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MAS YUVA AWRAGH

MR JUBA LE BLOND

Projet de Pièce de Théâtre

SYNOPSIS

Léonardo Fibonacci, célèbre mathématicien italien de Pise, ayant vécu à Bougie, reçoit à dîner dans sa maison, autour d’un Couscous, trois grands personnages de l’histoire berbère.

Massinissa est le premier invité. Fils de Gaïa le Libyque, il est devenu le fondateur du premier royaume numide. Il sera accompagné de Sophonisbe la carthaginoise, sa promise et l’amour de sa vie. Massinissa, homme de guerre et de pouvoir a enchaîné les conquêtes avant de réussir la plus grande fédération de royaumes berbères, étalant son propre royaume de la Tripolitaine à l’Est, jusqu’à la Moulouya à l’Ouest, réunissant les grandes tribus des Massyles et des Massaessyles. Il fut derrière la victoire de Rome sur Carthage, en s’alliant avec Scipion l’Africain contre Hannibal.

Le deuxième invité est le roi Juba de Maurétanie. Il aura à son bras sa femme, Cléopâtre Séléné, l’égyptienne. Tous deux élevés à Rome, ils sont d’un raffinement remarquable. Juba, ami personnel d’Auguste César avec qui il a été élevé, épousa la fille de Marc Antoine. Son royaume englobera toute l’Afrique du Nord, jusqu’à l’Atlantique. Il sera à l’origine de la découverte des Iles Canaries. Homme de lettres et de sciences, il publia plusieurs ouvrages et sa réputation atteignit la Grèce ou une statue lui fut érigée. Il a été plus célèbre pour son érudition que pour ses faits de guerre. Il fut surnommé le Roi Savant.

Le dernier invité sera Saint Augustin, qui sera accompagné par Sainte Monique, sa mère. Evêque d’Hippone en Afrique, il est considéré encore aujourd’hui comme le plus grand philosophe et théologien de l’Occident. D’aucuns le surnomment « Le Maître de l’Occident ». Auteur de plusieurs centaines de livres de traités et de sermons, il est aussi le sujet de plusieurs centaines d’études publiées dans le monde annuellement.

Trois invités de marque : Mas, le numide, fils de Gaïa le Libyque, Yuva, le roi de Maurétanie et Augustin l’africain. Ils représentent trois périodes de l’histoire amazighe. Le premier, homme de guerre et de pouvoir, sera le principal allié de Rome, allant jusqu’à lui assurer les moyens de son existence, en hommes, en techniques de guerre, et en nourriture. Le deuxième, tout aussi allié de Rome, exercera son influence sur le monde hellénistique. Son savoir et son érudition lui vaudront le respect des grecs qui n’hésiteront pas à faire le déplacement d’Athènes jusqu’en Césarée pour recevoir ses enseignements. Enfin, Augustin l’Africain, Awragh, sera le fondateur de la civilisation occidentale telle qu’on la connait aujourd’hui. Il influencera par son mode de pensée, l’Augustinisme, la plupart des penseurs et philosophes occidentaux : Luther, Leibniz, Malebranche, Descartes, Calvin, Pascal, Camus…

Chacun des trois invités sera accompagné par une femme emblématique : Sophonisbe, promise par son père à Massinissa, sera donnée en mariage à l’ennemi juré de ce dernier. La hargne du roi numide pour récupérer sa bien-aimée, le poussera à faire la guerre à son frère ennemi : Syphax. Il s’alliera à Rome, tandis que l’époux légitime de Sophonisbe traitera une alliance avec les carthaginois. Une guerre sans merci s’installera dans toute la berbérie, Tamazgha, sur fond de rivalité personnelle entre deux hommes amoureux de la même femme. Celle-ci finira par se suicider.

Cléopâtre Séléné, fille de la célèbre Cléopâtre d’Egypte, et de l’empereur Marc Antoine, sera une femme de culture, réunissant en sa personne les civilisations égyptiennes et romaines. Elle épousera Juba II et réalisera avec lui d’importants projets, le secondant dans ses recherches et ses découvertes.

Monica n’était qu’une femme modeste issue de la classe moyenne de son temps. L’immensité de son œuvre fut de mettre au monde un garçon aux cheveux blonds, qu’elle élèvera conformément à sa foi, l’accompagnant de ses prières et de ses enseignements. Elle donnera au monde, le plus grand philosophe et théologien qui sera à l’origine de la fondation de la civilisation occidentale.

Trois hommes et trois femmes, issus du monde berbère, ayant exercé une immense influence sur leur environnement, et dont l’œuvre subsiste encore aujourd’hui, le monde moderne vivant du fruit de leur travail.

 

Nombre personnages : 7.

  • Fibonacci,

  • Massinissa et Sophonisbe,

  • Juba et Cléopâtre,

  • Augustin et Monica.

Lieu : Maison de Fibonacci à Béjaia, entièrement éclairée à la Bougie.

Décors : Amphore (Vin de Tubusuptu), Lapins, Bougies, Tournesol, Livres (manuscrits et parchemins), Bouclier, Casque et Arc, Euphorbe, Couscous, Burnous, …

Synopsis du projet :

Léonardo Fibonacci, italien originaire de Pise, a vécu à Bougie et y a fait sa scolarité. Il est subjugué par les habitants de la ville où il découvre la Bougie, encore inconnue en Europe, ainsi que les chiffres dits « arabes » dont le Zéro, inexistant dans les chiffres romains. Il tente de comprendre les raisons de la spécificité de ce peuple qui semble dépasser l’Europe en culture et en civilisation. Ses recherches le conduisent à découvrir le génie de trois hommes qui, non seulement ont marqué leur temps et leur environnement, mais aussi le présent et l’avenir avec des répercussions sur le monde-entier.

Fibonacci interroge l’histoire et décide d’inviter ces protagonistes à un dîner pour avoir une discussion sérieuse sur le sujet qui le préoccupe. Comme derrière chaque homme célèbre se cache une femme, chacun amènera avec lui la femme qui lui sert de muse.

Des dialogues sont ainsi construits, sur la base des faits historiques, permettant petit à petit, de raconter la fabuleuse histoire des berbères.

SILENCE COUPABLE

Monologue

EXTRAIT

Je pensais que ça allait être facile de raconter

Vraiment !

Je le pensais…

Quoi de plus simple de dire aux gens ce qu’on a vu et entendu ?

Il suffit d’être fidèle et de rapporter les faits tels quels.

Sans commentaires..

Je croyais que ça allait être simple et rapide.

Vraiment !

Je le croyais…

On nous a appris à l’université que la description des faits devait répondre aux cinq questions fondamentales.

Les américains les appellent les 5 W

Who did What, When, Where and Why?

Qui a fait quoi, quand ou et pourquoi?…

C’est aussi simple que cela.

Répondre à ces cinq questions devrait être un jeu d’enfant

Surtout quand on a été témoins d’événements.

Peut être pourrait-on passer à coté d’une question ou deux. Mais le reste est facile.

Non ?

Tenez, la description d’un match de football est simple.

Liverpool a joué un match contre Tottenham au stade de Wembley Samedi dernier pour gagner la Super Coupe.

L’affaire est close.

Tout le reste est superflu

Bien sûr, on peut donner le score, préciser qui a marqué les buts, et dire combien de spectateurs il y avait. Raconter l’atmosphère survoltée des spectateurs et décrire le moment précis ou le capitaine d’équipe a soulevé le trophée à la fin du match.

Il y a encore beaucoup à dire dans ce cadre là. Et depuis toujours, quand j’étais petite, je voyais mon père aller au stade pour regarder les matchs.

Parfois même il m’emmenait avec lui.

Je connais bien cette atmosphère et j’y suis habituée depuis longtemps.

Pour le match de Samedi dernier, je n’ai pas voulu y aller. Pour moi, c’était une redite. La même atmosphère, les mêmes slogans, les mêmes chansons. Il n’y a plus vraiment de surprise pour moi dans ce genre d’événements. J’ai l’impression qu’on rejoue les mêmes matchs, dans la même atmosphère. Sans de véritables surprises et sans rien de nouveau.

C’est le problème que je rencontre quand je me mets devant une toile pour peindre. Je n’aime pas faire la même chose que les autres. Copier, imiter, faire comme…

Je n’aime pas ça.

Le problème, c’est qu’il faut trouver des thèmes et des sujets inédits.

Des tableaux peints par personne encore.

Il est loin le temps ou léonard de Vinci peignait des toiles uniques, sorties de nulle part.

Monet, Manet et tant d’autres on peint la nature vivante et des natures mortes.

Mortes…

Je n’aime pas ce mot.

Il me rappelle des souvenirs horribles.

Je préfère ne pas en parler.

J’ai essayé de les oublier, de les effacer de ma mémoire.

Mais je n’ai pas réussis.

Pendant un temps, j’ai juste réussis à ne pas en parler.

Mais pas à les oublier….

Oublions !

De quoi parlions-nous ?

Ah, oui. De peinture et des peintres…

Oui. J’aime parler de cela, car c’est ma vie.

J’admire les grands peintres, et j’ai de la sympathie pour ceux qui le sont moins.

On ne peut pas parler de peinture sans évoquer les grands noms :

Vincent Van Gogh, Auguste Renoir, Rembrant, Degas, Boticelli, Michel Ange, Racim, Benanteur, Denis Martinez, Hocine Ziani, Issiakhem, Baya, …

Et quand on parle de Baya, on ne peut éviter de parler de Picasso…

Oh non ! De grâce… pas Picasso.

Pas Picasso !

Il me rappelle trop quelque chose que je voudrais éviter. Oublier, effacer de ma mémoire…

Picasso.

Il a peint un tableau d’une violence inouïe…

Je n’aime pas la violence…

Et Picasso me rappelle la violence et la guerre.

De tous les tableaux de ce peintre, il y en a un qui m’a marqué depuis que j’étais toute petite.

Guernica.

La Guerre d’Espagne.

Oui, la guerre…

Quelles qu’aient été ses intentions, il a parlé de la guerre.

Certainement pour la dénoncer.

Mais comment a-t-il eu le courage de la peindre ?

Se mettre devant une toile, avec des pinceaux et de la peinture, pendant des jours et des heures en train de penser la guerre, d’exprimer la guerre et de peindre la guerre ?

Comment a-t-il seulement pu supporter de parler de la guerre.

N’aurait-il pas mieux fait de regarder ailleurs, au lieu de fixer sa pensée et son regard sur la violence ?

Pourquoi a-t-il immortalisé cette guerre dont personne à l’époque n’avait entendu parler, ou si peu…

Même si je ne l’aime pas, je préfère encore le tableau d’Edvard Munch :

Le Cri

Dans le tableau, on voit un homme qui court et qui se tient la tête entre les mains tout en criant.

Il a assisté à une horreur ou il s’est rappelé de quelque chose d’horrible.

Certains critiques disent qu’il était emporté par une crise existentielle.

Qu’importe. Il criait et exprimait son angoisse devant quelque chose qui l’horrifiait.

C’est ce que j’ai envie de faire quand je me rappelle de ce que j’ai envie d’oublier.

Cette chose qui s’est gravée dans ma mémoire et qui perturbe mon âme au plus profond.

It was an environment where your whole spirit becomes isolated

you  just have to deal with it he helped you deal with yourself

Je suis perturbée.

Je suis troublée.

Surtout depuis que je suis revenue de làa bas... Un endroit ou je n'aurais jamais dû mettre les pieds...

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