Tout le monde connait Edward Snowden, cet informaticien américain recherché par le FBI pour avoir dénoncé les dérives de la NSA dans la surveillance globale des communications aux Etats-Unis et dans le monde.
L’ancien génie de la NSA est aujourd’hui réfugié à Moscou et dit vivre normalement, en ayant assuré lui-même sa propre sécurité. Expert en informatique, il a développé le système de surveillance que la National Security Agency, la NSA, utilise pour surveiller les communications informatiques et téléphoniques de pratiquement toute la planète. A l’origine, cette application avait été développée pour la surveillance des criminels et des réseaux d’espionnage qui menaçaient la sécurité des Etats-Unis. Mais très vite, Snowden s’est rendu compte que les responsables de la NSA l’avaient détournée pour se mettre à surveiller tous les américains, en violation des lois américaines. Mais ne pouvant rien faire pour les arrêter, il décide de rendre publique l’information, en révélant des détails ordinairement classés secret défense. Il a quitté le pays, et après une course poursuite avec le FBI, il a fini par se rendre à Moscou pour s‘y refugier. Aujourd’hui, le 17 Septembre, il sort un livre intitulé « Mémoires Vives », une sorte d’autobiographie ou il raconte sa cavale et livre des informations de première importance pour le grand public.
Dans ce livre, le Lanceur d’Alerte qu’est Edward Snowden raconte comment, à l’âge de vingt-deux ans, il a été recruté par la NSA dont les responsables avaient été impressionné par ses talents d’informaticien. Il prend par alors à une aventure historique, puisque, l’Agence a décidé de passer de la surveillance ciblée à un autre type d’espionnage, la surveillance de masse.
En faisant ces révélations, Snowden était conscient des risques qu’il prenait. Notamment celui d’être considéré comme traitre à son propre pays. Mais il réplique : "J’adore mon pays", et je crois au service public. Ma famille, toute la lignée dont je suis issu depuis des siècles, est composée d’hommes et de femmes qui ont consacré leur vie aux États-Unis et à ses citoyens."
Son histoire avec l’informatique commence très jeune, quand Il découvre les premiers ordinateurs. Il se rend très vite compte, à l’âge de sept ans, qu’on pouvait faire autre chose avec ces machines que simplement jouer. Il s’entraine à la maison en déréglant toutes les horloges électroniques pour retarder l’heure d’aller au lit.
Un peu plus tard, l’adolescent Edward s’ennuie au Lycée. Il développe alors un système qui lui permet de travailler à minima pour pouvoir se consacrer sa passion : Internet et le monde des ordinateurs. A cette époque aux Etats-Unis, "On était libre d’imaginer quelque chose d’inédit, de tout recommencer à zéro. On encourageait l’expérimentation et l’originalité de l’expression, tout comme on insistait sur le rôle prééminent de la créativité chez l’individu".
Le réveil du 11 Septembre :
Les attaques du 11 Septembre 2001 réveille en Edward Snowden le désire de servir son pays. Il s’engage dans les Forces Spéciales, mais très vite, il déchante. Ce qui le pousse à revenir à son premier amour : l’Informatique. Il trouve du travail dans une société privée qui sous-traite pour le compte des services de renseignements le travail informatique. Ce fut pour lui la révélation. Cet emploi lui a permis d’accéder aux secrets les mieux gardés aux Etats-Unis. Il raconte : "Quand on est ingénieur système, on est en bas de l’échelle, on n’a pas de pouvoir de décision, mais en un clic on peut tout savoir de la vie de son employeur." Ses talents en informatique vont lui ouvrir une porte sur l’international. Il va voyager, travailler parfois en immersion, sous une fausse identité et découvrir des secrets que la NSA aurait aimé garder pour elle toute seule. AGenève, au Japon et à Hawaii ce qu’il découvre le met dans un profond trouble : La NSA a organisé une cybersurveillance de masse, à l’insu des citoyens et sans aucun contrôle gouvernemental ou public. À tout instant la NSA a la possibilité de savoir ce que monsieur tout le monde fait, ce qu’il écrit, les gens qu’il voit, ou écouter ses conversations. Pour Snowden, c’est une violation flagrante de la Constitution américaine.
Ce n’est pas facile de comprendre tous les mécanismes utilisés dans cet espionnage de masse. "Imaginez-vous assis devant un ordinateur alors que vous êtes sur le point de vous rendre sur un site web. Vous ouvrez votre navigateur, tapez une URL, et appuyez sur la touche 'Entrée '. L’URL est une requête, et cette requête est envoyée vers son serveur de destination. Mais quelque part au cours de son voyage, avant que la requête ne parvienne à son serveur, elle devra passer à travers TURBULENCE, l’une des armes les plus puissantes de la NSA." Ainsi, tout ce que monsieur tout le monde fait sur son ordinateur est enregistré par la NSA à son insu.
La fuite vers Hong Kong
En 2013, comme dans un roman d’espionnage, Edward Snowden fait des copies de tous les documents pouvant lui servir de preuve avant de faire éclater l’affaire au niveau mondial. Pour les faire sortir de la NSA, il devra déjouer tous les systèmes de sécurité. Comme il était hors de question de passer les contrôles de sécurité blindés avec un téléphone, une clé USB ou un disque mémoire (tous interdits), l’informaticien a simplement utilisé des minicartes SD (Secure Digital) comme celles employées dans les appareils photo.
« Les cartes SD ont la taille de l’ongle de votre petit doigt et sont éminemment dissimulables, écrit-il. On peut par exemple en fixer une à l’intérieur d’un cube Rubik avant de le remettre en place et personne ne verra rien. Il m’est aussi arrivé de dissimuler une carte dans l’une de mes chaussettes et, lors de mon pic de paranoïa, dans ma joue, afin de pouvoir l’avaler si nécessaire. À la fin, quand j’ai eu suffisamment confiance dans mes méthodes de cryptage, je me suis contenté de garder la carte au fond de ma poche. »
Il fuit à Hong Kong et contacte un certain nombre de journalistes qu’il a choisis pour leur indépendance d’esprit, ayant pris la précaution de vérifier qu’ils ne collaboraient avec aucun servie d’espionnage. Il leur donner rendez-vous à Hong-Kong, après avoir crypté ses communications pour ne pas être détecté par le système de surveillance qu’il avait lui-même contribué à mettre en place. Il révèle alors les pratiques de la NSA en rendant public des milliers de documents secrets.
Alors que le scandale éclate, les autorités de Hong Kong le prient de s’en aller. Mais il sait que désormais, il est sous surveillance de la NSA et du FBI et engage un groupe d’avocats aidés par des militants ravis de ses révélations. Il s’en va en Équateur, sachant que ce pays n’a signé aucune convention d’extradition avec les États-Unis, en passant par Moscou puis Caracas, de façon à ne pas survoler un pays de l’OTAN. A Moscou, il apprend que le gouvernement américain a annulé son passeport. "Je n’en revenais pas : mon propre gouvernement m’avait coincé en Russie". Son affaire devient alors mondiale, et même James Bond n’aurait pas imaginé une telle issue.
Pourtant, dès 2003, un lanceur d'alerte chez AT&T avait signalé le fait que la NSA avait développé un système de surveillance du net. L'Electronic Frontier Foundation (EFF) avait également accusé l'administration Bush Junior d’espionner le public. En France également, la Quadrature du Net avait aussi essayé de sensibiliser l'opinion publique aux risques d'un “Internet centralisé” contrôlé par les grandes entreprises américaines. Il aura fallu attendre l’année 2009 quand Snowden fut affecté à Tokyo pour qu'il commence à comprendre l'ampleur du problème. Quand il décide de réagir, il était en poste à Hawaï ou il travaillait comme Administrateur Système, un poste qui lui donne accès à des milliers de documents classés « sensibles ».
Aujourd’hui, Edward Snowden dénonce l’emprise mondiale des société américaines d’informatique : Google, Microsoft, Facebook, Amazon, et tant d’autres. Même les smartphones sont surveillés, et on sait tout de tout le monde. Rien ne se fait plus en secrets pour les milliards d’utilisateurs de téléphones et d’Internet. Mêmes les hommes politiques, les journalistes et chefs d’États sont surveillés, et la moindre de leur communication est enregistrée et stockée pour une éventuelle utilisation ultérieure. Et ces entreprises utilisent des algorithmes de plus en plus sophistiqués, maitrisant de plus en plus les langues et les dialectes. Les systèmes dits « Intelligents », les Smart Systems, comme ceux installés sur les nouveaux téléviseurs, les réfrigérateurs et toutes sortes d’appareils ménagers, visent à s’introduire jusque dans les foyers et connaître l’intimité des familles et des individus. Tout cela s’inscrit dans un vaste programme mondial, dont l’objectif et de dominer la planète par le contrôle de sa population.
Il n’y a aucun doute que ce livre sera un grand succès dans le monde. Les conseillers médias de son éditeur ont fait en sorte que sa sortie soit mondiale pour que le message porte, et que toute tentative d’empêcher sa sortie soit mise en échec. Ce livre sortira dans le monde entier, aujourd’hui, le 17 Septembre. Dans le monde entier disent-ils ? Même en Algérie ?
Nabil Z.
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