a eu par la suite. Elle lui apprendra sa langue berbère et ferra en sorte qu'il apprenne aussi le latin, par ses nourrices, même si elle même ne jouissait pas d'une grande éducation. Son mari fera aussi le nécessaire pour pouvoir payer à leur fils les études dont il rêvait à Carthage. .
Tensions familiales
Il y eut des moments de tension entre Monique et son fils Augustin. A Taghaste, le futur évêque d'Hippone, pas encore converti au christianisme, fera la connaissance d'une jeune femme avec qui il vivra en concubinage pendant quatorze ans et avec qui il aura son unique fils, Adéodat. Monique n'appréciait guère cette relation, et elle n'eut de cesse d'encourager son fils à y mettre un terme. Augustin lui, reprochait à sa mère de l'avoir empêché de se faire baptiser plus jeune, et d'avoir tout fait pour le pousser à faire de hautes études. Mais ce reproche s'est vite dissipé au vu du bonheur qu'avait trouvé le jeune Awregh dans l'étude de la philosophie et de la rhétorique. Mais ce n'est pas tout. Monique fut à la fois inquiète et en colère contre son fils, lorsqu'il devint manichéen. Pour elle, le manichéisme était une sorte d'apostasie, de sorte qu'elle refusait de recevoir son fils lorsqu'il revenait de Carthage en vacances. La pauvre Mona ne cessait de prier pour son fils, morte d'inquiétude qu'elle était pour lui. Puis un jour, elle fit un rêve ou quelqu'un lui demandait de bannir la crainte de son cœur et de faire confiance à Dieu, quant à l'avenir de son fils. Elle en parla à un évêque qui lui fit une réponse restée historique : "Tu as tellement prié et pleuré pour lui qu'il est devenu impossible que périsse le fils de tant de larmes".
Vie italienne
Quelque temps plus tard, Augustin quitta Carthage pour Rome, promis à un radieux avenir dans l'administration impériale. Mona le suivit et demeura avec lui à Milan. C'est là qu'Augustin fera son expérience spirituelle et se convertira, acceptant Jésus-Christ désormais, comme son seigneur et sauveur. Monique était folle de joie, quand son fils demanda le baptême.
Après cette expérience, Augustin décida de rentrer en Afrique pour se consacrer à l'étude de la philosophie et de la théologie, sans savoir qu'un autre avenir, une autre vie l'y attendaient. Il fut alors accompagné par sa mère. Mais sur le chemin, celle-ci tomba malade et mourut quelques jours plus tard, à l'âge de cinquante-six ans.
Monique la Sainte
Monique fut déclarée Sainte non seulement à cause de sa vie chrétienne qu'elle voulait exemplaire et de sa piété, mais surtout, à cause du travail qu'elle a fait auprès de son fils pour en faire ce géant de la foi qu'il est devenu par la suite. Sans Monique, point d'Augustin.
Sainte Monique a profondément marqué le géant Augustin et ce, malgré la modestie de son éducation. Elle a imprégné en lui tout ce qu'il est devenu au point ou il était impossible pour lui de ne pas parler d'elle dans son principal livre, les confessions, et dans d'autres encore, comme Dialogues. On retrouve sa trace et son influence dans toute l'ouvre du philosophe qui a continué à la porter dans son cœur toute sa vie et à lui rendre hommage. Par son abnégation et sa persévérance, cette mère amazighe, à l'exemple de toutes les autres, a contribué à fournir à l'humanité son plus grand penseur et celui qui a bâti par sa pensée et son esprit, l'essentiel de tout ce qui a fait que l'occident devienne ce qu'il est aujourd'hui. Toute la pensée occidentale est le fruit, le résultat de lapensée philosophique et spirituelle du fils de Mona tamazight. Qu'elle soit ainsi reconnue et honorée par le titre de Sainte, n'est donc que justice méritée. Il existe aujourd'hui plein d'églises, de basiliques, de couvents et d'ordres religieux portant le nom de Sainte Monique dans le monde. Il existe aussi des villes et des cités portant ce nom, à l'exemple de Santa Monica en Californie, près de Los Angeles. A quand un monument à la gloire de cette grande dame dans son propre pays ?
Nabil Z.
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