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Photo du rédacteurNabil Z.

Sans les Amazighs, Christophe Colomb n’Aurait Jamais Découvert l’Amérique

Dernière mise à jour : 14 juil. 2020

La fin du quinzième siècle a été une période particulièrement importante dans l’histoire de l’humanité. Elle a vu d’importants changements en géopolitique, notamment par la récupération de l’Espagne par les rois catholiques, l’expulsion des juifs et des musulmans de la péninsule ibérique, et la découverte de l’Amérique. Mais en arrière-plan, les berbères ont joué des rôles décisifs.



En 1482, Boabdil monte sur le trône du royaume maure de Grenade. Ce malchanceux va devenir le dernier souverain musulman d’Espagne, puisque son règne prend fin dix années plus tard, mettant ainsi un terme à plusieurs siècles de règne musulman en Espagne. L’historien El Maqqari de Tlemcen a raconté dans un de ses livres la chute de Grenade. Dans leur offensive, les rois catholiques avaient depuis plusieurs années commencé à récupérer les terres ibériques, réduisant ainsi l’influence maure sur la péninsule. Avec la défaite de Boabdil, Ferdinand le Catholique et Isabelle de Castille ordonnent à tous les maures, musulmans et juifs confondus, de se convertir au catholicisme ou de quitter le pays. La persécution fut grande, et nombre de résistants y ont laissé la vie. Mais, à part ceux qui ont choisi de rester et de se convertir, beaucoup ont préféré partir pour l’Afrique du Nord. C’est ainsi que Tamazgha fut rapidement submergée par des dizaines de milliers de nouveaux venus. Malgré les contraintes du début, cela a permis à l’Afrique du nord de relancer son commerce et de renouer avec les arts et les techniques, dont les nouveaux arrivants étaient férus. C’est après le départ de ces populations que la fin de la guerre a été promulguée.


Ordre de Mission

L’Espagne à cette époque, avait un grand concurrent sur la scène internationale. Il s’agissait du Portugal. La concurrence entre eux sur les mers du globe était féroce. Ferdinand et Isabelle vont alors faire appel à un Amiral Génois, ignorant qu’il était de mère juive, pour lui confier une mission exceptionnelle : la découverte d’une nouvelle route maritime pour rejoindre les indes plus rapidement, en doublant les navires portugais qui sillonnaient les mers et les océans. On ne savait pas encore au quinzième siècle que la terre était ronde. Alors, on tentera le tout pour le tout, en essayant un nouveau chemin : l’ouest de l’Océan Atlantique. Christophe Colomb racontera lui-même son aventure dans son journal de bord. « En cette année 1492, après que Vos Altesses eurent mis fin à la guerre contre les Maures en la très grande cité de Grenade, elles pensèrent, comme ennemis de la secte de Mahomet, m’envoyer aux Indes. Elles m’ordonnèrent d’emprunter la route de l’Ouest, m’anoblirent et décidèrent que je serai grand amiral de la flotte océane et vice-roi des terres découvertes et à découvrir». Mais pour cela, il fallait que le navigateur trouve des vaisseaux et un équipage fiable. Malheureusement, malgré les lettres de recommandation des souverains d’Espagne, personne ne croyait en cette expédition. De plus, la municipalité en charge de l’accompagner dans la préparation du voyage ne disposait que de rafiots de mauvaise qualité. Le projet n’était pas loin de capoter, quand un marin berbère vint voir le Grand Amiral. Il était d’une famille de riches armateurs et disposait de tous les moyens nécessaires : navires et équipages. Ainsi, Martin Alonzo Pinzon proposa une association à Christophe Colomb qui l’accepta. Alonzo mit à la disposition de l’expédition deux caravelles commandées par lui-même et son frère Vincente Yanez, et convainquit un autre armateur, Juan de la Cosa, de le rejoindre dans cette aventure, en mettant à leur disposition un autre navire, plus grand et déjà équipé, le célèbre Santa Maria. Une fois les marins recrutés et les cales remplies de nourriture, de quoi tenir une année, l’expédition pris le départ le 3 Août 1492.


Première escale, les Iles Canaries

La direction de l’expédition était claire depuis le début, et les navires mirent le cap vers l’Ouest. Direction, les Iles Canaries, pour essayer de capter les vents favorables, permettant aux voiles des navires de donner le meilleur d’elles-mêmes et d’accélérer le voyage. Malheureusement, après trois jours de navigation, le gouvernail de l’un des navires se détacha, ralentissant l’expédition et l’obligeant même à s’arrêter pour réparer l’avarie. Petit à petit, les trois navires parvinrent à gagner les Canaries et firent escale, le temps de procéder aux réparations nécessaires. On en profita également pour changer les voiles et en adopter d’autres plus rapides. Ils s’arrêtèrent donc à l’Ile de la Gomera gouvernée par d’autres berbères, les Gomeros. C’est la cousine des Pinzon, Dona Beatriz de Boabdila qui les accueillera et prendra soin d’eux le temps de se remettre en état de poursuivre leur expédition. Dona Beatriz de Boabdila était également berbère. Les Iles Canaries étaient –et le sont toujours- habitées par une population amazighe appelée les Guanches. Iguanchiyen sont une branche amazighe, partie après la découverte de cet archipel par Juba II, roi de Maurétanie au première siècle. Les Canaris vont alors jouer un important rôle, en devenant une escale obligée pour tous ceux qui se rendaient en Amérique. C’est ce qui assurera sa prospérité pendant de nombreux siècles, avant que d’autres routes soient tracées par les navigateurs de tous bords.


Découverte de l’Amérique

Ce n’est qu’un mois plus tard, le six Septembre que l’équipage commandé par Christophe Colomb pris le large en direction de l’inconnu. Durant la traversée, Martin Pinzon se dispute souvent avec Christophe Colomb, et l’oblige même à changer de Cap. Martin, en navigateur expérimenté refusait de suivre les orientations du génois pour des raisons évidentes. Quelques années auparavant, se rendant dans l’archipel des Açores avec son frère, Martin Pinzon et son équipage furent déroutés par une tempête qui dura plusieurs jours avant de se retrouver sur les plages de l’Actuel Brésil, au Cap San Rogue. Mais à l’époque, il ne pensait qu’à rentrer au pays, sans se rendre compte qu’il avait mis les pieds dans un monde encore inconnu. Quelque part, c’était pour prendre une revanche qu’il avait décidé de se joindre à l’expédition de Christophe Colomb. Traversant l’Océan Atlantique, ils mirent cinq semaines pour découvrir les côtes du nouveau monde, en se retrouvant sur l’Ile de San Salvador au Bahamas, le 12 Octobre 1492. Christophe Colomb et son équipage ont cru au début qu’il s’agissait bien de l’Inde. C’est pour cela qu’ils ont appelé ses habitants des indiens. Ils n’étaient même pas encore conscients qu’ils venaient de découvrir un nouveau continent, et que cela allait devenir le coup d’envoi d’une nouvelle ère dans l’histoire humaine. Chaque année à cette date, le monde célèbre la découverte de l’Amérique, sans faire mention de l’amazighité de son équipage, et du rôle qu’ont joué des berbères dans cette expédition miraculeuse. Se décidera-t-on un jour à corriger l’histoire ?

Sans l’apport de ces armateurs amazighs, Christophe Colomb n’aurait jamais réussi son expédition. Les souverains espagnols lui avaient confié une mission impossible. Mais la ténacité de l’Amiral lui permit de rencontrer les hommes qu’il fallait pour arriver au bout de ce rêve qui paraissait impossible à tous, mais pas aux frères Pinzon, ces berbères maures qui ont choisi de rester en terre d’Espagne. Bien sûr, la Notoriété de l’Amiral Colomb fut tellement grande qu’elle a failli effacer le nom des Pinzon de l’Histoire. D’ailleurs, la plupart des historiens n’en parlent même pas. Pourtant, fidèles à leur nature, les amazighs ne reculent jamais quand il s’agit de faire du bien à l’humanité.


Petit à petit, au travers de ces histoires insolites, on découvre que depuis toujours, rien n’aurait pu se faire dans le développement de l’humanité, sans l’intervention décisive des amazighs. Qu’ils le fassent sciemment ou malgré eux, ils sont présents comme supports aux grandes découvertes et inventions.


Les Frères Pinzon

Alors que Martin consomma son désaccord avec Colomb, il décida de rentrer seul au pays, et accosta le premier sur les côtes portugaises. Il continuera à naviguer et à devenir de plus en plus célèbre. D’ailleurs, il sera inhumé au Panthéon des Marins Illustres à San Fernando à Cadix.


Quant à son frère Vincente Yanez, il continuera ses expéditions vers l’Amérique avec les moyens de la famille, puisqu’il dirigera de nombreuses expéditions. C’est lui qui a découvert l’Amazon qu’il remontera sur une cinquantaine de kilomètres. Il fera aussi de nombreuses autres découvertes, y compris en astronomie. Il sera décoré de la médaille de Chevalier à l’Halambra de Grenade, avant d’être nommé Gouverneur de Porto Rico.

L’Espagne sera grandement reconnaissance à la famille Pinzon, puisqu’elle honorera ses navigateurs de plusieurs manières, notamment en leur érigeant une statue à Palos de la Frontera.


Nabil Z.


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