En cette saison, alors que l’Afrique du Nord se cherche encore, entre Tamazgha et Tamazight, nombreux sont ceux qui se posent des questions sur l’origine de leur peuple, ne sachant d’où ils viennent ni ou ils vont.
Nombreux pourtant sont ceux qui ont émis des hypothèses sur l’origine des berbères, d’Ibn Khaldoun à Gabriel Camps. Certains la situent en Europe, les autres au Yemen, et d’autres encore au pays de Canaan. Voici un nouveau livre inattendu, qui apporte un autre point de vue et qui se base sur une source documentaire surprenante : la Bible.
Yennayer est célébrée en grandes pompes au Pays de Massinissa, commémorant l’accession au trône d’Egypte par un berbère, un certain Chachnaq. Or, Chachnaq a été cité sept fois dans la Bible.
Sur son chemin vers le Calvaire, un certain Simon de Cyrène, un berbère, a aidé Jésus à prendre sa croix. Le pays des antiques Libyens est ainsi maintes fois cité dans les Ecritures juives et chrétiennes, et pourtant, personne ne semble s’y intéresser.
Recenser tous les textes bibliques qui mentionnent directement ou indirectement les berbères a pris cinq années de recherche, dont deux années à temps plein. La méconnaissance des langues bibliques - l’hébreu et le grec - n’ont pas empêché l’auteur de plonger dans les saintes écritures, utilisant de nombreuses traductions dans plusieurs langues, dont celle du berbère de Ain Temouchent André Chouraqui, pour déchiffrer et comprendre le texte. Des dictionnaires et des concordances ont également été nécessaires pour pouvoir s’y retrouver. A cela s’est ajouté la difficulté du décodage du texte, car très riche en symboles, paraboles et allusions de toutes sortes, propres aux langues méditerranéennes. Il aura fallu donc mettre en place une méthodologie spécifique, comme le fit Saint Augustin en son temps, pour arriver à trouver les clés adéquates de lecture, pour accéder au sens profond, et souvent caché sur la personnalité des berbères telle que vue et décrite par les prophètes et les apôtres bibliques.
Depuis le livre de la Genèse à celui de l’Apocalypse, ces textes ont été parcourus à la recherche de toute trace des berbères dans les textes bibliques. Il y en a plus d’une vingtaine. Ainsi, l’auteur est remonté jusqu’à lagenèse de l’humanité, à la recherche du premier des berbères, l’ancêtre des peuples d’Afrique du Nord, le Père des Amazighs. Et la découverte est surprenante, puisqu’il a suffit ensuite de descendre depuis Noé pour retrouver la trace de ceux qui ont été les premiers à traverser le Nil pour s’établir dans le pays appelé Hespérides, le Couchant par les grecs – d’où le nom de Maghreb -
On retrouve ainsi la trace des berbères aux côtés de Moïse en Egypte, traversant avec lui le désert du Sinaï, après qu’Hérodote signale la présence de seize tribus en Libye, c’est à dire dans toute l’Afrique du Nord. Après Moïse, il y aura de grands personnages avec ses successeurs qui ont été cités dans les livres des prophètes, depuis Josué jusqu’à ceux du Nouveau testament.
Il est curieux de découvrir que les premiers à avoir été appelés chrétiens dans la Bible, sans que personne n’y prenne gare, sont des berbères. Et le premier évangile a également été rédigé par un fils de Tamazgha. Ce n’est donc pas surprenant que ce fut un berbère qui ait inventé le roman, et un autre berbère qui fut à l’origine de l’autobiographie.
La place des femmes berbères est surprenant dans les textes de l’Ancien et du Nouveau testament. Pussions nous en être digne. Car aussi bien les prophètes que les Apôtres montrent une incroyable considération accordée à nos mères, montrant leur importance et leur grandeur. Trois femmes sont citées dans ces textes, et leur rôle est des plus honorables.
A la fin de l’ouvrage, de surprenantes déclarations d’historiens nous sont rapportés, montrant que la civilisation occidentale dite « chrétienne » doit tout aux berbères. Certains vont même jusqu’à exhorter les nord-africains à réclamer leur héritage spirituel qui a été monopolisé par l’Europe et l’Occident.
« Les Berbères dans la Bible » est ainsi une véritable révélation, puisque c’est la première fois que l’histoire des berbère est extraite des sources bibliques. L’auteur propose donc le Saint Livre comme source documentaire qui mérite d’être étudiée et exploitée. Tout au long de son ouvrage, des parallèles avec l’histoire séculière sont faits pour vérifier la véracité des déclarations bibliques. Comment le judaïsme s’est installé en Afrique du Nord, et qui en ont été les promoteurs ? Comment l’Afrique du Nord s’est-elle christianisée, et quelle en ont été les conséquences ? Qui sont les principaux personnages berbères qui ont développé le christianismes ? Pourquoi est-ce que le plus grand théologien et philosophe chrétien est berbère ? Puisque aujourd’hui encore, Saint Augustin reste le plus grand des Pères de l’Église. C’est un pape amazigh qui a latinisé l’Église catholique, et c’est toujours un pape berbère qui a institué la Saint Valentin, chère à tous les amoureux de la planète.
Au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture de ce livre, on voit ainsi se dessiner la personnalité des berbères et leur rôle assigné dans l’histoire. En fait, leur véritable place dans le concert des nations, au-delà de toute prétention politique ou conjoncturelle, la raison éternelle de leur existence.
Ce livre rapporte également les prophéties bibliques non encore accomplies concernant le peuple berbère, puisqu’elles concernent les Temps de la Fin. Depuis les origines jusqu’aux temps encore à venir, les prophètes de l’Ancien Testament annoncent le futur du peuple berbère. Il n’y a pas que son histoire dans le texte biblique, il y a aussi son avenir. Nous découvrons ainsi les prophéties bibliques concernant l’Afrique du Nord, son rôle qui reste à jouer dans la fin des temps, parfois même en rapport avec les guerres d’Armageddon et de Gog et Magog.
Dans sa préface, Lucien Oulahbib, docteur en sociologie et sciences politiques écrit : " Ce livre est unique, non seulement par sa capacité synthétique de rassembler tout ce qu'il faut savoir sur les "Berbères", mais surtout par son originalité à retrouver les origines jusqu'au firmament du monde humain, Noé et sa descendance, au cœur de la Bible, dans le volcan des premiers temps, ce qui nous enveloppe d'un halo encore plus salvateur, protecteur, sur l'origine et la destinée de ces "Hommes Libres" appelés "Berbères"...Il faut certainement le lire parce qu'il nous réchauffe le cœur et enrichit l'esprit, certes lorsque l'on est berbère, et aussi lorsque l'on ne l'est pas (ce qui est excusable) ; le lecteur ne peut être que séduit par une érudition hors pair qui plonge ses racines au début du monde pour remonter patiemment jusqu'à aujourd'hui : un voyage fantastique."
« Les Berbères dans la Bible » editions Tatamis, 2018, 250 pages.
Aureg D.B
Comments