Les historiens se plaignent toujours du manque de sources écrites pour nous rapporter l’histoire de l’Afrique du Nord. Pourtant, la Bible elle-même contient des informations de premier ordre concernant l’expansion du Christianisme dans le pays des Berbères. Les preuves archéologiques elles-mêmes, suggèrent une origine précoce des églises nord-africaines. La Pentecôte à Jérusalem, durant laquelle a été répandu le Saint-Esprit a été le point de départ de toutes les missions d’évangélisation dans le Monde. Les pèlerins Juifs, en retournant dans les pays d’où ils étaient venus, ont rapporté ce qui s’était passé lors des deux fêtes de pèlerinage ou Jésus avait été crucifié durant la Pâque et le Saint-Esprit promis répandu durant la fête des semaines, appelée aussi Pentecôte.
En Afrique du Nord, toutes les villes ont connu le retour des pèlerins de Jérusalem, et donc, ont reçu le témoignage de première main sur la venue d’un certain Messie appelé Yeshua de Nazareth. Il faut cependant se rappeler qu’il y avait deux foyers évidents à l’époque, constitué de deux centres économiques et culturels de premier ordre : la Cyrénaïque à l’Est et Carthage au centre de ce qu’on appelle aujourd’hui le Maghreb. Ceci, à côté d’autres villes non moins importantes, comme Césarée, l’actuelle Cherchell, capitale du royaume de Maurétanie sous Juba II et son fils Ptolémée de Maurétanie, Tipasa, Cirta et Timgad.
Le centre qui se trouvait en Cyrénaïque subissait une forte influence hellénistique, tout comme Alexandrie. L’autre centre qui se trouvait à Carthage, était sans aucun doute influencé par la proximité de Rome, de l’autre côté de la mer, vers le Nord.
La tradition, qui néglige l’apport des pèlerins Juifs, associe l'émergence du christianisme en Cyrénaïque à l'évangélisation de l'Égypte par l’évangéliste Marc et la venue prétendue de missionnaires européens. La région était un foyer ou vivait une importante communauté Juive ayant fui les troubles et les guerres permanentes en Judée. Des communications continues avec Jérusalem étaient soutenues et beaucoup de commerce était pratiqué dans cette région de la Méditerranée, encourageant les échanges de produits et d’informations. La participation des Libyens et des habitants de la Pentapole aux débats religieux qui avaient lieu à Jérusalem montre la dynamique qu’il y avait entre ces deux régions. Débats confirmés par les Actes des Apôtres, tels que rapportés, même succinctement par Luc (2 :10, 6 :8-9). Les découvertes archéologiques sont venues révéler l'existence de catacombes à Cyrène qui témoignent du développement d'une véritable église organisée ayant des liens avec les églises alentours comme celles d’Égypte.
De son côté, Carthage nous offre une première information d’importance rapportée par Tertullien dès la fin du deuxième siècle. La première mention de l'église de Carthage date de l'année 180, et elle était directement liée à l’église de Rome. L’existence de personnages aussi importants que Minucius Félix et Tertullien dès le deuxième siècle montre que l’église de Carthage devait avoir une existence plus ancienne, remontant certainement au premier siècle. La tradition nous rapporte d’ailleurs qu’Alexandre, le fils ainé de Simon de Cyrène, y avait trouvé la mort en martyre. Le christianisme carthaginois était tellement puissant qu’il a posé les fondements de l’église dite Catholique, aussi bien à Rome que dans le reste de l’Empire. D’ailleurs, cette région du Monde va continuer à donner à l’Église plusieurs de ses pères fondateurs, encore pendant plus de deux siècles.
Cyrène et la Pentapole.
La Cyrénaïque se trouve dans la partie la plus orientale de la Libye, près de la frontière avec l’Egypte. Elle était connue sous le nom de Pentapole, car abritant cinq villes : Cyrène (actuellement Shaḥḥāt), Apollonia (devenue Marsa Gona), Ptolemaïs (dont le nom est devenu Tolmeta), Bérénice (la célèbre Benghazi, deuxième ville de la Libye moderne) et Barce (actuellement Barka). La situation géographique favorisait le commerce caravanier et maritime avec l'Égypte et le reste de la Méditerranée. Cyrène était devenue un centre intellectuel d’une grande importance ayant donné à la culture grecque de nombreux philosophes et mathématiciens de renom.
Selon la tradition, l'évangéliste Marc était un juif originaire de Cyrène, parti à Alexandrie par la Pentapole et, après avoir posé les fondations de la nouvelle église en Égypte, retourna à Cyrène pour évangéliser, comme rapporté dans notre livre consacré à Simon de Cyrène. Cette région a donné naissance à plusieurs personnages qui ont marqué l’histoire, comme Simon de Cyrène et ses deux fils Alexandre et Rufus, Marc l’évangéliste, l’Évêque Synésios, Arius, fondateur de la controversée doctrine de l’Arianisme, et bien d’autres. D’ailleurs, c’est à Alexandrie que ce dernier a lancé son mouvement, provoquant des réactions très fortes de la part du clergé local, l’obligeant à se réfugier à Constantinople. Le premier concile de Nicée en 325 avait mis la Cyrénaïque sous l’autorité du siège d'Alexandrie. Jusqu’à Aujourd'hui, le patriarche de l’Église Copte porte les cinq villes occidentales de Libye dans son titre de province du siège de Saint Marc. Les échanges entre les régions de Cyrénaïque et d’Alexandrie étaient très soutenus tout comme entre Carthage et Rome. Alors que la Cyrénaïque était sous influence de la culture hellénistique, Carthage était presque totalement latinisée.
Synésius qui a vécu entre le quatrième et le cinquième siècle est né à Cyrène vers l'an 370. Il a commencé son éducation en Cyrénaïque, puis s’est rendu à Alexandrie, où il bénéficia des enseignements des maîtres alexandrins. Puis, il alla à Athènes en quête d’un meilleur savoir, sans parvenir à étancher sa soif de connaissance. À son retour en Cyrénaïque, le conseil des sages lui confia la mission de se rendre à Constantinople pour plaider auprès de l'empereur un allégement d’impôts. Le succès de sa mission l’a rendu populaire auprès de sa population qui lui a demandé d’occuper la fonction d’Évêque. Ce qui ne pouvait se faire, étant déjà marié et les prêtres se devaient de rester célibataires. Cependant, sa popularité était tellement grande que le Patriarche d’Alexandrie accepta de lui confier le poste.
A cause des troubles politiques et des querelles incessantes avec les tribus voisines, Synésios a fait construire de nombreuses églises fortifiées ou les habitants se réfugiaient lors des attaques ennemies. Des vestiges de ces églises ont été découvertes par les archéologues ces dernières années.
Parmi les œuvres de Synésios, nous avons des hymnes religieux et des homélies qui inspirèrent ses congrégations. Il a aussi trouvé le temps de rédiger un traité faisant l'éloge de la calvitie. On conserve de lui également quelques 156 lettres, adressées à de nombreuses personnes, dont Hypatie, son ancienne enseignante à Alexandrie et le patriarche Théophile qui l’avait consacré Évêque de Cyrène, avec qui il a gardé de très bonnes relations. Ces lettres sont considérées comme une importante source d’informations sur la vie sociale, la géographie et l'économie de son époque. Avec quelques autres comme Aristide et Callimaque, Synésius est considéré comme la plus grande personnalité de l'histoire de la Pentapole.
Selon le site Encyclopedia.com, « dans l'ensemble, la Pentapole a suivi Alexandrie dans toutes les phases de son développement durant la période chrétienne. Elle fut soumise à la même vague de persécutions sous la domination romaine. Même dans l'hérésie, les mêmes divisions surgirent en Cyrénaïque qu'à Alexandrie. Pendant la controverse arienne, il y avait des partisans d'Athanase et des partisans d'Arius, dont deux évêques, Théonas de Marmarica et Secundus de Ptolémaïs. L'hérésie du Sabellianisme, ou subordinationisme, du IIIe siècle, qui faisait une distinction entre le Fils et le Père, le Logos et le Créateur du Logos, est née d'une discussion de Sabellius, évêque de Ptolémaïs, et a été combattue par deux autres évêques de la Pentapole, Amon et Euphranor ». Ce qui indique l’existence d’une riche vie spirituelle et intellectuelle durant plusieurs siècles. La ville de Cyrène a été détruite par un tremblement de terre, et ce n’est que durant les années 2010 que des fouilles ont été engagées, interrompues par la guerre civile qui sévit toujours en Libye. Seuls 20% de la ville a été excavée.
Il faut s’inscrire en faux contre l’idée selon laquelle le christianisme cyrénéen aurait été concentré parmi la population grecque, qui a combattu les indigènes Berbères le long de la frontière sud du Sahara. Le Nouveau Testament, dans Actes 2, rapporte qu’il y avait des convertis parmi les habitants de la « Libye voisine de Cyrène ». Les Berbères avaient reçu l’Évangile au même titre que les Grecs et les Romains. Ils n’étaient pas comme une race de maraudeurs que les Grecs voulaient pousser dans le désert. Ce sont d’ailleurs eux qui avaient accueilli les Grecs quand ils y étaient allés en réfugiés climatiques et économiques vers 630 avant Jésus-Christ. Cependant, ces derniers ont voulu imposer leur culture aux Berbères qui tenaient à la leur et continuaient à la pratiquer. D’ailleurs, la suite de l’histoire nous montrera qu’en Afrique du Nord, les Berbères ont développé le Christianisme plus que les Grecs ou les Romains. Et c’est fort de la culture berbère, comme l’affirmait Hérodote, que les Grecs ont développé leur propre culture. C’est la conquête arabe qui a forcé l'émigration grecque en Libye à retourner en Europe, abandonnant les autochtones aux hordes musulmanes venues accaparer des biens et trésors qu’ils n’avaient pas chez eux. Cela explique en partie la disparition rapide du christianisme de la Pentapole et la propagation de l’islam après l’avènement des Arabes.
Carthage
C’est la princesse phénicienne Elyssa-Didon qui a fondé Carthage au VIIIe siècle avant JC. Dans son équipage qui l’a aidé à fuir son pays, il y avait des commerçants Juifs. La ville est vite devenue un royaume puis un Empire commercial gigantesque suscitant la jalousie et la rivalité des Romains qui ont travaillé à sa chute qu’ils ont obtenu en l’an -146 avec l’aide du roi Numide Massinissa. Trois bateaux Phéniciens n’auraient pas suffi à développer l’empire commercial de Carthage. Il a fallu faire appel aux indigènes Berbères et à de nombreux Européens qui y avaient trouvé une opportunité pour faire fortune. Carthage donnait l’impression d’être une antenne phénicienne en Afrique, mais ce n’était pas du tout le cas. Le fait que les migrants phéniciens furent accueillis par le roi Berbère Hiarbas dans l’actuelle Tunisie a fait croire à un rapport de forces en faveur des Phéniciens. Mais c’était surtout la ruse utilisée par Elyssa-Didon qui a permis la fondation de la ville et l’installation d’une langue et d’une culture qui se sont vite mélangées à celles des autochtones donnant naissance à la langue dite Punique. La destruction de la flotte Carthaginoise et la victoire sur le terrain lors de la bataille de Zama par la coalition Romano-Berbère a redonné la suprématie au Royaume Numide dirigé par la Grand Aguelid, Massinissa. Mais les Romains n’entendaient pas en rester là, puisqu’ils craignaient la montée en puissance de la Numidie et ils ont tout fait pour l’en empêcher. Après avoir assassiné le dernier roi Numide Ptolémée en l’an 42, mettant fin à la dynastie de Massinissa, Rome a annexé la Maurétanie (L’Afrique du Nord) en l’an 44. Depuis, Rome a toujours eu affaire avec les révoltes Berbères l’obligeant à mobiliser de grands moyens pour essayer de maintenir l’ordre. L’archéologie témoigne de l’existence de nombreux vestiges Berbéro-Romains tout au long de la bande côtière, depuis la Libye jusqu’au nord de l’actuel Maroc. On peut citer Leptis Magna en Libye, la ville de Césarée, Timgad, Cuicul, Tipasa en Algérie, Tingis et Volubilis au Maroc. Cette situation d’intégration des territoires Africains à l’Empire a permis l’émergence de personnalités africaines de premier plan, au nombre desquels il y a eu le Libyen Septime Sévère, un des plus grands empereurs Romains de l’Histoire.
La population Berbère a toujours été divisée entre les habitants des villes et ceux des montagnes et de la campagne. Certains territoires, notamment montagneux, n’ont jamais été touchés par la romanisation. Et dans les villes, de fréquentes révoltes éclataient réclamant de meilleures conditions de vie pour les ouvriers agricoles et plus de justice sociale. La Révolte des Circoncellions au quatrième siècle reste dans les annales romaines, comme une des plus longues et des plus féroces.
Culturellement, on peut dire que les Berbères avaient un pied dans la tradition et un autre dans la modernité. C’est ce qui explique pourquoi la langue latine a vite pris dans les villes, permettant aux autochtones de la maîtriser mieux que les Romains eux-mêmes. Les écrivains, philosophes et grammairiens Berbères de langue latine étaient légion. Pendant un siècle et demi, la seule production intellectuelle latine venait du sud de la Méditerranée et non du nord. Avec l’apparition du Christianisme, les Berbères ont vite réagi en prenant des responsabilités clé dans l’église naissante : à Cyrène, Carthage, Antioche, Alexandrie, … jusqu’à Rome qui a connu trois Papes Berbères. L’Afrique du Nord a même donné ses meilleurs maitres à penser à l’occident, avec des écrivains comme Minucius Félix, Arnobe de Sicca, Lactance, Tertullien, Cyprien, Africanus, Priscien, et … le géant Augustin.
L’émergence de ces personnalités n’est pas due au hasard. Cela nous indique l’existence d’une véritable communauté Chrétienne organisée et développée. Tertullien est le premier à en parler, et il nous rapporte la qualité de vie spirituelle qui régnait en Afrique du Nord, malgré les persécutions régulières de la part des Romains. Le Christianisme, contrairement à ce qu’on en a dit, ne s’est pas développé grâce aux Romains, mais bien malgré eux. Ce qui le prouve, c’est que le nombre de conversions augmente à chaque fois qu’une vague de persécution est mise en place. De plus, la foi Chrétienne s’est étendue bien au-delà de la sphère d’influence romaine, jusqu’aux portes du désert et dans les montagnes, là où aucune présence romaine n’est signalée. Certaines sources d’ailleurs, nous rapportent que dans les villages, on pouvait trouver jusqu’à trois basiliques ou des communautés Chrétiennes se retrouvaient. Quand les autorités romaines interdisaient les réunions dans des bâtiments publics et des maisons privées, les Chrétiens se retrouvaient dans l’enceinte des cimetières ou la loi ne pouvait pas empêcher les gens de se retrouver. Le christianisme Nord-Africain s’est tellement développé que Tertullien disait « Nous remplissons vos stades, vos places publiques, vos bâtiments et vos théâtres… ».
L’église d’Afrique était-elle subordonnée à celle de Rome ? Malgré tout ce qu’on en a dit, les responsables ecclésiastiques n’avaient que du respect pour leurs frères des autres églises. Mais, nous avons les témoignages de Cyprien, Évêque de Carthage qui refusait toute subordination à celui de Rome. Il entendait respecter les Écritures et non les consignes humaines. De plus, étant ce qu’on appelle « Le Père de l’Ecclésiologie », il était plus enclin à donner des leçons qu’à en recevoir. Les différents évêques de Rome, ceux qu’on appellera plus tard au 7eme siècle « Pape », demandaient régulièrement conseil à Saint-Augustin, de loin supérieur à eux en connaissance et en intelligence. L’église d’Afrique avait réellement une autonomie et ne se laissait nullement marcher sur les pieds. L’essentiel de la doctrine dite Catholique a été élaborée par les Pères Africains de l’Église : Tertullien, Cyprien et Augustin. Ce dernier était également appelé Docteur de l’Église.
De plus, la terre d’Afrique a été abondamment arrosée du sang des Martyrs. Les différentes vagues de persécutions vécues en Afrique ont connu un tel niveau de férocité que le nombre de martyrs a été considérable. On connait l’histoire de Numphamo, celle des Martyrs Scillitains, celle de Perpetua et Félicité, sans parler des 4966 martyres de Kairouan… Et, il y a eu le martyre de Cyprien Évêque de Carthage mort décapité. Ces martyrs ont donné une telle gloire à l’Église d’Afrique que Rome ne pouvait la concurrencer ni la dominer. Elle n’avait produit aucun théologien de valeur, en dehors de Saint Jérôme et de Saint Ambroise.
L’explosion du nombre de conversion se traduit par l’existence de plusieurs évêques dont le nombre n’a cessé d’augmenter au fil des années. On en comptait soixante-dix à l’époque de Tertullien, cent cinquante sous l’épiscopat de Cyprien et trois cents trente-trois lors du concile de Nicée en 325. Puis, lors de la conférence de 411 présidée par Augustin, il y en avait plus de cinq cents quatre-vingts. Au total, on en a dénombré plus de vingt milles durant les siècles Chrétiens de l’Afrique du Nord. Malgré la chute de Rome en 410, les églises africaines ont survécu. L’arrivée des Vandales en 430 les a cependant ébranlées et celle des Byzantins un siècle plus tard les a domestiquées en grande partie. Mais c’est l’arrivée des Arabes dès 622 qui sonnera le glas du Christianisme en Afrique du Nord. Beaucoup de Chrétiens ont fui le pays, pendant que d’autres se réfugiaient dans les montagnes. Car les Arabes étaient violents et féroces, tuant sur leur passage tous ceux qui refusaient de se convertir ou de livrer leurs biens. Pendant soixante-huit années, les huit vagues de conquête Arabe ont fini par affaiblir la résistance Berbère. Les divisions internes et la corruption des élites ont fait le reste. Le dernier évêque connu fut celui de Bougie au douzième siècle.
Ont également contribué à cette disparition, l’émergence de mouvements rivaux et sectaires tels que l’Arianisme né à Cyrène puis professé par les Vandales, ainsi que le Donatisme qui avait constitué une église rivale et plusieurs autres courants venus de l’extérieur. Les Berbères sont connus pour entretenir les divisions sans se rendre compte que c’était véritablement un facteur d’affaiblissement.
Façonneurs de la pensée chrétienne
L’extinction soudaine du christianisme africain ne pouvait effacer les gloires de l’Église nord-africaine des premiers siècles. Parmi ceux qui ont donné à cette Église une grande stature dans les annales de la civilisation chrétienne, figurent au premier plan Tertullien, Cyprien et Augustin d'Hippone. Toute la pensée Chrétienne occidentale a été façonnée, arrosée et modélisée selon la pensée de ces Pères Berbères, dont les enseignements demeurent vivaces encore aujourd’hui. Le livre Chrétien le plus vendu dans le monde encore aujourd’hui est celui des Confessions de Saint-Augustin, suivi de près de la Cité de Dieu[1]. Les communautés Augustiniennes sont présentes partout dans le Monde et la règle de Saint-Augustin toujours pratiquée avec ferveur et persévérance. Le patrimoine Chrétien des Berbères a inondé le monde entier et a permis le développement de la pensée philosophique mondiale. Entre quatre et cinq cents documents sont publiés chaque année autour de la personne, de la pensée et de l’œuvre d’Augustin d’Hippone, contre seulement deux cents pour Platon. Les Berbères dans leur ensemble devraient se réapproprier ce patrimoine gigantesque totalement méconnu de la population, méprisé ou interdit par les gouvernements et combattu par les intégristes.
Depuis les années quatre-vingt du siècle dernier, plusieurs communautés Chrétiennes ont vu le jour au Maghreb. Les gens se posent des questions et trouvent des réponses dans ce qui avait fait la gloire de leurs ancêtres à savoir, la Bible. Si les autorités mettent la pression sur ces communautés, les véritables croyants trouvent justement que c’est pour cacher la vérité et empêcher le peuple d’accéder à son héritage spirituel dont le prix payé a été très élevé.
Nabil ZIANI
Bibliographie
Groves, C. P. The Planting of Christianity in Africa (1948–1958). 4 vols. Reprint, London, 1964.
Julien, Charles-André. Histoire de l'Afrique du nord. 2 vols. Paris, 1956. Translated by John Petrie as History of North Africa, 2 vols. (London, 1970).
Leclercq, Henri. L'Afrique chrétienne. 2d ed. 2 vols. Paris, 1904.
Synesius. Letters and Hymns. Edited by Dionysius Petavius. Paris, 1612. The Letters of Synesius of Cyrene (Oxford, 1926).
Ziani, Nabil. Les Berbères dans la Bible. Gerhcan, 2023- 2024.
Ziani, Nabil. Eternellement heureuses, 2024
Commentaires