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Photo du rédacteurNabil Z.

Sainte Restitude d’Afrique.

Le martyrologe africain est riche en histoires émouvantes. Surtout quand elles rapportent la vie de femmes d’exception qui ont marqué des régions et des époques.


Restitude était une femme de la classe moyenne. Née près de Bizerte dans l’actuelle Tunisie, elle a suivi les cours qui étaient donnés à l’école de Saint Cyprien, Évêque de Carthage mort décapité en 258. C’était une période ou la persécution des chrétiens battait son plein. De plus, quelques années plus tard, l’empereur romain Dioclétien avait décidé en 303 d’interdire la pratique de la religion chrétienne qui ne reconnaissait pas la divinité de l’Empereur et qui refusait de lui rendre un culte.

Restitude a été arrêtée en l’an 304 avec treize autres femmes croyantes et trente-quatre hommes, tous coupables de croire en Jésus-Christ. Non seulement on leur reprochait leur foi, mais en plus, on inventait de nombreux délits pour justifier leur arrestation. Enchaînés, ils étaient présentés devant le Proconsul Anulinus à Carthage. Le 12 février 304, après avoir constaté que les accusés refusaient de renier leur foi, ils sont torturés et condamnés à mort. Mais, un peu comme Ponce Pilate face à Jésus, Anulinus a été troublé par le témoignage de Restitude. Alors que ses camarades ont été décapités, rendant célèbre l’épisode des Martyres d’Abitène, le Proconsul décide de donner une autre mort à Restitude ainsi que cinq de ses compagnons : Dominicius, Severin, Pargoire, Parthée et Parthénopée. Il ordonne à ses soldats de les mettre sur une barque et de les brûler en mer. Arrivés au large, la légende raconte que, non seulement le feu a refusé de prendre dans la barque de la Sainte Femme et de ses compagnons, mais en plus, une flemme a sauté dans celle des soldats qui moururent noyés en sautant de leur barque pour ne pas y être brûlés.

Le vent et le courant marin amènent la barque de Restitude très loin vers le nord. Plus précisément, à Calvi en Corse. Les rescapés sont bien accueillis par les habitants qui leur ont accordé le refuge et ont pris soin d’eux, surtout après qu’ils aient raconté leur histoire.

Malheureusement, quelques semaines plus tard, le Gouverneur Romain Pyrrhus est arrivé en inspection dans la région. Découvrant les étrangers réfugiés à la Villa Calenzana, il les fit arrêter et les présenta devant le préfet à qui ils affirmèrent leur foi chrétienne. Sur quoi il les fit décapiter sur la place du port de Calvi, le 21 mai 304.

Plus d’un siècle après, l’évêque Gaudiose de Carthage, ayant été expulsé par les Vandales vers Naples, à récupéré les restes des martyres pour les enterrer sur la colline de Capodimonte ou il a bâti un monastère, vivant selon la règle de Saint Augustin. Il a ainsi été le premier à instaurer cette règle en Italie qui ne la connaissait pas encore. Gaudiose a fait partie du bateau dans lequel plusieurs évêques tunisiens ont été expulsés par les Vandales pour refus d’abdiquer devant la doctrine arienne. Parmi eux, il y avait l’évêque de Carthage, Quodvultdeus, Ce Que Dieu Veut.

Le martyrologe africain comporte beaucoup de noms de femmes, dont les célèbres Perpétua et Félicité, ainsi que Sainte Crispine, Sainte Salsa, et tant d’autres dont nous parlons au fur et à mesure de nos découvertes, sur ce blog.

Nabil Z.

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