Après Boualem Sansal, c’est au tour de Yasmina Khadra d’annoncer sa participation à la rentrée littéraire française avec un nouveau roman : Khalil.
Yasmina Khadra, avec ce nouveau roman, renoue avec la thématique qu’il connaît le mieux : le terrorisme. Après à quoi rêvent les loups, les hirondelles de Kaboul, Attenta, et d’autres titres en relation avec lathématique préférée de cet ancien officier supérieur de l’armée algérienne, en charge de la lutte anti-terroriste, Khadra a fit incursion dans la vie et la mort de Khaddafi. Cette année, il revient sur sa thématique centrale, en évoquant les attentats de Paris de 2015.
Son éditeur Julliard nous donne un aperçu du contenu de ce roman. « Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale. Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ? Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie ».
Mohamed Mouleshoul, Alias Yasmina Khadra, a le génie de trouver des thématiques et de les traiter de façon originale. Son style, sa plume sont d’une beauté remarquable. Pour l’avoir lu depuis son « L’Ecrivain », nous avons eu à apprécier sa maîtrise de la langue de Voltaire, et sa précision dans le choix des mots et leur agencement dans des textes qui portent sa marque de façon quasi inimitable. Il est incontestablement de la trempe des grands romanciers, en particulier parmi ceux qui se sont attaqués à la thématique du terrorisme.
Approche philosophique
Cependant, les écrits de Yasmina Khadra souffrent d’une faiblesse inattendue au premier abord. C’est celle de l’absence de recul dans le traitement de la pensée et de la dimension philosophique de son travail. Peut-être n’est-ce pas son objectif de faire de ses romans des oeuvres philosophiques. Mais alors, pourquoi y fait-il des incursions répétées ? On sent bien qu’il a envie de dire quelques chose, de creuser un peu plus profondément dans l’analyse pour nous livre les secrets de la pensée de ses personnages. Mais trop souvent hélas, il laisse ses lecteurs sur leur faim. On pourrait résumer cela par la formule classique : il en dit trop ou pas assez !
Dans son nouveau roman, Yasmina Khadra nous présente le personnage de Khalil. Sans révéler les détails du livre, l’auteur nous présente la vie de celui qui s’apprête à se faire exploser. On a donc droit à un aperçu sur sa personnalité, ses convictions (ou pas, d’ailleurs), son histoire personnelle, Va-t-il exploiter le sens de son nom, « Khallil » voulant dire « ami » ? etc. Qu’en sera-t-il de cette analyse ? Réussira-t-il à aller au fonds des choses pour permettre au lecteur de ne pas lire ce texte en simples observateurs mais en tant que partie prenante de l’histoire ? Les grands auteurs ne se contentent pas de raconter de belles histoires qui font plaisir aux lecteurs, mais leur font vivre leur récit et les y impliquent. Qu’en sera-t-il pour Khalil ?
Entrée Littéraire
Appelons que cette année, la rentrée littéraire française qui est une particularité dans le monde littéraire international, prévoit la sortie de quelques 567 titres annoncés par leurs éditeurs. Cette rentrée sera couronnée par l’attribution de nombreux prix littéraires qui décident en général de la suite de la vie de ces romans. Ainsi, le gagnant du Goncourt voit-il en général son livre vendus à des dizaines, voire même dans certains cas, à des centaines de milliers d’exemplaires.
Ces prix sont généralement gagnés par les auteurs de trois grandes Maisons d’éditions, ce qui fait réagir de nombreux autres éditeurs qui crient au scandale et à la triche. Ce qui n’empêche pas le public de sauter sur l’occasion pour découvrir Le roman de la rentrée.
En cette année ou l’académie Nobel a annoncé la non attribution de ce prix en cette année 2018, les lecteurs vont certainement se rabattre en peu plus sur les romans des lauréats des prix littéraires français que sont, entre autres, le Goncourt, le Renaudot, le Fémina, etc.. auxquels io faut en ajouter de nombreux autres comme celui de l’Académie Française, des stations de Radio comme RTL, des chaînes de télévision comme France 2, des magazines comme Elle, et bien d’autres.
Dans tous les cas, de nombreux auteurs algériens tirent leur épingle du jeu, et nombreux sont devenus des référence dans la littérature française contemporaine, depuis Feraoun, Mammeri, Dib, Amrouche, Assia Djebar, Boudjedra, Mimouni, et actuellement, Sansal, Khadra, Benmalek, Maissa Bey, Kamel Daoud, etc.
Nabil Z.
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